Gabon/ Imbroglio autour de la Subvention à la Presse : les organisations des Médias présentent leurs préoccupations au 4ème Vice-président de l’Assemblée nationale
Très en colère suite au communiqué diffusé le 27 décembre dernier sur les antennes de Gabon Première par le ministère de la Communication et des médias, relatifs aux critères d’éligibilité à la subvention 2024, les représentants des organisations de presse privée se sont rendus ce lundi 30 décembre 2024, auprès du 4ème Vice-président de l’Assemblée Nationale de la Transition, Geoffroy Mfoumboula Libeka Makosso, pour présenter leurs préoccupations et marquer leur indignation face aux critères jugés inadaptés et discriminatoires. Ils espèrent à travers cette démarche de dénonciation, retenir l’attention des plus hautes autorités, en tête desquelles, le Président-Général, Brice Clotaire Oligui Nguema. Voir compte-rendu ci-dessous.
Compte rendu de la rencontre entre le 4e vice-président de l’Assemblée nationale de la Transition et les représentants des organisations de presse
Date : Lundi 30 décembre 2024
Lieu : Assemblée nationale de la Transition
Le 4e vice-président de l’Assemblée nationale de la Transition, Geoffroy Mfoumboula Libeka Makosso, a reçu en audience les Présidents et représentants des principales organisations de presse gabonaises, à savoir : Organisation Patronale des Médias (OPAM) Union des Patrons de la Presse Indépendante du Gabon (UPPIG) Cercle des Patrons de la Presse Privée en Ligne (CPPPL) Réseau National des Journalistes Indépendants (RENAJI) Union Gabonaise de la Presse Sportive (UGPS).
Cette rencontre faisait suite au communiqué du ministère de la Communication et des Médias, relatif à la subvention de 2024, diffusé le 27 décembre dernier sur les antennes de Gabon Première.
Points abordés
Les échanges ont porté sur les critères avancés par le ministère de la Communication pour l’obtention de la subvention 2024, jugés inadaptés et discriminatoires par les organisations de presse. Ces critères incluent :
La présentation d’une carte de presse, alors même que le ministère de la Communication et des Médias n’a jamais procédé à la délivrance de ce document.
L’obligation de fournir un plan d’utilisation de la subvention passée, celle de 2023, ainsi que celle à venir, alors que les montants de la subvention 2024 n’ont pas été communiqués.
L’inéligibilité des organes de presse ayant été sanctionnés par la Haute Autorité de la Communication (HAC), une mesure considérée comme une double peine pour les médias ayant déjà purgé leurs sanctions.
La présentation des justificatifs de paiement des impôts de 2023 et des cotisations sociales (CNAMGS et CNSS), critères jugés inappropriés pour l’octroi de la subvention.
Rejets et propositions des organisations de presse
Les organisations de presse, par la voix de leurs représentants, ont unanimement rejeté ces critères et fait valoir les arguments suivants :
Le ministère de la Communication n’a pas compétence à se substituer aux organismes de protection sociale (CNAMGS, CNSS), à l’administration fiscale ou à la HAC, dont la mission est de réguler l’activité médiatique au Gabon.
Les sanctions infligées par la HAC ne sauraient justifier une exclusion durable des médias concernés, sous peine de double peine.
L’exigence d’une carte de presse est irrecevable, car le ministère n’a jamais pris les dispositions nécessaires pour délivrer ce document pendant ces temps de Transition.
Il est incohérent de demander un plan d’utilisation des subventions alors que les montants disponibles pour 2024 ne sont pas encore connus.
Les représentants ont estimé que le ministère devrait s’en tenir à des critères de base, qui permettent une attribution juste et équitable des subventions. Ils ont également proposé :
Que le ministère revisite ces critères afin qu’ils soient plus inclusifs.
À défaut, la création d’une commission express, composée des représentants des médias, du ministère de la Communication et de la Présidence de la République, pour trancher cette question dans les meilleurs délais, les fonds étant déjà disponibles au Trésor public.
Appréciations et doléances
Les patrons de presse ont salué la réactivité du président de la République dans le déblocage des fonds alloués à la subvention, tout en déplorant l’attitude du ministère de la Communication, jugée contre-productive et contraire à la liberté de la presse.
En somme, cette rencontre a permis de porter à la connaissance du 4e vice-président de l’Assemblée nationale de la Transition les préoccupations majeures des acteurs de la presse gabonaise. Ces derniers espèrent que leur démarche trouvera un écho favorable auprès des autorités compétentes, notamment auprès du président de la République, dont ils sollicitent l’arbitrage.