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Pensée Azizetique / L’Assemblée Nationale : Foyer des frustrations

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l’Assemblée Nationale devient au fil des ans, un véritable foyer des frustrations des parlementaires issus du Parti démocratique gabonais (PDG) majoritaire à l’hémicycle. Aujourd’hui, le palais Léon Mba a perdu son honorabilité et ses lettres de noblesse d’antan. Un contraste qui suscite la nostalgie de l’époque de Marcel Eloi Rahandi Chambrier, Jules Bourdes Ogoulinguende et Guy Nzouba Ndama.

Les députés, bras séculier du Président de la République, élus au suffrage universel direct au même titre que ce dernier, en dépit de leurs rôles qui consistent prioritairement à voter les lois, consentir l’impôt et contrôler l’action du gouvernement, méritent d’être traités dignement dans l’exercice de leur mission, afin de leur permettre d’honorer et de répondre au mieux aux attentes des populations de leur bastion politique.

En dépit de leurs missions régaliennes mise à rude épreuve, bon nombre de membres du gouvernement affichent un mépris vis à vis de ces derniers. Au point de fouler au pieds les procédures législatives qui sous-tendent l’examen des propositions des loi, avant leur adoption.

Et même, dans les prises de décisions et autres arrêtés, ils ne sont nullement consultés par le gouvernement à tel point que ces parlementaires essuient des attaques auprès de l’opinion et des réseaux sociaux. Ils sont souvent taxés de corrompus et, accusés à tort et à travers de cautionner et d’être complice des lois et des arrêtés qui ne sont nullement en adéquation avec notre loi fondamentale.

En outre, ce que beaucoup ignorent, c’est que les honorables députés sont confrontés dans l’exercice de leur fonction, aux retards de paiement des frais de souveraineté, des frais de cabinets, de session et tout avantage inhérent à leurs fonctions, ce qui constitue un manque de considération et de respect vis à vis des élus de la chambre basse du parlement où, ils sont désormais réduits à la mendicité de la part du pouvoir exécutif. Et pourtant, en temps normal, ces parlementaires devraient jouir pleinement d’une autonomie financière dans le fonctionnement de leur institution tel que prévu. Toute chose qui donne lieu à un foyer des frustrations.

Bon nombre de députés issus des législatures des années 90 à 2011, siégeant pour certains, encore au palais Léon Mba, sont nostalgiques des moyens mises à leurs dispositions pour occuper l’espace politique. Ces élus sont obligés de se débrouiller pour mener les actions avec les moyens de bord, en vue de garder le contact avec leur électeurs pour préserver leur image dans leurs circonscriptions politiques respectives dont ils disposent une parfaite légitimité auprès des populations.

Du coup, le chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, devrait tendre l’oreille du côté de sa majorité de l’Assemblée Nationale qui, frustrés par cette situation, poussent des crie de détresse en sourdine. D’ailleurs, ces derniers attirent son attention à l’idée de recevoir de sa part, une assistance et un soutien multiforme, de peur que leurs conditions de travail ne soient ternies. Si rien n’est fait, alors, il faudra s’attendre à ce que les mêmes causes produisent plus les mêmes effets…

Ali Akbar Azizet, journaliste d’investigation politique, Conseiller politique indépendant, spécialiste du Gabon.

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