Home Culture Gabon 9 Provinces : De la pure diversion et de l’argent jeté...

Gabon 9 Provinces : De la pure diversion et de l’argent jeté par la fenêtre. Les raisons…

0 1365

Le 17 août 2019 marquera le cinquante-neuvième (59ème) anniversaire de l’accession du Gabon à la souveraineté internationale. En tant de temps, aucun ministre en charge des Arts et de la Culture n’a cru bon de doter ce département ministériel, d’une loi visant à créer un cadre légal qui permettrait de structurer le secteur artistique et culturelle, et à l’intégrer dans les programmes de politiques publiques de l’état.

Image du siège du ministère gabonais de la culture…

Au moment où l’on parle d’économie culturelle comme outil de développement durable, le Gabon lui, continue de résumer les Arts et la Culture, à de simples éléments de divertissement. Ainsi, la priorité des nombreux gouvernements demeure la fête, avec l’organisation à coups de plusieurs centaines de millions, des manifestations culturelles dont la rentabilité à tous les niveaux est quasiment nulle. Pourtant, le cumul des fonds investis dans l’organisation des deux dernières fêtes des Cultures et des éditions de « Gabon 9 provinces » aurait pu servir d’apport dans un partenariat Public-Prive, en vue de constitution d’une mission de la culture ou d’un centre culturel.

Cette année, le ministère en charge de la culture s’active à rééditer la même bêtise en dépensant d’énormes sommes d’argent dans l’organisation de « Gabon 9 provinces », alors que, faute de budget conséquent pour s’équiper et se déployer dans les neuf provinces, le Bureau Gabonais du Droit d’Auteur et des Droits Voisins peine à accomplir ses missions,.

Quand est-ce que l’état gabonais comprendra-t-il que la culture est un élément déterminant du développement économique, social et humain d’un pays, du fait qu’elle englobe trois dimensions éminemment essentielles nécessaires à comprendre, à savoir :

1- La dimension identitaire ;
2- La dimension socio-économique,
3- La dimension politique ?

DE LA DIMENSION IDENTITAIRE
Tout projet de développement doit intégrer une dimension culturelle afin de se construire sur un processus d’appropriation. Un programme de société ne peut atteindre les résultats escomptés en termes de développement effectif et durable que lorsque sa dimension culturelle est dûment prise en compte et appliquée.

DE LA DIMENSION ÉCONOMIQUE ET SOCIALE
L’ensemble des activités liées à la création, à la mise en valeur du patrimoine, à la production et à la diffusion de biens, services, manifestations et événements culturels est une source importante d’emplois, de création de revenus et de valeur ajoutée, et constitue un vecteur de dynamisme économique et social majeur.

DE LA DIMENSION POLITIQUE
La manifestation des valeurs profondes et des projections de la société à travers la création artistique et les expressions culturelles sensibilisent celle-ci à ses propres défaillances, consolident la citoyenneté et ouvrent les voies du changement. La bonne gouvernance d’un pays et son engagement démocratique sont intimement liés à ce processus.

Les vrais grands chantiers du ministère en charge de la culture ne sont donc pas les fêtes, mais l’élaboration d’une politique culturelle servant de feuille de route et d’une loi de programmation ; l’aboutissement du projet de loi portant statut de l’artiste en république gabonaise, la réforme de l’Ecole Nationale des Arts et Manufacture (ENAM), la résurrection de la troupe de Théâtre national et du Conservatoire National de musique, la mise en place d’un mécanisme d’aide à la recherche et à la création artistiques et culturelles, le financement du démarrage effectif des missions du Bureau Gabonais du Droit d’Auteur et des Droits Voisins etc. Rien d’autre de plus important.

Recit/MD

NO COMMENTS

Leave a Reply