Gabon / Retour d’Ali Bongo : Peut-on dire que le débat sur la vacance de pouvoir est clos ?
Annoncé en grande pompe, le retour définitif du Président de la République, Chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, hier, samedi 23 mars 2019, ce fut l’occasion pour les compatriotes septiques sur la capacité du convalescent de rabat, d’apprécier de visu l’aptitude du numéro un gabonais, à continuer à conduire la destinée du pays. Cependant, peut-on conclure qu’au regarde des détails observés dans le comportement du chef de l’exécutif face à foule, que l’hypothèse de la vacance de pouvoir soutenue par les promoteurs de « ‘Appel à agir » tienne encore la route ?
Si d’un côté, les tenants du pouvoir et les amis d’Ali Bongo, trouvent en ce « grand retour » la preuve suffisante justifant l’aptitude physique et morale de leur champion, garantissant la continuité de la gouvernance du pays et, soutenant l’antithèse de la vacance du pouvoir, côté opposition, c’est plutôt le grand contraire. Selon les résistants, le Ali Bongo qui s’est présenté hier au gabonais, n’est plus en capacité à diriger le pays. Ils disent avoir vu un homme affaibli mentalement, aveugle, muet, et physiquement déséquilibré. Toute chose qui, pour eux, donne lieu à la nécessité impérieuse de la vacance du pouvoir.
Qu’à cela ne tienne, les alliés indéfectibles et l’entourage immédiat d’Ali Bongo, restent confiant et satisfait du retour du Chef de l’Etat. D’ailleurs, le communiqué diffusé par les services de la présidence en rapport avec cet événement, ressort les propos tenus par Ali Bongo en direction du peuple « Je suis heureux d’être de retour parmi les Gabonaises et les Gabonais. J’éprouve une grande émotion. Je rentre avec une volonté et une énergie décuplées de poursuivre ma mission au service de notre pays et de notre peuple », a déclaré le Président de République à sa descente d’avion.
Par cette déclaration, la note de la présidence bat en brèche l’idée selon laquelle, Ali Bongo ne se serait pas soumis au protocole d’interview avec la presse nationale et internationale. De plus, ils rappellent par ledit communiqué que, le protocole républicain a tenu toutes ses promesses, tant entendu que le Chef de l’Etat a reçu à son arrivée, les honneurs militaires et a été acclamé à sa sortie de l’aéroport par une foule de plusieurs milliers de personnes. Avant de conclure que,
tout au long de son trajet le menant de l’aéroport à sa résidence, Ali Bongo, a pris le temps de saluer longuement ses compatriotes, multipliant les gestes d’affection et les poignées de main à leur attention.
Toutefois, malgré le point de vue des tenants du pouvoir, une chose est sûre, l’opposition qui envisage une série de mouvement de contestation et de réclamation de la vacance de pouvoir d’ici fin mars, n’aura pas avalé le vin qui leur a été servi par le camp d’en face. N’étant pas convaincus, les leaders de « Appel à agir » ont donc décidé de remettre sur la table, l’épineuse question de la vacance du pouvoir. Sauf que, seul, le peuple et par ricochet, la Cour constitutionnelle, détiennent le dernier mot à ce sujet. Nous y reviendrons…
Valéry M.