Gabon/Code électoral : MAGANGA MOUSSAVOU dénonce l’éligibilité des militaires et des magistrats aux scrutins politiques
La mouture du nouveau Code électoral soumise aux deux chambres du Parlement pour examen et adoption, présente des dispositions préoccupantes sur la séparation des pouvoirs. Notamment, la possibilité pour les militaires et des magistrats de se porter candidat aux élections Présidentielles, législatives et municipales. Une première au Gabon, qui fait couler beaucoup d’ancres et de salives. Dans l’arène politique, les voix contestataires s’élèvent pour rejeter en bloc cette nouvelle trouvaille. Une pillule dure à avaler, qui s’est vue dénoncer avec véhémence par Pierre Claver Maganga Moussavou, dans sa récente communication via les réseaux sociaux. Lire ci-dessous l’intégralité de ses propos…
Chers compatriotes,
Que devenons-nous réellement, à la merci d’Oligui ? À la merci de ses turpitudes ? L’Assemblée nationale et le Sénat qu’il a mis en place, nommés par lui, font tout ce qu’il commande. Les militaires vont maintenant se permettre de s’occuper de politique, les magistrats également. On ne sait plus qui fait quoi.
Si les militaires qui ont pour mission de préserver l’intégrité du territoire national ; et de préserver les biens des gabonais, ne s’occupent plus de cela, ils peuvent désormais s’occuper d’autres choses, dont la politique. Certes, on dira que ce sont les gabonais comme les autres, mais ils sont payés pour cela et non pour faire la politique. Les magistrats symbolisent le droit, symbolisent la justice, symbolisent donc l’État de droit. S’ils se mettent a faire la politique, tout ira à vau-l’eau. Il n’y aura plus de démocratie ; il n’y aura plus de justice. C’est la loi de chacun pour soi.
Le Général Oligui se faisant, montre ses véritables intentions. Malheur à ceux qui encouragent de telles attitudes. Nous avons crié sur Omar Bongo, disant que c’était un dictateur, mais en réalité, ce qui est vu aujourd’hui […] ce qui se présente sous nos yeux est pire que ce que Omar Bongo a fait ! C’est bien pire que ce qu’Ali Bongo a fait avec le concours d’Oligui, car, Oligui symbolise la garde républicaine qui a toujours été le bras armée de tous les Présidents, y compris le bras armée d’Oligui.
Chères gabonaises et gabonais,
Réfléchissons ! Nous devons résister à toute forme d’asservissement par un individu, pour résoudre ses propres préoccupations avec toutes les contradictions qui vont avec ses ambitions. La résistance voudrait que tout ce qui n’est pas bien fait, soit mieux fait. Tout ce qui conduit à la dérive soit rectifié de manière à ce que le Gabon ressemble à un pays qui s’achemine résolument vers la démocratie.
Il dépend de vous, il dépend de nous tous, que nous disions non à ces dérives, et que nous adhérions aux cris d’alarme que nous avons lancés y’a pas longtemps, pour dire que l’armée doit rester dans les casernes. Et que notre justice ne peut être assurée que par une magistrature qui se consacre résolument à faire en sorte qu’il ait un état de droit.
Voilà ce que je tenais à vous dire, chers compatriotes.
Récit/Peuple Infos