LA RESTAURATION DE LA MEMOIRE EFFACEE D’UN PEUPLE. ACTE 1. Par le Dr BOUSSOUGOU Abu’Kambale

«Nous commençons à exister en tant que peuple au moment où les clefs de notre destinée sont entre nos mains» @Abu’Kambale. INTRODUCTION : Pour liquider les peuples, on commence par leur enlever leur mémoire. On détruit leurs livres, leur culture, leur histoire. Puis quelqu’un d’autre écrit d’autres livres, leur donne une autre culture, leur invente une autre histoire. Ensuite, le peuple commence lentement à oublier ce qu’il est, et ce qu’il était. Et le monde autour de lui l’oublie encore plus vite. » Milan Hübl, historien tchèque.

L’Afrique a subi des pires humiliations qu’aucun peuple n’a jamais eu depuis que le monde existe.
A cause de son glorieux passé, car il n’est nul doute aujourd’hui qu’étant le berceau de l’humanité, l’Afrique est l’inventeur de l’écriture, de la science, de la mathématique, de la philosophie, de l’astronomie, de la navigation, de la médecine, etc.

TOUT, absolument TOUT vient des ancêtres Noirs du vieux Continent.
En consultant les versions de l’Histoire du monde aujourd’hui, il est fort de constater que beaucoup de lignes ont été effacées et ont faussé l’authenticité de tout un passé. L’Afrique, la mère de TOUS, devenant ainsi la dernière de tous : un peuple sans histoire avec un passé sombre et malheureux…

Nous savons qu’un peuple sans racines est un peuple sans avenir.

Le projet de l’effacement de l’Histoire de l’Afrique prend un caractère criminel au 15ème siècle lorsque les occidentaux découvrent le Continent. La traite négrière, l’esclavage, l’exploitation de l’homme par l’homme, les déportations transatlantiques vont être les outils utilisés par l’Occident pour vider l’africain de toute dignité.
Le projet est clair :

Premièrement : IL FAUT ENLEVER LEUR MEMOIRE

Comment atteindre un peuple qui est plus fort que nous dans tous les domaines, afin de se rendre maitre de son patrimoine ?

Comment les liquider ? Pour le faire, il faut commencer par leur enlever leur mémoire. Or ce qui fait la mémoire d’un peuple, c’est : Sa culture, Ses livres, Son histoire, Sa langue.

L’Occident se mettra à attaquer premièrement notre culture, et très brutalement, en introduisant sa version de l’éducation (l’école), sa version de l’adoration de Dieu, ses valeurs au dépend des nôtres, et en nous forçant de rejeter nos langues.
Dans les années 70, quand j’ai commencé l’école dans mon village à Dikoutou, dans la province de la NYANGA, je me souviens que le colon par le truchement des « Instituteurs répétiteurs du système » avait introduit le concept dégradant du « symbole ».

C’était le crane du singe ou d’un autre animal qu’on mettait au cou de celui que l’on surprenait en train de parler en langue « vernaculaire ».

Quelle humiliation pour celui qui la portait durant toute la récréation, hué par ses collègues !

Il était clair dans le système qui avait déjà vaincu nos pères (instituteurs), de créer de l’infériorité dans l’esprit du jeune Noir. La grandeur serait dans le refoulement de la langue maternelle pour adopter le système du colonisateur comme signe d’évolution.

Petit à petit, nous avons intégré fièrement une autre culture qui elle, était conçue pour non seulement attaquer la nôtre, mais la détruire et faire de nous des esclaves volontaires du maitre.

Deuxièmement : IL FAUT ENLEVER LEURS LIVRES

L’Afrique est le berceau du savoir.
Avant l’arrivée des occidentaux, une partie du savoir africain était consignée dans les livres qui seront pillés durant la période de la traite négrière et de l’esclavage, outre l’incendie de la bibliothèque d’Alexandrie entre 48 et 128 avant notre ère.

LA BIBLE EST UN LIVRE AFRICAIN

L’un des livres qui sera dérobé, est la Bible. Ecrite par les africains, dans un contexte africain, racontant l’Histoire singulière d’un peuple africain.

Les acteurs qui ont vécu l’histoire de la Bible sont pour la quasi-totalité africains, lorsque celle-ci reviendra quatre cents ans plus tard, c’est-à-dire, autour du 19ème siècle, elle subira plusieurs déformations et transformations, mais surtout, elle présentera un autre peuple comme étant le peuple de l’alliance avec Dieu.

Plus tard nous allons revenir sur cette portion de la Bible décrit dans Apocalypse 3/9 qui dit : « Voici, je te donne de ceux de la synagogue de Satan, qui se disent Juifs et ne le sont pas, mais qui mentent ; voici, je les ferai venir, se prosterner à tes pieds, et connaître que je t ‘ai aimé ».

La vraie version de l’Histoire de l’Afrique va disparaitre, et une autre version sera enseignée. Nos héros seront effacés, nos noms et ceux de nos pays seront changés, nos masques et autres objets culturels seront emportés pour être exposés dans leurs musées. L’Afrique, pour rester vivante, bien que dépouillée, fera de la transmission orale sa force, pour que le souvenir s’en conserve.

Quelqu’un d’autre a écrit d’autres livres pour nous, on nous a donné une autre culture, on nous a inventé une autre histoire, et nous nous comportons selon la version qui nous a été contée…

Le grand Savant du 20ème siècle, le professeur Cheikh Anta Diop disait lors de la conférence de Niamey en 1984, je cite : « Il faut savoir que l’adversaire vous tue intellectuellement, il vous tue moralement, avant de vous tuer physiquement, mais c’est de cette manière que l’on a supprimé des groupes entiers, on vous nie en tant qu’être moral, on vous nie en tant qu’être culturel. On ferme les yeux, on ne voit pas les évidences. On compte sur votre complexe, sur votre aliénation, sur le conditionnement, les réflexes de subordination, etc. Et si nous ne savons pas nous émanciper d’une telle situation par nos propres moyens… Il n’y a pas de salut. Nous menons, et on mène contre nous le combat le plus violent, plus violent que celui qui a conduit à la disparition de certaines espèces. Il faut justement que votre sagacité intellectuelle aille jusque-là »

Troisièmement : IL FAUT DIVISER LEURS FRONTIERES

En politique et en sociologie, diviser pour régner (du latin, divide et impera) est une stratégie visant à semer la discorde et à opposer les éléments d’un tout pour les affaiblir et à user de son pouvoir pour les influencer.

Aussitôt les décisions et décrets de l’abolition de l’esclave n’avaient pas encore été mis dans les tiroirs, que les Nations occidentales se réunissaient à Berlin pour se partager l’Afrique, telle un gâteau de miel. La Conférence de Berlin débuta le 15 novembre 1884 et prendra fin le 26 février 1885. L’une des stratégies qui permettra la désintégration de l’Afrique c’est la séparation des mêmes peuples en nations…

Aujourd’hui, nous retrouvons les Punu au Gabon et au Congo Brazzaville ; les Ewé au Togo et au Ghana ; les Fangs au Cameroun, au Gabon, et en Guinée-Equatoriale ; Les Babinga (Pygmées) en République du Congo, au Cameroun, en Centrafrique, au Gabon, en RDC. Les Badiu au Cap Vert, au Sénégal, Guinée Bassau, et Sao-Tomé & Principe, Etc…

Liste des groupes ethniques d’Afrique Cliquez sur ce lien pour mieux vous informer :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_groupes_ethniques_d%27Afrique

La question importante que nous devons nous poser si l’Afrique veut retrouver ses racines : Qui sommes-nous, Qui étions-nous, et D’où venons-nous ?

Au travers de « Restauration de la Mémoire Effacée d’un Peuple », Chaque semaine, nous ferons revivre les ruines de notre histoire en réécrivant une autre version, la vraie version racontée par ceux qu’on a voulu enterrer à jamais dans l’océan de l’oubli.

Le vieux sage africain a dit : « Tant que les lions n’auront pas leurs propres historiens, les histoires de chasse continueront à glorifier le chasseur. »

Quel est l’objectif de notre démarche ?

1. LA PRISE DE CONSCIENCE de QUI NOUS SOMMES (Notre identité)

2. Une révolte de la victimisation

3. Une démarche active pour la restauration des mentalités

4. Un démantèlement des vestiges historiques mensongers en vue de la réécriture de notre propre histoire.

5. LE REVEIL (sur la base de la vérité)

Les Saintes-Ecritures disent, je cite : « Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira » Jean 8.32.

Notre Histoire nous appartient, il nous revient à nous de la connaitre et de la raconter à nos enfants pour qu’enfin les ténèbres ne continuent à régner sur notre Peuple.

@Abu’Kambale

À suivre… Dimanche prochain à 16h00.