Gabon/ Média : Le journaliste Rhonny Starr, se convertit en « petit commerçant » du fait de la précarité qui sévie dans le secteur communication.
Alors que la journée mondiale de la liberté de la presse en différé, est annoncée au Gabon par le ministère de la communication, pour jeudi 16 juin 2022, notre confrère Rhonny Starr Biyong, épuisé par la précarité avancée qui frappe la corporation depuis des années, n’a pas la tête à cette célébration rafistolée par la tutelle pour tenter de colmater les brèches. A cet effet, ce journaliste diplômé, connu pour son franc-parler, n’a pas hésité à poster à ses confrères une image de lui, traduisant sa conversion en « petit commerçant » au marché de Venez-voir où, il vend désormais des vivres-frais. Bref, une illustration parfaite d’un compatriote qui, par la morosité du métier de journaliste dans son pays, a décidé de se chercher ailleurs pour sa survie, sans complexe.
La photo diffusée sur les réseaux sociaux par le journaliste, Rhonny Starr, prouve à suffisance que la corporation a touché le fond de la précarité. Les éditeurs et les journalistes de la presse privée gabonaise, sont désormais essoufflés par les pesanteurs mortifères qui émaillent l’exercice de leur métier. L’Etat, qui est sensé créer des conditions favorables pour l’épanouissement et la rentabilité économique de ce secteur, préfère plutôt briller par les sanctions abusives, la discrimination, le clientélisme publicitaire, l’imposition fiscale inadéquate, les critiques stériles et l’appauvrissement progressif des médias privés. Toute chose qui, pour sûr, aurait nul doute obligé notre confrère du Magazine Super Star a mettre les clés sous le paillasson et, à opter pour les petits commerces, et ce, dans l’espoir d’y trouver de quoi subvenir aux besoins de sa famille.
C’est donc une trêve de vantardisme pour le grand Rhonny Starr, que de s’adapter et se débrouiller au cœur de la concurrence active des femmes commerçantes du marché de Venez-voir, situé à 100 mètre des feux tricolores de la peyrie. Face à l’épreuve, ce père de famille a résolument décidé de mettre sa veste de journaliste de côté, afin de laisser son nouveau milieu d’activités lucratives prendre le dessus sur sa fier allure. Parce que, convaincu de ce que la presse privée est improductive au Gabon.
Le nouveau ministre de la communication est donc très attendu au pied du mur, car la secteur dont il a la charge se meurt à grand feu, du fait de la mauvaise foi de certains gouvernants qui, trouvent en son essor, une véritable menace face à leurs insuffisances notoires.
Valéry M.