Gabon / Le verbatim du Kévazingo.
Pour lever les zones d’ombre sur l’affaire des 353 conteneurs bloqués et illégalement exportés via le Port d’Owendo, nous mettons sous presse le Verbatim du Vice-Président de la République, Pierre Claver Maganga Moussavou, l’une des victimes du scandale qui défraie la chronique.
C’est conformément à l’arrêté n° 133/MFEPRN/CAB du 11 juin 2014, portant instauration d’une autorisation spéciale pour l’exportation des produits transformés de Kévazingo, que l’opérateur chinois, Wu de la Société Gabon Yuan Sheng Négoce Limited, prend l’initiative d’acheter le Kévazingo abattu en forêt avant la décision d’exportation du bois transformé par le gouvernement en 2010.
C’est à ce titre, qu’en mai 2018, Monsieur Wu sollicite indépendamment la médiation et l’intervention du Vice-Président de la République, Pierre Claver Maganga Moussavou, auprès du ministre des eaux et forets de l’époque, Denis Tsanga.
A ce faisant, n’y voyant pas d’inconvénients à en faire part au ministre de tutelle afin qu’il se saisisse du dossier, le VPR va donc joindre Denis Tsanga, par téléphone pour lui mettre au parfum de l’intention de l’opérateur chinois. Toutefois, au bout du fil, le ministre, laisse entendre au VPR que la vente ne pourrait être possible qu’après le recensement du Kévazingo abattu en foret avant la mesure d’interdiction.
Le VPR, bien qu’étant informé au préalable par voie téléphonique, de la position de la tutelle, il trouvera donc judicieux de faire parvenir la réponse à Monsieur Wu, par voie de procédures administratives, et conformément au dispositions légales en vigueur. C’est ainsi, que le 30 mai 2018, le VPR va adresser officiellement, une correspondance au ministre Denis Tsanga. A cet effet, le 02 février 2018, ce dernier, répondit à Monsieur Wu de façon écrite, qu’il faut attendre qu’on recense et inventorise le Kévazingo abattu en forêt, avant que l’Etat gabonais ne procède à la vente.
Cela dit, pour ce qui concerne le VPR Maganga Moussavou, en réponse à la demande de l’opérateur Wu, il a clairement affiché sa neutralité et sa volonté au respect des procédures administratives, en soumettant le dossier à l’appréciation du ministre de tutelle, et ce, en veillant bien évidemment, au respect des disposions légales prévues par la loi en matière d’exploitation et d’exportation du Kévazingo. Car, nul ignore que cette essence ne peut être exportée qu’après avoir subi la première et la deuxième transformation. Mais curieusement, on apprendra quelques temps après, à travers une certaine presse en ligne, que cet épisode est terminé.
Le 23 février 2019, l’opérateur chinois Wu reçoit finalement la fameuse « autorisation » controversée, d’achat et d’exportation du Kévazingo par le nouveau ministre, Guy Bertrand Mapangou. Le 24 février 2019, un jour après, Monsieur Wu effectue l’achat du Kévazingo auprès de l’Etat.
Arrêtons nous un instant ! Doit-on croire que la lettre du ministre Mapangou était un faux ? la pseudo autorisation spéciale qui aurait été délivrée par M. Guy-Bertrand Mapangou le 23 février 2019 ne serait-elle pas un grossier faux ? S’interrogent la société civile.
N’importe qui peut s’apercevoir que :
1- la demande de la société est datée du 24 février 2019 ;
2- elle est arrivée au cabinet du ministre le 4 avril 2019 ;
3- une annotation du ministre au DGAF mentionne : « IL N’Y A PLUS D’AUTORISATION SPÉCIALE D’EXPORTER CETTE ESSENCE ». Donc un refus du ministre daté du 8 avril 2019.
Curieusement, l’autorisation spéciale d’exportation imputée à M. M. Guy-Bertrand Mapangou est datée du 23 février 2019, alors que la demande de Gabon Yuan Sheng Négoce Limited est rédigée un (1) jour après et enregistrée au cabinet du ministre huit (8) jours après. La même demande porte une mentionné faite au DGAF, douze 12 jours après l’arrivée de celle-ci au cabinet du ministre.
Par ailleurs, à la lecture des visas, cette autorisation spéciale attribuée à M. Guy Bertrand Mapangou vise :
1- le Décret n° 473/PR du 29 septembre 2016 portant nomination du Premier ministre, chef du gouvernement qui fut Emmanuel Issozè Ngondet ;
2- le Décret n° 474/PR du 2 octobre 2016 portant composition du gouvernement au sein duquel M. Guy-Bertrand MAPANGOU fut nommé Ministre d’Etat, Ministre de l’Eau et de l’Energie et non de l’Economie forestière, de la Pêche et de l’Environnement, chargée de la protection et de la gestion durable des écosystèmes ;
N’est-ce pas, toutes ces incohérences prouvent qu’on est en face d’une fausse autorisation spéciale, sur laquelle des malins auraient collé un cachet et une signature scannée de GBM, dans le but bien compris de le couler ? Entraînant également, le VPR Maganga Moussavou, pour avoir officiellement saisi le ministre de l’époque, Denis Tsanga pour compétence ? A moins que « l’autorisation » du 08 soit un rétropédalage après la saisine du Kévazingo au port.
N’est-ce pas une mascarade bien orchestrée par les détracteurs des évincés, pour assouvir leur règlement de compte, contre ces deux personnalités de la Ngounié, devenues gênant au sommet de l’Etat ? S’interrogent les compatriotes dubitatifs.
Cependant, durant ces transactions, le peuple gabonais n’avait jamais su que les conteneurs étaient bloqués au Port. Nos compatriotes apprennent trop tard que 353 conteneurs se sont volatilisés, parmi lesquels, 153 se retrouveraient en chine et 200 en possession de Monsieur Wu, porté disparu. Selon la livraison du procureur de la République. Toute chose qui oblige la présidence de la République, à faire un communiqué appellant à sanctionner les prébendes. Rassurant en outre, que la réplique du Président de la République sera sans état dame. C’est ainsi que l’affaire du Kévazingo et la conspiration prennent forme. D’après les observateurs avisés.
Les deux têtes de la Ngounié, Maganga Moussavou et Guy Bertrand Mapangou sont accusés dans le but de les écarter du pouvoir et de les détruire politiquement. Indique un compatriotes indigné. Et ce, pour faire croire aux populations que ces derniers sont à la tête de la mafia du Kevazingogate. Or, jusque là, aucune preuve tangible n’a été présentée, qui démontre en quoi Maganga serait effectivement impliqué dans cette affaire. Mais comme il est l’homme a abattre, il faut quand-même le pointer du doigt. Lâche un proche de son entourage !
Au regard de cette imbroglio administrative, ne serait-il pas judicieux pour le procureur de la République, de confronter le ministre Mapangou à sont Directeur de cabinet, pour savoir qui aurait signé la lettre la fameuse lettre d’autorisation ? En outre, le procureur, dès éclatement du scandale, ne devait-il pas se rendre auprès du récusé, l’opérateur Wu, pour y vérifier le contenu des 200 conteneurs en sa possession ?
A supposé que Monsieur Wu ait reçu l’autorisation d’exporter le Kévazingo. Dans ce cas de figure, qui aurait donc bloqué les 553 conteneurs au Port ? Est-ce le ministre Mapangou, du fait que le bois n’aurait pas été transformé avant exportation ? Est-ce VPR Maganga Moussavou, du fait d’avoir joué les médiateur, et, saisi le ministre Tsanga pour compétence, afin que les négociations se fassent en bonne et due forme, conformément à la réglementation en vigueur ? A moins que le but visé par cette cabale, soit d’amener le peuple à les taxer gratuitement de complice et à les virer de leurs fonctions.
Toutefois, face à ce scandale, n’y a-t-il pas lieu de se tourner vers les premiers responsables en charge de la gestion du Port ? Tant entendu que, les conteneurs bloqués et exportés en chine se trouvaient sous leur contrôle ? Ne serait-il pas judicieux de diligenter une enquête approfondie auprès de l’Oprag, de la Direction de la douane (Capitainerie du Port), du ministère des eaux et forêts et celui du transport et de l’économie, afin de procéder à la vérification de la chaîne de la transaction remis en cause ? Alors, pourquoi ce silence ?
Pourquoi est-ce que la primature, la présidence de la République et le Directeur de cabinet du chef de l’Etat se sont-ils empressés d’écarter de façon humiliante, le VPR qui, à y regarder plus clair, n’a rien à voir ni de près, ni de loin, des conteneurs bloqués et exportés illégalement via le port d’Owendo ? N’est-ce pas curieux !? Est-ce une conspiration contre Maganga Moussavou, qui tirerait sa source depuis sont retour de Rabat au Maroc, en visite auprès du chef de l’Etat en convalescence ?
Le peuple se doit donc d’ouvrir les yeux afin de mieux porter son jugement sur le VPR, estime l’accusé, plutôt que de foncer tête baissée, en traitant Maganga de « Chef de Gang ». Bref, le peuple gabonais devrait, en d’autres termes, s’intérroger de savoir où est réellement passé l’argent du Kévazingo ? A épilogué Maganga Moussavou, en toute sérénité.
Valéry M.