Gabon / Mot d’ordre de la Conasysed : Elèves, restez à la maison !
Déclaration de la CONASYSED du 18 juillet 2020 : Chers camarades, Chers collègues. Le 30 juin dernier lors de sa conférence de presse bilan sur la gestion de la riposte contre la COVID 19, le gouvernement a annoncé la reprise des cours pour le lundi 20 juillet prochain. Cette reprise concerne uniquement les classes de terminales dont les épreuves du baccalauréat sont prévues se dérouler du 20 août au 10 septembre 2020…
Recevant les syndicats membres de la CONASYSED le 10 juillet dernier, le ministre en charge de l’éducation nationale a confirmé ce choix du gouvernement en précisant que sur les onze examens du système éducatif gabonais, seuls deux seront annulés, il s’agit du CEP pour les élèves de 5ème année primaire et du BEPC pour les élèves des classes de troisième du secondaire.
Par ailleurs, le ministre a informé les partenaires sociaux de l’organisation de l’épreuve d’éducation physique et sportive au bac uniquement à l’écrit.
Au cours de cette réunion, les responsables de la CONASYSED ont exigé la satisfaction des points ci-après avant la reprise des cours du 20 juillet 2020 :
– La maîtrise de la pandémie COVID-19;
– La mise en place de toutes les mesures barrières dans les établissements scolaires;
– La prévision des dates d’organisation du CEP et du BEPC;
– Le paiement intégral des vacations 2018 et 2019 ;
– L’octroi de l’indemnité COVID-19 aux enseignants qui reprendront les cours.
Outre ces exigences, la CONASYSED soutient la préoccupation du SNEEPS, un de ses syndicats membres qui exige l’organisation des épreuves pratiques d’EPS au BAC pour les élèves aptes, tout en respectant les mesures barrières, étant donné que ces élèves n’ont pas suivi les cours théoriques d’EPS. En pédagogie, l’évaluation porte sur les notions enseignées. De plus, les enseignants d’EPS s’opposent au postulat du ministère de l’éducation nationale d’attribuer une note de 10 à tous les candidats qui passeront cette épreuve à l’écrit dès le départ, arguant que toutes les disciplines se valent. Si la note de 10 doit être attribuée dès le départ à tous les candidats qui passeront L’EPS à l’écrit, qu’elle le soit alors pour toutes les disciplines.
Il ressort de ces premiers échanges, que le ministre s’est engagé à :
• Soumettre à nouveau la préoccupation de la prime spéciale covid-19 à Monsieur le Premier Ministre Chef du gouvernement ;
• Inviter les organisations syndicales pour la vérification des mesures de sécurité sanitaire;
• Payer l’intégralité des vacations 2018 et 2019 avant le 20 juillet 2020 ;
• Délivrer les attestations tenant lieu de diplôme en fonction des notes de classe aux élèves de 5ème année du primaire et à ceux des classes de 3ème ;
• Sur le traitement préventif et curatif à la Fagaricine, au Covid organic ou à l’ Apivirine, l’avis du comité d’éthique s’impose selon le ministre ;
A la suite d’une rencontre expresse qui a eu lieu ce vendredi 17 juillet 2020 au cabinet du ministre aux environs de 12 h 30, il ressort que le gouvernement s’engage à :
-payer toutes les vacations de l’enseignement technique et professionnel au plus tard ce week-end et celles du CEP et du BEPC seraient payées après la période de paiement des salaires;
-délivrer les diplômes du CEP et du BEPC à partir des moyennes obtenues en classe ;
-poursuivre les négociations avec les partenaires sociaux ce week-end afin de signer un protocole d’entente ;
En outre le ministre nous a rappelé son engagement à se plier aux exigences du comité scientifique et du COPIL qui ont refusé que le CEP et le BEPC soient organisés à cause des contraintes sanitaires et surtout parce que ces deux examens regorgent beaucoup plus de candidats. Il faut souligner que cela crée une discrimination envers les élèves dès lors que ceux de classes de Terminale passeront le Baccalauréat malgré les mêmes contraintes sanitaires, et ce au mépris du droit fondamental à l’éducation garanti à tous dans la Déclaration Universelle des Droits de L’Homme en son article 26 d’une part et dans la Constitution de la République gabonaise en son article 1er alinéa 18.
Le même COPIL s’oppose également à l’organisation des épreuves pratiques d’éducation physique et sportive toujours pour des contraintes sanitaires. Le COPIL qui est dans l’incapacité de gérer la pandémie et qui a inventé son pic de la pandémie au moment où les cas de contamination augmentent vertigineusement, serait-il devenu le bourreau de l’école gabonaise ? En effet le pic correspond au moment qui précède l’infléchissement de la courbe des contaminations. Si réellement le Gabon avait atteint le pic, nous devrions déjà amorcer la décrue qui elle, signifie la baisse des nouvelles contaminations et des nouveaux décès enregistrés chaque jour dans un pays. Si l’expertise du COPIL sur le plan sanitaire est remise en cause, ce n’est pas sur le plan pédagogique qu’elle serait acceptée. Que Le COPIL maîtrise d’abord la pandémie avant de s’intéresser à la pédagogie.
Au regard de ce qui précède, instruite de l’expérience du passé, marquée par le non-respect des engagements du gouvernement, la CONASYSED demande à tous les enseignants de ne pas reprendre les cours le 20 juillet prochain jusqu’:
– au paiement intégral de toutes les vacations y compris celles du CEP et du BEPC. A ce sujet, les enseignants doivent faire preuve de solidarité ;
– à l’obtention de l’indemnité COVID-19 ou d’une prime exceptionnelle qui pourrait être financée par les économies réalisées à la suite de l’annulation du CEP et du BEPC ;
– à l’acceptation par le gouvernement de l’organisation pratique de L’EPS au Baccalauréat pour les candidats aptes;
– à la signature du protocole d’entente contenant tous les engagements du gouvernement.
La CONASYSED invite les enseignants à se souvenir qu’une promesse identique sur le paiement des vacations non respectée, leur a été faite il y a plus d’un mois par le secrétaire général du ministère de l’éducation nationale.
Enfin, la CONASYSED espère que les échanges se poursuivront tout au long du week-end afin de décanter le plus rapidement possible cette situation de trouble qui ternit davantage l’image du Gabon.
Les parents d’élèves gardez vos enfants à la maison !
Je vous remercie.
Fait à Libreville, le 18 juillet 2020
Le Délégué Général,
Louis Patrick Mombo