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Le temps avance. Et, les jours passent tellement vite. Les opportunités d’hier, se transforment progressivement aujourd’hui en inconvénients. Il y a un an et demi, plus précisément, le 31 Août 2016, à l’issue des résultats estimatifs de la présidentielle, recueillis par le camp de Jean Ping et, les rapports accablant pondus par la délégation de l’union Européenne et celle de l’union africaine, on pouvait encore croire que le carnet d’adresse et les soutiens du fils d’Omboué au niveau de la diaspora, devaient sans doute faire plier Ali Bongo afin qu’il quitte le pouvoir d’une manière ou d’une autre. Sauf qu’à mesure que le temps s’écoule, le fils d’Omar Bongo, finit par s’asseoir confortablement dans son fauteuil avec l’espoir de finir coûte que coûte son mandat fortement contesté.

Certes, on peut aisément observer en la stratégie politique de Jean Ping, une particularité qui le différencie du Père Paul Mba Abessole de Pierre Mamboundou. En ce sens qu’il est resté radicalement opposé au pouvoir en dépit des multiples menaces et tentations juteuses qui lui sont faites dans l’optique de lui pousser à accepter le partage du pouvoir. Contrairement aux leaders précités, Ping à su dire niet à son adversaire, jusqu’à présent. Il y tient mordicus. Il n’entend pas du tout céder face à Ali Bongo. Mais, est-ce suffisant ?

Jusqu’à quand pense t-il réclamer sa victoire et sa légitimité ? Un an et demi après la présidentielle, garde t-il encore la même popularité aux yeux des gabonais ? Ses stratégies diplomatiques et son carnet d’adresse n’ont-elles pas perdu en crédibilité ? La dispersion et la cupidité de certains ses alliés de la coalition pour la nouvelle république, n’est-elle pas un autre vecteur d’affaiblissement pour son offensivité politique ? Après les promesses fortes de prise de pouvoir non tenues et, les ultimatums inefficaces adressés à Ali Bongo, peut-il encore compter pour longtemps sur ses soutiens actuels pour évincer son adversaire du pouvoir ? Autant de questions que l’on est en droit de se poser.

Le temps passe. Le temps presse. Et, la donne politique change. Même si 2016 n’est pas 2009, il faut s’avoir que toute chose se fait dans le temps. Il y a un temps pour toute chose. Un temps pour réclamer. Un temps pour prendre le pouvoir et un temps pour règner. A cet effet, l’on ne peut tout cumuler en même temps. Cela dit, pour Ping, en temps normal, ce moment présent aurait été pour lui, le temps de règner. Mais, malheureusement, il se trouve qu’il en est encore au niveau de la réclamation du pouvoir un an et demi après la présidentielle. Attention au tarissement de la réclamation, car l’état psychique de ses partisans change progressivement et sa posture politique peut devenir monotone. Au point de faire le lit à Ali Bongo.

Pour preuve, quoiqu’on dise, jusqu’à lors, c’est Ali Bongo qui occupe le fauteuil présidentiel. C’est lui qui effectue constamment des voyages de travail au nom de la République gabonaise. C’est lui qui gère les fond publics. Et, c’est encore lui qui organise à travers son ministre de l’intérieur, la mise en place du Centre gabonais des élections (CGE). Le cas échéant, bon nombre de gabonais y compris certains de ses alliés de la coalition finissent par adopter Ali Bongo comme étant le président de la République élu. A moins de le destituer dans les plus brefs délais. Auquel cas, c’est lui le Chef d’Etat.

Il y a donc lieu pour Jean Ping de se décider définitivement afin de lever les verrous socio-politiques et socio-économiques qui bloquent le pays, faute de la discorde qui prévaut entre Ali Bongo et lui. Si tant est qu’il est le Président de la République véritablement élu, qu’il s’efforce magistralement à créer des stratégies politiques avancées à même de lui permettre de s’installer officiellement au cœur du palais du bord mer. Sinon, le mieux serait, soit, de s’avouer vaincu, soit, de trouver un dauphin politique charismatique qui pourra continuer le combat pour la libération du pays, soit, de laisser Ali Bongo diriger le pays à sa manière afin que le Gabon reprenne son fonctionnement normal. C’est donc à Jean Ping de choisir dans les délais raisonnables, l’issue favorable pour son combat face au système Bongo/PDG en vue d’éviter dans les jours à venir, la célébration de sa mort politique…

Valéry M

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