Gabon / Déclaration de Guy Christian MAVIOGA Secrétaire Général Exécutif du BDC
Guy Christian Mavioga, l’allié le plus percutant et audacieux d’Ali Bongo Ondimba au sein de la Majorité républicaine et sociale pour l’émergence, a communiqué cet apres-midi à travers une déclaration sur les récentes mesures d’austérité prises par le gouvernement. Le leader du Bloc Démocratique Chrétien (BDC) invite le Premier ministre, Emmanuel Issoze Gondet à prendre son courage, en réduisant son équipe gouvernementale à dix-huit (18) membres. Et ce, pour être plus cohérent face aux enjeux économiques actuels.
Par ailleurs, sans langue de bois, comme à son habitude, Guy Christian Mavioga suggère que le gouvernement établisse un rapprochement comptable entre les charges initiales de la fonction publique et les charges globales issues des mesures d’austérités afin de dégager prévisionnellement l’écart du bénéfice attendu à cour, moyen et long termes, pour une meilleure visibilité.
En outre, le BDCiste numéro un, a attiré l’attention des gouvernants sur le caractère impitoyable que revêt la mesure prise concernant les retraites anticipées des fonctionnaires longtemps absents de leurs postes pour des raisons médicales. A ce sujet, Guy Christian Mavioga estime que le Gabon étant un pays qui prône du social, il serait plus humain d’accorder une faveur allégeante à cette catégorie de fonctionnaire, au regard des charges familiales souvent lourdes dont-ils ont la responsabilité, en dépit de leur état de santé. C’est donc autant de préoccupations que soulève le porte flambeau du BDC, parti de la Majorité, en prélude aux hostilités électorales des prochaines législatives, et ce, dans l’optique de mieux aborder le scrutin en toute sérénité et perspicacité, pour une alternance assurée aux côtés d’Ali Bongo.
Bref, nous vous invitons à parcourir de vous-même, le contenu de sa déclaration pour votre appréciation personnelle…
Mesdames et Messieurs, Chers compatriotes,
Chers frères et sœurs, enfants de la même patrie, notre terre le Gabon,
Il y a quelque temps, la Cour Constitutionnelle, que je salue au passage, nous avait donné l’opportunité de relancer le pays dans une dimension hautement noble, qui aurait pu marquer le temps d’un nouveau départ pour une nouvelle espérance multiforme.
Mais hélas, il me semble que nous n’avons pas saisi cette opportunité avec lucidité et sagesse. Pour preuve, malgré la sortie inédite de la Cour Constitutionnelle que chacun qualifie comme il veut, nous avons vu, au bout du tunnel, un gouvernement pléthorique où même celui qui n’a jamais travaillé vient apprendre.
A-t-on oublié que nous venons au gouvernement pour servir et non apprendre à servir ?
Le gouvernement agit, exécute. Le gouvernement n’est pas un lieu d’apprentissage mais d’actions avec des hommes et des femmes rompus à la tâche. Même si l’on parle d’égalité des chances, l’égalité des chances n’est pas synonyme de désordre. L’égalité des chances appelle la notion d’équité de justice et d’amour.
Le Président de la République, Chef de l’Etat Son Excellence, Ali BONGO ONDIMBA a besoin d’un gouvernement fort, efficace et non d’un gouvernement à genoux ou rampant. Un gouvernement capable de mettre en musique sa vision, c’est-à-dire, faire du peuple gabonais un peuple heureux d’une part et faire du Gabon un pays émergent à l’horizon 2025 d’autre part. 2025 c’est déjà demain.
Mesdames et Messieurs, chers compatriotes, le courage de dire la vérité sans détour, sans complaisance, avec des mots simples, c’est aussi un art politique au service du bien commun et du développement. C’est pourquoi, il me plaît ici, au détriment de tout, de saluer toutes les mesures du gouvernement, mesures tendant à réduire considérablement les charges de l’Etat.
Le Conseil des Ministre du 21 juin 2018, dans son communiqué final, a annoncé une batterie de mesures qui rentreraient en application immédiatement. Parmi ces mesures, que nous soutenons dans leur grande majorité, tout en espérant, par ailleurs la suppression effective de certaines agences, je voudrais retenir ici la réduction de la taille du gouvernement.
Dans notre entendement, réduction immédiate de la taille du gouvernement signifie que dans les heures qui suivaient cette annonce, si nous sommes dans un pays sérieux, pour coller à la décision du Conseil des ministres, le Premier ministre devait automatiquement de proposer au Chef de l’Etat une nouvelle équipe gouvernementale restreinte.
De notre point de vue, nous pensons qu’un gouvernement de 18 ministres, 9 secrétaires d’Etat, 1 Premier Ministre, en supprimant les Ministres Délégués, serait à même de conduire efficacement les affaires de l’Etat. Dans la même veine, les Secrétaires d’Etat pourront se contenter d’un chef de cabinet et non d’un directeur de cabinet.
La seule mesure sur laquelle le Bloc démocratique chrétien émet des réserves, c’est celle relative aux personnes mises en retraite pour cause de longue maladie. Si quelqu’un est tombé malade autour de 40 ou 50 ans, et que son rétablissement complet nécessite une longue période, qu’il soit automatiquement mis à la retraite, au lieu d’attendre 60 ans. Cela n’est pas de nature à consolider la solidarité nationale. Et si ce dernier a des enfants en bas âge et scolarisés, que fait-on de sa progéniture ? Non ! Le Gabon est avant tout un Etat social, conformément à notre constitution et à notre civilisation Bantu.
Par ailleurs, il serait souhaitable que le gouvernement communique sur les économies réalisées, sans oublier la part des entreprises paraétatiques.
Au-delà de tout ce qui précède, et dans le sens de permettre à notre pays de faire des économies considérables, le Bloc Démocratique Chrétien propose que l’on jumelle les élections législatives à celles des locales, faisant ainsi d’une pierre deux coups.
Toutefois, le BDC appelle-t-il à des élections démocratiques justes, transparentes, et aux résultats incontestables.
Je sais que cette déclaration peut encore attirer les foudres des faucons. Mais aimer son pays, soutenir le Chef l’Etat sans ambages ou sans condition, nous amène à être, au détriment de tout, des hommes vrais.
Nous sommes au pouvoir pour servir tous les Gabonais sans discrimination aucune. Nous sommes au pouvoir pour trouver des solutions aux problèmes que rencontrent les Gabonais au quotidien.
Nous sommes au pouvoir pour relever les défis du moment et faire de notre Nation une Nation heureuse.
Nous devons tout faire pour sécher les larmes du peuple gabonais.
Que la paix soit avec nous tous, c’est le temps.