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Depuis plus de trois ans, le cours de l’huile de palme n’en finissent pas de dégringoler. Une situation qui, malgré son impact économique, n’entame pas le moral de la plupart des investisseurs aussi bien en Afrique de l’Ouest qu’en Afrique centrale. Qu’il semble loin le temps où les cours de l’huile de palme atteignaient des sommets… Ce n’était pourtant qu’il y a cinq ans. Aujourd’hui, la morosité a fait son lit sur le marché. Une situation qui trouve son explication à la dégringolade du cours de cet huile la plus consommée au monde, au volume des stocks très importants en Malaisie (qui représente, avec l’Indonésie, 85% de la production mondiale), à la très bonne production mondiale en 2018.

Les noix d’huile de palme produit par Olam Gabon…

Mais aussi et surtout, à la baisse des exportations depuis quelques mois, due aux tensions entre l’Union européenne et les grands pays producteurs, dont la Malaisie. Résultat des courses : «ça déborde, il y a un trop-plein » d’huile de palme, schématise un spécialiste.

L’Union européenne, ou le « cauchemar » des producteurs. La position de l’Union européenne dans ce dossier ne semble nullement arranger les pays producteurs et les investisseurs de la filière. En effet, l’institution avance qu’elle n’entend plus promouvoir la déforestation et la dégradation des tourbières, en subventionnant et en soutenant fortement les biocarburants, comme elle l’a fait par le passé.

Elle indique par ailleurs qu’en créant cet énorme marché – d’après les données de 2015 – 45% de l’expansion de l’huile de palme a été réalisé sur l’étendue de forêts primaires et de tourbières. En clair l’UE milite pour une huile de palme totalement durable, précise-t-elle. Les pays africains réajustent leur stratégie.

Les effets de la crise de l’huile de palme ont un fort impact en Afrique. Pour mieux faire face à
cette situation, les pays producteurs adoptent une approche à la fois singulière et groupée. Réunis il y a deux ans, réunis autour de l’Alliance pour les forêts tropicales 2020, étaient réunis à Libreville les deux ans à Libreville, ils ont élaboré des mécanismes visant à harmoniser la pratique d’une culture du palmier à huile sans dommages sur l’environnement.

Cet atelier régional consacré à l’Initiative pour l’huile de palme en Afrique, organisé en partenariat avec WWF et le gouvernement gabonais, intervenait après l’engagement de sept pays du continent à développer une production intelligente et durable de l’huile de palme à la suite de la COP 22 tenue à Marrakech au Maroc. Et dans le cas des initiatives singulières, chaque pays y va de sa stratégie.
Au Nigéria, la relance de la filière est plus que de mise.

Le premier producteur africain et cinquième mondial d’huile de palme, le Nigeria, avec 970 000 tonnes produites par an, a lancé la première étape vers la certification de l’Initiative de la table ronde sur l’huile de palme durable (RSPO).

En outre, malgré le crise le pays ne désarme pas. Au contraire, les acteurs de la filière huile de se mobilisent pour améliorer la chaîne de valeur du secteur et redynamiser un secteur en berne. Le pays qui était jusqu’à la fin des années 50 et 60, non seulement le premier producteur mondial d’huile de palme mais aussi le premier exportateur d’huile de palme, représentant près de 40% du marché mondial, entend redorer son blason.

Dans ce cadre, certains gouverneurs de régions ont consenti chacun à libérer au moins 100 000
hectares au profit de cette culture à grande échelle. La culture de ces superficies pourrait permettre au pays d’atteindre l’autosuffisance en huile de palme entre 2022 et 2024 et de se positionner à la troisième place mondiale devant la Thaïlande et la Colombie.

Les initiatives seront par exemple appuyés par des crédit à l’agriculture et la fourniture de semence de qualité notamment aux petits exploitants et le programme accélérateur Anchor Borrowers program (ABP). Malgré la crise, la Côte d’Ivoire entend tripler sa production sans aggraver la déforestation. Le deuxième producteur et premier exportateur africain d’huile de palme brute avec une production de 500.000 tonnes d’huile de palme brute par an, a vu le prix d’achat du régime aux planteurs subir une érosion constante au cours des cinq dernières années. Il est passé de 63,52 F/kg en 2012 à 37,87 F/kg en 2018. En plus, la situation continue d’empirer dans la mesure où sur les quatre premiers mois de 2019, le prix n’a guère franchi la barre de 34,89 F/kg.

Malgré la crise, le pays entend tripler sa production sans aggraver la déforestation. Grâce à un ambitieux troisième plan consacré au palmier à huile la Côte d’Ivoire entend multiplier par trois la production actuelle (550 000 tonnes sur une superficie officielle de 250 000 hectares), sans continuer d’amputer sur les forêts. Pour le pays, l’enjeu est d’abord alimentaire. L’Afrique de l’Ouest est déficitaire en huile de palme et elle doit en importer d’Asie. 75 % de la production ivoirienne est consommée dans le pays, le reste est exporté vers les pays ouest-africains voisins.

L’autre enjeu étant de pérenniser une filière qui fait vivre plus de 10 % de la population ivoirienne. Aux côtés des grandes sociétés industrielles comme Sifca, l’interprofession compte 40 000 petits planteurs, et plus de 21 000 employés dans la première et la deuxième transformation.

Ghana, un marché en or pour l’huile de palme
Les cours moroses n’ont pas douché la volonté des industriels. Car, en bout de chaîne, la demande est exponentielle. Et, en amont, de gros progrès peuvent encore être réalisés sur les rendements. Pour les transformateurs, habitués aux variations cycliques de cette matière première, l’huile de palme possède, contrairement aux cultures de rente majoritairement exportées comme le cacao ou l’hévéa, l’avantage de se destiner au marché local.

Denrée de base, à l’image du sucre ou de la farine, elle est plébiscitée par les ménages pour son coût abordable. Et cette demande n’est pas près de se tarir : « On prévoit que la consommation progresse de 3 à 4 % par an dans la région, cela suit directement la croissance démographique», se félicite un industriel.

Pour les pays situés dans la zone de production (le long du golfe de Guinée, depuis la Sierra Leone jusqu’à la RD Congo), c’est l’occasion de répondre à la fois à leur demande locale et d’exporter vers les pays non producteurs de la région comme le Sénégal, le Mali et le Burkina Faso, qui en sont friands.

Au Cameroun, l’accélération des investissements par les raffineurs fait exploser la demande Profitant des avantages prévus par la loi de 2013 portant incitation à l’investissement privé en République du Cameroun, les transformateurs des oléagineux ont accéléré les investissements dans cette filière, lesquels investissements culminent de nos jours à 630 milliards de francs CFA pour 60 000 emplois, selon les pointages de l’Association des raffineurs des oléagineux du Cameroun (ASROC).

Pour son secrétaire général, Jacquis Kemleu Tchabgou, « il faut produire davantage. Après avoir été premier producteur d’huile de palme en Afrique pendant des années, le Cameroun est aujourd’hui 4ème producteur africain et est menacé par la République démocratique du Congo. La production nigériane culmine désormais à 970 000 tonnes. Avec 520 000 tonnes, le Ghana surclasse désormais la Côte d’Ivoire, qui produit 480 000 tonnes. Le Cameroun arrive ensuite avec 300 000 tonnes, suivi de la RD Congo. Donc, il faut augmenter la production. Le sauvetage de cette filière aujourd’hui ne se conjugue pas en termes d’augmentation du prix de cession du kilogramme de l’huile de palme brute, mais en termes d’augmentation de la production nationale ». Afin de pallier ce déficit de production de l’huile de palme dans le pays, certains transformateurs locaux se sont eux-mêmes aussi lancés dans la création de plantations de palmiers à huile.

Au Gabon, la situation est minutieusement suivie. A Olam palm Gabon, le principal producteur engagé dans une production d’une huile de palme durable, la situation reste sous contrôle. Car, la filiale locale de la Singapourienne Olam international, a réalisé de gros investissements dans le secteur. Avec une production qui s’élève à près de 79,7 milles tonnes en 2018, et des prévisions de plus de 279,7 milles tonnes en 2022, Olam palm Gabon a propulsé le Gabon dans le giron des pays producteurs et exportateurs de l’huile de palme. De plus, le pays s’est aussi engagé dans une démarche responsable, avec des plantations certifiées RSPO, (Table ronde pour l’huile de palme durable).

Aujourd’hui, le pays est classé au 27e mondial et 11e continental des producteurs de cette matière première. Il assure désormais environ 0,04% de la production mondiale contre 0,01% en 2010. Selon les projections, lorsque les différentes plantations d’Olam Palm arriveront à maturité, le Gabon deviendra le 3e plus grand producteur africain d’huile de palme et intégrera le top 10 mondial.

Dans le même temps, les investissements dans la filière se chiffrent à près 370 milliards FCFA (année 2017). Dans le même temps, la contribution du secteur au Produit intérieur brut (PIB) a connu une remarquable évolution, passant de 3,6% à 5% entre 2010 et 2017. Quant au nombre d’emplois, la société revendique également près de 9 000 emplois dans ce secteur agricole.

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