Gabon/ Le Détective : Fucus sur les dérives administratives, financières et commerciales de la SEEG.
Depuis 1950, les populations gabonaises sont en proie au diktat de la Société d’Energie et d’Eau du Gabon (SEEG). Créée 10 ans plutôt avant l’indépendance du Gabon, la vieille dame, dans sa réjouissance abusive du monopole déloyal que lui confère la force des lobbies invisibles, se conforte sans gêne, au fil des années, dans sa monogamie improductive, méprisant ainsi, les droits de sa clientèle à qui elle n’hésite d’imposer ses prix et ses taxes malicieux en échange des services approximatifs et aléatoires. Ce qui justifie entre autres, des coupures intempestives de courant, la pénurie d’eau dans le pays, avec en toile de fond, les abus sur la facturation des consommateurs.
En effet, si de 1970 à 1985, pour faire face à la demande générée par une intense activité industrielle, la SEEG s’est dotée d’installations industrielles constituées de centrales hydroélectriques, de centrales thermiques et stations de pompage d’eau à Libreville et l’intérieur du pays, force est de constater que 20 ans après, son fonctionnement, au lieu de s’améliorer significativement, aura plutôt servi aux populations gabonaises, une évolution qui ne repond point à ses attentes, tant sur le plan administratif, financier et commercial.
Parmi ses réformes suicidaires, la SEEG avait opté pour la privatisation de 1997 à 2016, confiant à cet effet, sa gestion au Groupe Général des Eaux (devenu Veolia). C’est ainsi que ce deniers a obtenu le domaine de la concession du service public d’eau et d’électricité au Gabon. Et, a signé un contrat de vingt ans avec la République Gabonaise. Devenant ainsi, l’actionnaire majoritaire de la SEEG.
Pour rappel, concernant le contrat signé à la faveur de Veolia, cette dernière s’est vue attribuer d’une part, le titre exclusif sur le périmètre de la concession, notamment, la production, le transport et la distribution de l’eau potable ; le transport et la distribution de l’énergie électrique, et d’autre part, le titre non-exclusif sur le périmètre de la concession, à savoir, la production de l’énergie électrique et l’amélioration de la qualité de service
C’est donc suite à cette nouvelle gérance, que les consommateurs ont eu droit aux nouvelles offres, notamment, MOBILEDAN, ainsi que le basculement vers le nouveau logiciel de gestion clientèle SINGA. Sauf que, quelques années plus tard, les populations se rendront comptent que, ces innovations technologiques n’auront pas desceller le véritable nœuds de leurs préoccupations en matière de facturation, de prestations de services et d’offres de qualité en eau et électricité. Et ce, avec en toile de fond, une gestion controversée des recettes et dépenses et autres fonds d’investissement de la structure ; l’ambivalence et l’augmentation des tarifs de consommations ; la carence en adduction d’eau potable dans la plus part des quartiers de Libreville, ainsi qu’à l’intérieur du Pays ; et les délestages récurrents.
Pour preuve, les autorités en charge de ce département ministériel, ayant constaté « la dégradation de la qualité du service rendu aux usagers, les efforts financiers consentis par l’État non suivis des effets escomptés et les plaintes récurrentes des populations » avaient décidé le 16 fevrier 2021, avec effet immédiat, tel un serpent qui se mord la queue, de mettre fin à la convention de concession qui le liait à la Société d’Energie et d’Eau du Gabon (SEEG) filiale du groupe français Veolia (25 Mds d’euros de chiffre d’affaires en 2017).
Or, malgré le depart du groupe français Veolia ; la réquisitions de l’investissement et des ressources humaines de la SEEG par l’Etat gabonais et, bien entendu, les successions récurentes des directeurs généraux, rien ne semblent s’améliorer dans le fond chez la vieille dame à palabres…
De plus, les populations se sentent constamment désabusées par les pratiques commerciales dignes d’anarque dont elles reprochent à la SEEG depuis toujours ; les détournements financiers y sont devenus légion ; les partenaires sociaux, opprimés, revendiquent leurs droits au prix des têtes rasées en « Covo » et dénoncent sans cesse les irrégularités administratives dont sont victimes les agents, y compris l’endettement élevé auprès de certains sous-traitants, tel que AGGREKO …
L’eau potable manque dans la majeure partie des quartiers de Libreville. A l’intérieur du pays n’en parlons plus ! sans omettre les eaux impropres à la consommation qui coulent par moment dans les robinets domestiques, exposants ainsi, les usagers aux pathologies de toute sorte ; de multiples dommages quotidiens que subissent les foyers et les commerces des abonnés à cause des coupures d’électricité intempestives, et ce, sans jamais être dédommagés…
Quant aux irrégularités d’ordre administratif, le Syndicat de la SEEG, le Synntee+, réclame depuis toujours la régularisation totale par la Cnss de la situation de ses retraités ; l’audit des comptes de la période de réquisition et le paiement de la prime de résultat avec clarification des résultats des exercices de la période tumultueuse qu’a traversée la SEEG après le départ de Veolia et au-delà.
Le personnel dénonçait également entre autres, les abus en matière de règles et procédures dans plusieurs domaines d’activités, notamment, l’appel aux sous-traitants pour les recouvrement et les branchements en eau et électricité ; la violation des textes réglementaires en matière de promotion ; le non respect des procédures d’attribution des marchés pour le renouvellement de la centrale thermique de koulamoutou. Autant de griefs qui ont caractérisés la gestion scabreuse et opaque dont souffre cette entreprise gangrenée par la fierté abusive de son monopole révoltant.
Pour l’heure, c’est la haute mafia entretenue autour des transactions Edan par les services informatiques de la boîte, qui est à la Une. Le directeur général porté à la tête de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), Joël Lehman Sandoungout, n’y voit que dalle. Son seul alibi : il a hérité d’un poste sous haute tension du fait des plaintes quotidiennes des populations de plusieurs quartiers de Libreville et de l’intérieur du pays, contre des coupures d’électricité à n’en point finir et l’absence criarde de l’eau potable,
Au regard de toutes ses faiblesses, il faut impérativement que le Président de la transition, chef de l’Etat, Brice Clotaire Oligui Nguema, ouvre la porte à d’autres multinationales pour favoriser la concurrence et/ou la compétitivité en vue d’un service de qualité à la faveur des populations gabonaises. Le monopole dont se rejouit la SEEG est un vrai fléau qui gangrène le quotidien du peuple gabonais.
A suivre…
Valéry M