Gabon / Frank Nguema fait de fausses promesses aux amateurs de la culture
Il y a presque cinq mois qu’a son arrivée à la tête du ministère de la culture, du sport, chargé de la Jeunesse et de la Vie associative en juin 2019, M. Franck Nguema, déclarait lors de la passation de charges, s’inscrire dans la continuité de ce qu’avaient initié et entamé ses prédécesseurs. À cette occasion, il déclina également ses priorités en matière de culture. À savoir : 1- Organisation du festival «Gabon 9 Provinces» ; 2- Actions à poser pour maintenir « la fête des cultures».
La fête des cultures n’ayant pas eu lieu cette année, c’est le festival «Gabon 9 Provinces» qui aura entretenu la ville de libreville dans une ambiance de fête, pendant neuf des premiers jours du mois d’août. Ces « priorités » annuelles passées, où en est Monsieur le ministre, avec ce qu’avaient initié et entamé son prédécesseur en charge de la culture et qu’il s’est dit devoir finaliser ?
Si les syndicats des agents du ministère de la Culture, du Sport, chargé de la Jeunesse et de la Vie associative pourraient se réjouir de la mise en place du comité permanent du dialogue social qui leur permettrait d’examiner les revendications sociales du personnel, il n’en est pas de même pour les acteurs culturels qui semblent snobés par leur ministre de tutelle.
En effet, suite à une rencontre ayant eu lieu le 07 mai 2019 au palais ses sports de Libreville, le prédécesseur de M. Franck Nguema, avait décidé de la mise en place d’une commission composée, des délégués des corporations et associations culturelles et des responsables de la Direction Générale du Bureau Gabonais des Droits d’auteurs et des droits voisins, avec pour mission de :
1- Déterminer le mode et les critères de paiement des droits d’auteurs de l’année 2018 et en proposer des modalités de mise en œuvre ;
2- Proposer des modifications du Décret 024/PR du 16 janvier 2013 portant portant création, attributions, organisation et fonctionnement du Bureau Gabonais du Droit d’Auteur et des
Droits voisins et une recomposition du conseil d’administration ;
3- Proposer un quota de diffusion des productions littéraires, artistiques, audiovisuelle et cinématographiques ;
4- Définir les modalités de perception de la redevance sur la copie privée ;
5- Examiner le projet de loi portant statut de l’artiste adopté en des termes non identiques par les deux chambres du parlement et y porter un avis.
S’étant réunie du 08 au 14 mai 2019 au palais dit des sports et de la culture, cette Commission avait rendu les conclusions de ses travaux au prédécesseur de M. Franck Nguema, qui n’avait certainement pas manqué de les lui transmettre lors de la passation de charges du 14 juin 2019.
A la demande de deux associations culturelles, le ministre de la culture recevra en audience, le 05 août 2019 aux environs de 18h, une délégation d’artistes à qui il avait donné rendez-vous à 9h 30 mn. (Sans commentaire). Y étaient invités, le Directeur général du BUGADA, par ailleurs président de la Commission ci-haut cité et ces collaborateurs. Estimant ne pas avoir assez de temps pour aborder tous les points ayant motivé la demande d’audience, M. le ministre ne retiendra que celui du payement des droits d’auteur et renverra l’examen des autres, à après le festival «Gabon 9 Provinces» et la célébration de la fête de l’indépendance. Au sortir de cette audience, les auteurs adhérents du BUGADA apprendront de la bouche du ministre de la culture lui-même, que les droits d’auteur leur seront payés avant le 17 août 2019.
Depuis cette date, ni la Commission dont les conclusions des travaux se trouvent sur sa table, ni la délégation reçue le 05 août 2019, ni les auteurs à qui la promesse du payement des droits d’auteur avait été faite, ni les acteurs et associations culturels en attente d’une d’une éventuelle rencontre, n’ont de nouvelles de leur ministre de tutelle concernant la date du payement des droits d’auteur aux ayants droit, au point de se livrer à toutes sortes d’interprétations. Il en est de même au sujet des échanges avec les membres de la commission quant au rapport de leurs travaux de mai 2019.
Culture et sport ne feraient ils pas si bon ménage ?