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Gabon / Coup d’Etat manqué : Quelques éléments d’enquête…

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Le coup d’Etat perpétré le lundi 07 janvier dernier, au petit matin, par le lieutenant Kelly Ondo Obiang et ses alliés, aura été pour certains compatriotes, un rêve éphémère d’une révolution militaire avortée, et pour d’autres, une hallucination cauchemardesque faisant transpirer la peur et la psychose à l’idée d’une guerre aux armes à feu, déclenchée. Certes, après quelques coups de feu, les points névralgiques de cet attentat ont été très vite neutralisés en mi-journée. Et, tous semble rentrer dans l’ordre. Cependant, les analystes et les observateurs indépendants, y trouvent naturellement, du grain à moudre, en s’interrogeant sur les mobiles réels de la révolte issue de la garde d’honneur et, les conséquences politiques que pourrait engendrer de cette désobéissance militaire…

Le fauteuil présidentiel attendant son locataire…

De prime à bord, les curieux se demandent s’il faut croire sans risque de se tromper que ces jeunes militaires, ont posé un acte sincère, héroïque et indépendant, à l’idée de libérer un peuple désespéré, au péril de leurs vies ? Ou alors, ce n’était qu’une mission commandée par une main noire proche du pouvoir ou de l’opposition ?

D’aucuns se demandent, comment est-ce que des commandos ayant eu une formation militaire de base, ont-ils pu oublier les fondamentaux d’une opération de cette nature ? Pour les plus septiques, ils se posent la question de savoir si ceci n’était qu’un simulacre ; une mascarade de coup d’Etat. Autrement dit, des jeunes naïfs ou opportunistes, victimes d’un scénario machiavélique auquel ils auraient obéi en soldats disciplinés sans savoir qu’ils en étaient les victimes expiatoires ?

Certains ne comprennent pas comment est-ce que des militaires aguerris peuvent prendre l’initiative de mèner une action commando, sans logistique, sans appui-feu, sans renfort, sans base arrière, sans porte de sortie, sans base de repli, etc ? Ils vont plus loin, comment se fait-il que des jeunes putschistes aient investis aussi facilement l’immeuble de la télévision gabonaise, pourtant gardé habituellement par un peloton de gendarmes armés, sans affrontement préalable ?

En outre, certains observateurs s’interrogent sur les conditions techniques dans lesquelles la déclaration été enregistrée à 4h du matin. En essayant de comprendre la tranquillité avec laquelle les jeunes militaires ont pu passer leur message, au point de traîner sur les lieux, sachant bien que s’en suivra l’assaut inévitable des troupes loyalistes plus nombreuses et mieux armées ?

Est-ce un suicide prémédité ? Ou alors, sont-ils, eux-mêmes, tombés dans un traquenard ? S’interrogent certains compatriotes. Et si c’était le cas, seraient-ils tombés dans le même traquenard en entraînant avec eux, des opposants qu’ils avaient cités pour les rejoindre et qui, se seraient déplacés pour leur apporter leur soutien ?

Sinon, pourquoi avoir laissé largement du temps à ces leaders de l’opposition afin qu’ils se déplacent ? Puisque d’aucuns estiment que l’assaut n’avait été donné que lorsqu’on qu’ils seraient rendu compte qu’aucun leader n’a osé prendre le risque de s’exposer sous les balles de la riposte.

Voilà autant d’éléments issus du questionnement des analystes et observateurs indépendants, qui, pourraient contribuer un temps soit peu, à l’enquête que devra mener les juridictions compétentes, pour que jaillissent la lumière sur cette affaire.

Valéry M.

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