Gabon / Décryptage de la déclaration de Zacharie Myboto…
Le citoyen, Zacharie Myboto a tenu, ce 23 Février 2019, à Libreville, un point de presse sur la crise actuelle profonde et multiforme du Gabon, issue de l’élection présidentielle de 2016, aggravée par l’absence de quatre mois du Chef de l’État, Ali Bongo Ondimba, victime d’un accident vasculaire cérébral (AVC), le 24 Octobre 2018, en Arabie saoudite où il avait pris part au sommet économique. Ce qui inquiète les compatriotes d’être rassurés.
« La vérité n’a pas de tombe. Notre Mère-patrie, le Gabon appelle donc instamment ses enfants, notamment les forces vives de la nation, à son chevet, pour une concertation nationale véritablement républicaine, propre à jeter les bases solides de sa guérison et celles de ses enfants que nous sommes toutes et tous. Il devient urgent conformément à l’article 13 de la constitution, pour les autorités compétentes, à savoir : le gouvernement, le parlement et la Cour constitutionnelle, de déclarer la vacance de la Présidence de la République pour quelque cause que ce soit, a affirmé le compatriote, Zacharie Myboto.
Le Gabon qui traverse une crise multiforme, interpelle entre autres : les politiques de la majorité et de l’opposition, la société civile, les confessions religieuses, les dignitaires de la République et bien d’autres compatriotes, de sauver le pays gravement malade. Pour une réelle prise de conscience de tous les gabonais, il précise que le Gabon qui est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale, demeure la Mère-patrie de toutes et de tous en restant égaux devant la loi. L’unité nationale reste l’un de ses valeurs fondamentales qui repose sur l’hymne national, appelé « la concorde », la devise nationale, intitulée « Union-Travail- Justice » et celle des armoiries « Unis nous progressons » en français. Ce qui condamne tous ceux et celles qui n’en tiennent pas compte de sauver le Gabon, mais de le tuer.
Il demande à ces compatriotes, d’arrêter avec ces égoïsmes et appétits gargantuesques qu’il ne cesse de condamner avec forces, parce qu’ils sont contraires aux objectifs d’unité nationale et de la paix sociale. Ces valeurs cardinales permettent au Gabon, de rassurer tout le peuple gabonais. Il souligne, cependant, que ceux et celles qui entretiennent au Gabon, l’instinct de conservation du pouvoir basé sur les origines provinciales, départementales, ethniques et tribales des uns et des autres se trompent en réalité, au regard de l’évolution actuelle de la population gabonaise, devenue très jeune et ouverte dans sa vie matrimoniale, aux mariages interethniques, inter-provinciaux et interlinguaux. Où situe-t-on les enfants nés de ces mariages, s’est-il interrogé ?
C’est pourquoi, il n’existe pas seulement dans le Haut-Ogooué, cet instinct de conservation de pouvoir. Ceci devient le propre du système Bongo-PDG dans toutes les provinces et au delà des frontières nationales du Gabon. Il est entretenu par tous ceux et celles qui veulent maintenir, à perpétuité leurs fins égocentriques, ce système nocif, pour le Gabon. Il confirme, à cet effet, que le pouvoir appartient au peuple souverain, en démocratie qui le délègue par des élections libres, justes, transparentes et crédibles. Il ne saurait être la propriété d’une province, au profit d’un fils ou d’une fille originaire de celle-ci. Car, cette province du Haut-Ogooué qui est à vocation minière, n’a rien de plus, éclatant et de plus distinctif, depuis plus de 51 ans, en termes de développement que d’autres provinces du pays. Le Gabon vit au même rythme et niveau dans toute l’étendue du territoire national.
« En conséquence, pour moi, le pouvoir n’appartient pas à la province du Haut-Ogooué dont je suis aussi originaire. Et certains autres de ses fils ont payé, eux aussi, le lourd tribut de ce système sur le plan politique. C’est la vérité et nous devons en prendre parfaitement conscience altogovéennes et altogovéens et la coller à la réalité », a-t-il poursuivi.
Il exhorte ces autorités compétentes, de faire preuve de patriotisme et de sagesse. C’est pourquoi, il est nécessaire de répondre à cet appel avec spontanéité et détermination. Car, le Gabon doit se construire sur le roc et non sur le sable mouvant. Il a pris au terme de son allocution, la sagesse du prophète, Jérémie dans son chapitre 9, versets 22 et 23 qui nous enseigne :
« Ainsi parle le Seigneur, Qu le sage ne se vante pas de sa sagesse! Que l’homme fort ne se vante pas de sa force! Que le riche ne se vante de sa richesse! Si quelqu’un veut se vanter, qu’il se vante d’être assez malin, pour me connaitre, moi, le Seigneur qui mets en oeuvre la solidarité, le droit et la justice sur la terre! Oui, c’est cela qui me plait »
« Au nom de cette sagesse et de ce patriotisme que la vacance de la Présidence de la République soit déclarée et que la réponse, à cet appel de la Mère-patrie à son chevet soit imminente! », a conclu le compatriote, M. Myboto.
Par Basile Nzoghe Ndong