Gabon/ Front social : Les raisons de la grève illimitée du Syndicat des Agents de l’Administration du Travail.
Après plusieurs interpellations à l’endroit de la tutelle, sans succès, le Secrétaire général du Syndicat des Agents de l’Administration du Travail (SAAT), Florent MATOUMBA et l’ensemble des syndiqués, avaient déposé le 16 décembre dernier, un préavis de grève conformément à l’article 19 de la loi n°18/92 du 02/12/1992 fixant les conditions de constitution et fonctionnement des organisations syndicales des agents de l’Etat. C’est ainsi que, 08 jours après, plus précisément, le 28 décembre 2022, ayant constaté, pour le déplorer, qu’aucune volonté de négociation n’est intervenue, ils ont décidé, de déclencher un mouvement de grève illimitée. L’ultime moyen de pression dont ils recourent désormais dans l’espoir de faire entendre leurs différentes revendications.
Le S.A.A.T, dans son ras-le-bol, estime que la détresse sociale et sanitaire des agents de l’administration de l’emploi et du travail a atteint des proportions très inquiétantes. D’après le Secrétaire général, Florent Matoumba, c’est suite au constat d’une kyrielle de carences et leurs corollaires sur les conditions de travail et de vie sociale dont souffrent les agents de l’Etat, qu’une pétition avait été signée le 08 avril 2022 et transmise le 13 du même mois, à la haute intention de la ministre de l’emploi, de la fonction publique et du travail. Et ce, avec pour objet, l’inapplication du corpus juridique établi par les lois et règlements en vigueur par l’administration de tutelle. Un état de fait, qui empêche depuis toujours, les agents de travailler dans des conditions décentes sous-tendues par des moyens juridiques, matériels et financiers pour l’accomplissement des missions de service public pour tous les corps de métiers de l’administration Emploi et travail.
Au nombre des revendications brandies par le SAAT, dans le cadre de leur piquet de grève illimitée, il y a :
1- Le rétablissement des primes de rendement et la mutuelle : pour rappel, celui-ci est encadré par l’arrêté n°287/MEEDD/SG, fixant modalité de répartition des amendes, des droits et taxes, et des prestations d’expertise imputé dans le compte n°4705-96A, ouvert dans les écritures du Trésor Public. Il y a également, la décision n°00599/MTEPS/SG du 29 mai 2008 portant création, organisation et fonctionnement de la mutuelle des agents du ministère du Travail, de l’emploi et la Prévoyance sociale. Pour terminer, on y trouve aussi, les instructions du Premier ministre feu Issoze Ngondet relative au rétablissement des primes de rendement ou d’incitation aux administrations qui en bénéficiaient avant la prime d’incitation à la performance édictée par le gouvernement.
2 – La régularisation des situations administratives des Agents : cette revendication est couverte par la loi n°001/2005 du 04 février 2005 portant statut général de la fonction publique ; et la loi n°8/91 du 26 septembre 1991 portant statut général des fonctionnaires.
3 – La prestation de serment des inspecteurs et contrôleurs du travail : celle-ci est jusqu’à lors attendu par le SAAT, conformément au code du travail en vigueur en république gabonaise.
4 – Renouvellement du parc informatique et automobile : cette réclamation fait partie des obligations contractuelles découlant du statut général de la fonction publique.
5 – Les mesures sanitaires d’urgence et prévention de risques de maladies : cette attente tient sur les dispositions de la convention internationale de l’OIT sur le travail décent, ainsi que le Code du travail.
6 – Le statut particulier des inspecteurs et contrôleurs du Travail : cette revendications est sous-tendue par la loi n°001/2005 du 04 février 2005 portant statut général de la fonction publique. Il en est de même pour la loi n°8/91 du 26 septembre 1991 portant statut général des fonctionnaires. Ajouté à cela, les dispositions du Code du travail.
Voilà de manière succincte, les six (06) points clés du chapelet de revendications qui sont à l’origine de la grève illimitée et/ou de la colère des adhérents du syndicat des agents de l’administration du Travail. Avec autant de carences professionnelles, comment peut-on atteindre les résultats attendus par le gouvernement ? Au regard de la déliquescence administrative que révèle cette grève illimitée, il est plus qu’urgent pour le premier, cheffe du gouvernement, Rose Christiane Ossouka Raponda, d’intervenir dans les meilleurs délais aux fins d’apporter des solutions idoines aux différentes préoccupations soulevées par le SAAT dans l’optique de restaurer la dignité des agents de l’Etat. Et ce, de peur que celà ne s’ajoute aux insuffisances tant décriées dans la gouvernance d’Ali Bongo Ondimba, à quelques mois de la présidentielle 2023.
Valéry M.