Gabon / Outrage à la fonction de préfet et à l’Etat gabonais
Il faut redonner à certaines fonctions leurs lettres de noblesse et la solution passe nécessairement par le respect de la loi et des critères à remplir pour les occuper. Le pouvoir discrétionnaire reconnu à tout président de la République n’exclut pas le respect des dispositions pertinentes de la loi pour occuper certaines fonctions administratives stratégiques et politiques. Le pouvoir discrétionnaire revient tout simplement à choisir celui qu’on veut, parmi plusieurs personnes qui évidemment rentrent dans les normes requises.
L’actualité qui fait rage sur la toile ces derniers temps, est cette lettre de licenciement, adressée par le préfet de la Lolo-Bouenguidi, à un chauffeur en service dans son administration.
C’est un outrage non seulement à la fonction de préfet mais également à l’Etat gabonais, à moins que le pape de la linguistique, le nommé Daniel Franck Idiata, ne trouve à redire,comme il l’avait fait auparavant avec la mairesse d’Iboundji.
La fonction de préfet de département est si noble que l’on ne peut pas la banaliser à ce point et la confier à un analphabète de la redaction administrative. Il doit impérativement être demis de ce poste.
Un préfet est dans les collectivités territoriales de la république, le représentant de l’État, le représentant de chacun des membres du gouvernement. Il a la charge des intérêts nationaux, du contrôle administratif et du respect des lois .
Ce cas precis qui devient d’ailleurs recurrent depuis l’ère de l’emergence, remet au goût du jour, le débat sur le respect des critères de nominations de certaines personnes en conseil de ministres.Il ne s’agit pas de promouvoir des copains et coquins, mais de valoriser notre administration.
Pour être préfet,rappelons-le,la voie indiquée reste l’ENA, dans la filière « administrateur civil », qui est un corps de la fonction publique, avec un statut particulier. Cela n’empêche que d’autres profils peuvent l’occuper, mais devront jouir d’une expérience professionnelle avérée dans l’administration publique.
En France par exemple,il existe tout un corps de préfets, qui sont constitués de préfets de région, de département et de sous-préfets. D’aucuns sortent de l’ENA et d’autres sont nommés par décrets du president de la république. Cette fonction ,occupée par un haut fonctionnaire,est tellement importante et stratégique, que le président de la République, choisit généralement son directeur de cabinet dans ce corps.
Au Gabon,c’est un fourre-tout généralisé que l’on observe depuis un moment ,où tout le monde et n’importe qui peut accéder à certaines fonctions de l’Etat. C’est le cas au cabinet du président de la république,dans certains gouvernorats, à la direction générale des services du trésor et maintenant dans certaines préfectures et même sous-préfectures, etc.
L’émergence passe aussi par une administration de qualité avec des personnes calées et rompues à la tâche et non pas au rabais. L’exemple mentionné ici est la face visible de l’iceberg car notre administration referme bien plus de bras cassés à certains postes de responsabilités.
Récit P.N