Gabon / Guy Patrick Obiang, dégainé par l’activiste Pierre Ntoum.
Pierre Ntoum : C’est à croire que Guy Patrick Obiang, le ministre de la santé actuel, a seulement deux préoccupations majeures dans ce gouvernement : la Covid-19 et l’entretien des ponts en bois de son canton ? Il ne devrait plus porter le titre de ministre de la santé, mais celui en charge de la Covid-19 et de l’entretien des ponts de fortunes du canton Bissok, dans le département de Woleu, dans la province du Woleu Ntem.
En effet, la Covid-19 devient la mission principale de ce jeune docteur, qui ne se soucie plus des autres pathologies, qui déciment les populations, plus que le coronavirus. Il semble que le paludisme, le VIH, la tuberculose, etc, ne sont plus ses priorités depuis que cette pandémie existe.
Il tient donc à reconfiner totalement les gabonais, même avec ce faible taux de cas, péchés à la torche, au regard de la faible démographie du pays, contrairement à d’autres nations voisines, qui ont repris leurs activités normalement. On se demande bien d’où il tire ses chiffres, au regard du contexte actuel, qui ne mérite pas de sonner des alertes inutiles.
Les gens veulent bien respecter les consignes du pouvoir, mais où sont les mesures d’accompagnement, pour les encourager et les soulager ? Au lieu de distribuer les nombreux aides reçues de la part des organismes internationaux, le pouvoir préfère pratiquer du business sur les populations, fortement appauvries depuis bientôt un an.
L’autre mission dévolue à ce ministre, est la réfection des ponts de fortune de son canton, au point de se demander à quoi sert le ministère des TP, avec son démembrement qu’est la direction régionale nord-est ou encore la subdivision des TP d’Oyem ?
Si la nouvelle gouvernance d’Ali Bongo, bien qu’anarchique, consiste à responsabiliser chaque ministre dans son canton, alors nommez-en pour tous les autres, au risque de laisser certaines parties du pays à l’abandon.
Pourtant ce pouvoir aime à marteler que « force doit rester à la loi », mais la réalité sur le terrain est toute autre. Les missions d’un gouvernement sont clairement définies par la constitution de la république gabonaise. Chaque membre du gouvernement est nommé pour remplir les taches qui relèvent de sa compétence et il n’est pas question d’empiéter sur celles des autres.
C’est au parlement à qui il revient d’interpeller le gouvernement si ces missions ne sont pas exécutées et de procéder au contrôle de son action. C’est pourquoi, il existe autant de députés que de cantons dans ce pays.
Quelle unité nationale songez vous bâtir, si chaque ministre ne s’occupe que de sa région ou de ses parents, alors qu’ils sont au service de la république ?
Guy Patrick Obiang, pris en exemple ici, parce qu’il fait l’actualité, n’est pas le seul concerné par cette remarque, au risque de penser que nous faisons une focalisation sur sa personne. Tous les ministres agissent malheureusement ainsi depuis Omar Bongo. Il faut donc changer cette pratique rétrograde.
Pour ne plus embrouiller les consciences, il ne faut plus donner à ces ministres des titres pompeux, alors qu’ils sont au gouvernement pour servir leurs seuls parents, amis et connaissances.
Pierre Ntoum.