Pensée Azizetique/ Existe t-il réellement un Ministère de la Santé au Gabon ?
C’est la question que bon nombre de compatriotes se posent au regard de l’absence des structures sanitaires adéquates à l’intérieur du pays ; de Moulengui Bindza à Malinga en passant par Nzenzele, Mpembanyambie, Indjembo, Okouni Kassa, Yombe 2, Egnonga, Iac Alombie, lac Avanga, Youma 2, Moyol, Mbabiri, Makatamangoye, Nkolmengoua, Kolabona, Mourembou, Panga, Nyali, Nzinga etc. Là-bas, l’absence criarde des structures sanitaires dignes de ce nom, pouvant soigner les malades est légion. Les populations locales sont obligées de recourir à la médecine traditionnelle pour soigner certaines pathologies, avec toutes les conséquences que celà peut entraîner.
Le manque des structures sanitaires, notamment, les dispensaires et autres centres médicaux n’existent que de nom, sinon, n’existent quasiment pas, à quelques années de la date butoir (horizons 2025) de l’émergence promise au peuple gabonais. Les compatriotes décèdent chaque jour par manque de soins appropriés dûs à l’absence des médicaments ; pas même un paracétamol ; pas de réactifs ; les plateaux techniques n’en parlons plus !
À celà s’ajoute l’absence du personnel soignant dans les localités retirées, au point où, le personnel y affectés rechignent d’y travailler du fait de la carence des infrastructures routières et sanitaires ; l’eau des routes y circule en toute saison, les unités bancaires y sont introuvables ; de plus, il faut rallier une localité à une autre pour toucher ses émoluments mensuels, bien que d’aucuns y sont même affectés sans poste budgétaire ; les logements des personnels soignants y font défaut, du fait de leur inexistance dans bon nombre de localités.
A Libreville, nos hôpitaux deviennent de jour en jour de véritable mouroir. Sortir vivant des « hôpitaux publics » relève du miracle divin, à tel point que d’aucuns se demandent s’il existe réellement un ministère de la santé au Gabon, au regard des budgets colossaux alloués aux gérants ce département ministériel. Mais où va cet argent ?
La santé des gabonais est-elle réellement une préoccupation du gouvernement Ossouka Raponda, au regard de tout ces manquements ? Le ministre de la santé, Guy Patrick obiang Ndong, prompte seulement à intervenir quand il s’agit de la pandémie de la COVID-19, alors qu’il existe d’autres pathologies aussi mortelles que la COVID-19. L’approvisionnement du matériel médical devient tout un problème dans ce département ministériel ; les malades sont obligés parfois à d’emmener leurs propres matelas et ventilateurs ; les femmes accouchent encore à ce jours à même le sol ; celles qui vivent à l’intérieur du pays accouchent dans des maisons ou dans des brouettes. Quel pays !!!
Finalement à quoi sert un ministère de la santé dans ce pays qui se veut émergent ? Pourquoi le gouvernement Ossouka Raponda est dans l’incapacité de doter notre pays des infrastructures sanitaires digne de ce nom ? Comment le comprendre avec autant de moyens inscrits dans la loi de finances ? N’est-ce pas de la mauvaise foi ?
N’avons-nous pas le droit de rêver d’un Gabon ou un Chef de l’Etat européen ou asiatique peut aussi venir se soigner ? De toute évidence, si nos autorités s’empressent à aller se faire soigner à l’étranger, cela s’explique du fait de la reconnaissance de leurs échecs au plan sanitaires de notre pays. Et c’est bien dommage !
Dans tous les cas, le ministère de la santé devrait jouer pleinement son rôle et ses missions, plutôt que de verser dans le pilotage à vue, ça y va de la santé de tout un pays. Que Guy Patrick Obiang cesse de dormir au premier bang, en prennant ses responsabilités !
À bon entendeur….
Ali Akbar Azizet, Journaliste d’investigation politique, Conseiller politique indépendant, spécialiste du Gabon