GABON / Economie : Chronique d’une explosion sociale annoncée…
Le Gabon est à génoux, les jours à venir ne présagent rien de bon. La volonté pernicieuse des dirigeants à piller les ressources publiques a aveuglé ces prédateurs dans une soif inextinguible de détournements à outrance qui a sonné le tocsin de l’agonie définitive du pays. Même la petite bouée de sauvetage lancée par le FMI pour retarder le naufrage imminent du pays a été consumée par l’ogre dans des réjouissances inassouvies loin des objectifs assignés par ce bailleur de fonds.
Naturellement, le FMI ne trouve plus l’intérêt de continuer à soutenir une économie aux mains d’irresponsables notoires incapables de respecter le moindre engagement. Habitués pourtant de ces milieux de longue date, Régis IMMONGAULT TATAGANI a vu son crédit auprès de ces bailleurs de fonds se ruiner de jour en jour jusqu’à épuisement complet.
Son changement de ministère procédait donc de la volonté des gouvernants à changer d’interlocuteurs auprès du FMI. Mais ce saupoudrage sera loin de duper les experts du FMI qui suivent de près la dérive du Gabon comme de l’huile sur le feu.
Le nouveau ministre de l’économie Jean Marie OGANDAGA n’aura donc pas de grandes marges de manoeuvres face à cette situation apocalyptique qui se profile devant nous. Cette petite diversion comme saupoudrage faite aux experts du FMI aura bien du mal à prendre. Et sans cet argent, le Gabon sera bien exposé à d’énormes difficultés financières, d’où le danger d’une grave crise sociale qui se profile à l’horizon.
Les diplomates gabonais sont devenus la risée de leurs bailleurs à l’étranger cumulant des impayés et ménacés d’expulsion avec leurs familles partout dans le monde. Nombreux sont ceux qui sont rentrés au Gabon pour voir de près la situation mais aucune nouvelle rassurante ne leur ait servie. C’est donc la débandade.
Toutes les caisses des banques publiques ont tari par le pompage intempestif des ressources, la BICIG est donc dans l’oeil du cyclone depuis sa prise en main complète par le Gabon.
Si les gouvernants ont différé la date d’application de la mesure de baisse des salaires des fonctionnaires, les raisons ayant conduit les pouvoirs publics à envisager cette provocation comme solution possible restent entières. Or, le Gabon n’est plus devant un mur mais bien dans le mur. Le temps presse. Le navire Gabon prend de l’eau et la réduction des effectifs à la présidence de la république et dans les différents ministères n’aura servi que de simple effet d’annonce car nombre de ce personnel est fonctionnaire et ira émarger dans leurs administrations d’origine.
Le Gabon a donc besoin de véritables niches d’économies pour sortir de cette impasse. Les gouvernants trainent le gâchis irreversible de la manne financière dilapidée entre 2009 et 2015, soit près de 12.000 milliards de francs CFA comme un fantôme qu’aucun prêtre exorciste ne peut débarasser de leur visage aux yeux de la population. Faute d’infrastructures visibles à la dimension de ce mont de ressources spoliées, envisager la perte du moindre centime de franc aux pauvres fonctionnaires devient une déclaration de guerre.
La misère se répand donc comme une trainée de poudre jusque dans les bafonds les plus éloignées. La perte de confiance en l’équipe dirigeante s’accentue annonçant une élection législative à haut risque malgré les dispositions constitutionnelles prises à l’avance par les tenants du pouvoir.
La perte d’emprise du PDG au parlement amorcera une véritable descente aux enfers du pouvoir. Cette nouvelle donne incitera la nouvelle majorité à solliciter des rixes ouvertes et permanentes à un pouvoir agonisant et devenu affaibli.
Nos dirigeants sont soumis à ce jeu d’équilibriste qui ne pourra plus durer longtemps. Le peuple désormais averti, ne semble plus prêt à se laisser manipuler.
Plusieurs pistes de sortie de cette impasse existent, mais à quelles oreilles les souffler ? L’année 2019 sera celle de tous les dangers car l’inévitable clash sera attendu.
Hubert OBOULOUGOU