Gabon / Focus : De la Mafia autour des évacuations sanitaires de la Cnamgs vers l’étranger ?
Il y a environ 11 ans, que le Gabon, à l’instar des pays membres de la CIPRES, s’est doté d’une assurance maladie obligatoire, en l’occurrence, la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale, en abrégé CNAMGS. Une initiative républicaine louable, créée par l’ordonnance numéro 0022/PR/2007 du 21 août 2007, avec pour principale mission, la prise en charge des frais liés aux prestations de santé et de la maternité de la quasi-totalité des populations vivant au Gabon. Toutefois, peut-on dire qu’elle fonctionne selon les attentes des gabonais ? Les plaintes des assurés sont multiformes […] ils remettent en cause la qualité des services en matière d’accueil, d’allocations, de soins médicaux, de maternité, d’évacuation sanitaire et d’offre pharmaceutique…
Focus sur les évacuations sanitaires vers l’étranger…
La Cnamgs, perçu comme une machine à forte rentabilité pécuniaire, attire les regards des économistes du pays et des compatriotes avisés, soucieux de la pérennisation de « la poule aux œufs d’or » ! Ces derniers, appréhendent parfaitement à quoi doit servir la manne générée par les cotisations, notamment, les 4,10 % de la part patronale, 2,50 % de la part salariale et, bien sûr, les 1,50 % retenue chez les retraités. Sauf que, les services en charge de la gestion directe de ce joyau social, en tête desquels la Direction générale, semble ne pas jouer franc-jeu, eu égard de la qualité du traitement souvent décriée par les assurés professionnels et les gabonais économiquement faibles. Face à cette imbroglio déplorable, le cas qui retient le plus notre attention dans ce focus, est celui de la Mafia dont souffrirait le système de prise en charge des évacuations sanitaires vers l’étranger.
De la Mafia financière au cœur des évacuations vers l’étranger ?
Des compatriotes victimes de cas de maladie grave et compliqué, évacués par la Cnamgs à l’étranger en vue d’une prise en charge médicale, récusent l’incompétence des services opérationnels de la Cnamgs à l’origine de : Primo, des caprices pernicieuses liées aux procédures d’obtention d’évacuation sanitaire vers l’étranger. Decondo, des commodités de séjour dans les pays d’accueil, jugées précaires et hors normes. Tertio, du suivi des malades et de la qualité des prestations médicales des hôpitaux d’accueil, estimés approximatifs et souvent remis en cause par bon nombre d’ayant-droits insatisfaits et déçus. Aucun réseau de communication fiable, syntronisant l’information entre l’ambassade du Gabon en Tunisie, les patients évacués et les services de la Cnamgs n’est mis en place. Les patients évacués, ainsi que leurs accompagnateurs, se sentent donc comme abandonné à eux-mêmes à un moment donné.
Les raisons causales…
La convention liant la Cnamgs à la société Tunisia Medical Services (TMS), pointé du doigt à fortiori. Il y a longtemps, que le prestataire Tunisien bénéficie du monopole de la sous-traitance auprès de la Cnamgs, sans que personne ne lève le petit doigt pour comprendre les raisons réelles qui motiveraient une telle pratique. Durant le règne du « tout-puissant » ex DG, Michel Mboussou, les termes de référence du contrat du l’opérateur tunisien TMS, n’avait jamais été revus ni inquiètés par la concurrence du marché médical, en dépit des critiques acerbes souvent exprimées par les parents des victimes évacuées à l’étranger. L’actuel Directeur général, Renaud Allogho Akoué, lui non plus, n’arrive pas à se défaire de ce sous-traitant, malgré ses réformes internes innovante. Que cache donc les enjeux de la négociation entre la direction générale de la Cnamgs et Tunisia Médical Services ?
De source concordantes, « le monopole » de l’opérateur médical tunisien TMS, serait sciemment entretenu en complicité avec certains responsables vicieux de la Cnamgs dans le but de récolter les « dessous de table » générés illicitement par la surfacturation des bons de commande de prise en charge médicale à destination des hôpitaux d’accueil tunisiens. Le maintien de cette convention louche à palabre tirerait également ses ressources impropres, du paiement des prestations médicales fictives à l’endroit de l’entreprise TMS. Toute chose qui justifierait les anomalies décriées vis-à-vis de la qualité des services des prestations médicales et, les commodités précaires de séjour réservés aux patients évacués en Tunisie. Bref, faudrait-il conclure qu’il existe réellement au sein de la Direction générale de la Cnamgs, un réseau top secret, d’enrichissement illicite qui s’articulerait au tour des évacuations sanitaires vers l’étranger ? Et si c’est le cas, qui en est l’instigateur ? L’ancien DG, Michel Mboussou ? Ou l’actuel patron, Renaud Allogho Akoué ? Affaire à suivre…
Valéry M.