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Le Président du Parti Ensemble Pour la République, Dieudonné Minlama Mintogo, Ancien candidat à la présidentielle 2016, a rompu le silence, samedi 12 janvier dernier, face à la psychose sociale que traverse le pays depuis l’absence d’Ali Bongo dûe à un AVC dont-il a été victime au sommet de Ryad en Arabie Saoudite. Dans sa déclaration, le leader critique et propose des pistes de solution pour un rétablissement de la cohésion sociale. Lisez ci-après, l’intégralité de ses propos…

Les militants du Parti Ensemble Pour la République, venus nombreux écouter leur leader.

Mesdames et Messieurs , 

Mes Chers compatriotes ,

Je voudrai d’abord vous exprimer mes sincères remerciements, pour avoir sacrifier une partie de votre précieux temps,  pour répondre à mon invitation . Je profite aussi de cette occasion,  pour souhaiter à chacun de vous , ainsi qu’à vos proches , une bonne et joyeuse année 2019. Je prie le Seigneur Dieu Tout Puissant, afin qu’il vous permette de réaliser tous les désirs de vos coeurs et vous accorde santé et longévité .

Mesdames et Messieurs , depuis le 24 Octobre dernier  , notre pays vit une   situation   particulière   et   délicate   suite,     à  l’Accident Vasculaire Cérébral dont le Président de la République,   Monsieur   Ali BONGO ONDIMBA , a été victime depuis Riyad. Cette   situation   ,   qui   met   déjà à   mal   l’environnement     politique , économique     et   sociale   du   Gabon,     vient   d’être   dégradée   par   la tentative   de   coup   d’   Etat   orchestré   par   quelques   jeunes   soldats
gabonais .

Ces deux faits ,  ajoutés  à un climat politique , économique et social délétère met actuellement en très grande difficulté notre vivre­ensemble. Notre pays le Gabon, n’a jamais été aussi proche de l’explosion , aussi proche de sombrer dans l’impasse…

Mesdames et Messieurs ,

Je sais que beaucoup d’entre vous , souhaitent  connaitre mon opinion sur la suite à donner au sujet de   la maladie du chef de l’Etat et aux différents  développements   qui  s’en sont  suivis   .  D’autres  aimeraient savoir la lecture que je fais de la tentative de ce coup d’Etat manqué. Sans   revenir   sur   les   débats     qui   animent   la   toile   et   officines
politiques  sur ces événements ,  je voudrai simplement, que les uns et les  autres retiennent,  que notre pays est plongé dans une
grande   crise   politique,   économique     et   sociale,     qui   entame
sérieusement et met en danger les fondement qui soutiennent notre vivre­ensemble. La gestion approximative et conflictuelle de la maladie du chef de l’Etat et de   son indisponibilité temporaire actuelle , les atermoiements , les interprétations diverses de la Constitution , le doute installé dans la mémoire des gabonais ,  la colère , le ras le bol, la violence verbale et maintenant la violence physique sont , à mon avis , les signes  forts qui
expriment la gravité de la crise citée plus haut

Situation politique.

En effet,  depuis  2009 , je n’ai cessé de dire  que  notre démocratie souffre de sa Constitution et de ses élections .
1. Malgré   le   dialogue   d’Angondjé   et   les   réformes   apportées   ,    la situation que nous vivons actuellement nous montre clairement que notre Constitution comporte encore plusieurs lacunes et limites . Aucune disposition Constitutionnelle  n’existe sur la gestion du pouvoir dans le cas d’une indisponibilité  temporaire du Chef de
l’Etat ;

2. Que dire de notre système électoral ?  Les dernières élections législatives et locales   ont   fait ressortir les énormes lacunes que
comportent ce  système :

­ une biométrie toujours non accomplie( sans authentification ni interconnexion ) un   net   recul   sur   l’identification   de   l’électeur   (   la   seule   carte d’électeur suffit désormais pour identifier l’électeur, pas besoin de sa carte d’identité ou de son passeport pour cela) , un découpage électoral fantaisiste ( aucun critère logique  n’est
à l’origine de ce découpage ….) ,
­ un Centre Gabonais des Elections ( non accompli   : seul le président national est élu , au niveau local ce sont toujours des nominations ….) ,
­ une liste électorale tronquée ( dans plusieurs  zones plus de 50 % des électeurs ont été volontairement supprimés des listes électorales ).

La résultante logique de ces lacunes, est la faible participation des
gabonais   aux   élections   et   une  perte  de  confiance   de   l’électeur   aux élections.

Economique.

Les dernières mesures d’austérité annoncées par le Gouvernement
, sans mesures d’accompagnement , n’ont fait que renforcer la situation
de précarité dans laquelle vit la très grande majorité des  gabonais .
L’arrêt   de   recrutements   à   la   Fonction   Publique   (   principal
pourvoyeur d’emplois )  a créé un sentiment  de désespoir au sein de
notre jeunesse. Nos jeunes diplômés vivent dans la hantise et le stress
du chômage.
Les Gabonais restent encore totalement exclus du secteur privé :
aucune   mesure   n’est   prise   pour   permettre   aux   nationaux   d’occuper
certains pans de notre économie,  en dehors de leur principal rôle de
consommateur .
Social
Depuis 1990 , le Gabon vit au rythme des grèves . Les différents cahiers
de charges élaborés par les syndicats,  trouvent  rarement satisfaction
auprès du Gouvernement.    Soit à cause du manque de ressources ,…..soit   à cause des choix stratégiques contraires à la volonté du corps
social ou  encore , à cause de l’apathie des dirigeants .
Dans   tous   les   cas,     cette   situation   permanente   de   « non­travail »
constitue , à mes yeux , non seulement un facteur retardant dans la
marche vers l’émergence,  mais aussi une ouverture à l’instabilité et au
désordre.
Le Conseil National du Dialogue Social , dont la création avait  été
actée  lors du dialogue d’Angondjé et , qui était censé réguler les
relations entre les différents acteurs tarde à se mettre en place .
Notre vivre ­ensemble
Il   est   évident   que   les   différentes   crises   (   politiques   ,   sociales   et
économiques ) que le pays a traversé  depuis 1990 et l’incapacité de la
classe politique à y trouver des solutions courageuses , adéquates et
durables  ont engendré d’énormes frustrations , de graves  blessures et
une fracture béante dans notre société .
Qu’avons­nous   fait   des   déflatés   des   entreprises   publiques   et
parapubliques tombées à cause de la mauvaise gouvernance de
certains   compatriotes   ?   Qu’avons­nous   fait   des   victimes   des
différentes   crises   post­électorales   de   1990   à   nos   jours   ?   Que
faisons­nous de toutes ces personnes qui ont été marginalisées à
cause de leurs opinions politiques ou publiques ? Quels gages
offrons nous à ceux qui ont peur d’affronter plus tard la justice à
cause des actes indélicats posés dans l’exercice de leurs fonctions
antérieures ? Quid de la Loi sur l’Amnistie ?
Lors du dialogue d’Angondjé,   j’avais proposé la mise en place d’une
Commission   Vérité   et   Réconciliation  pour   trouver   une   solution
définitive et courageuse à ces situations  . Les acteurs politiques , pour
des raisons diverses , n’ont pas pu franchir le pas qu’il fallait   pour
adopter ma proposition ……Toutefois   ,   au   cours   de   ce   dialogue   certaines   mesures   visant   à
consolider la paix , la cohésion et la réconciliation nationale ont été
retenues  dont les plus importantes sont  :
• La création d’une Commission ad hoc paritaire,  chargée d’appuyer le
Comité Interministériel sur les violences post­électorales de fin Août
2016 ( Arrêté N° 1409 /PM du 06 décembre 2016 );
• Recenser , définir les critères , apprécier et proposer à l’indemnisation
des victimes des événements post­électoraux de 2009 et 2016.
Depuis   l’adoption   de   ce   rapport   ,   malgré   la   mise   en   place   d’un
Gouvernement   post­dialogue   et   d’une   commission   de   suivi   des
accords , ces mesures sont restées lettres mortes.
Mesdames et Messieurs , chers compatriotes , comme vous venez de le
voir , notre pays est en crise . La crise est mure . Nous ne pouvons plus,
ni l’ignorer , ni l’esquiver . Nous avons l’obligation , pour ne pas sombrer
, de l’affronter .
Face à cette situation , j’ai choisi non pas de descendre dans l’arène
pour combattre ou m’allier à tel ou tel clan et renforcer les murs qui nous
divisent et nous éloignent les uns des autres , mais de construire des
ponts et passerelles qui nous unissent . Aussi , dans cette perspective
je demande la tenue d’un dialogue national réellement inclusif.
J’attends de ce dialogue , dont je souhaite la participation effective
de toutes les forces vives de la Nation , la construction de quatre
(4)  consensus majeurs  :
1. Un Consensus Politique ;
2. Un Consensus économique ;
3. Un Consensus Social ;
4. Un Consensus sur le Vivre Ensemble .

Pour faire aboutir cette initiative , je lance la mise en place d’une plate-
forme citoyenne et républicaine dénommée « Gabon Nouveau Départ…..La plate ­forme , « Gabon Nouveau Départ  » entend accueillir en son sein tous les gabonais  et toutes les gabonaises , tous les mouvements de   la   société   civile   ,   les   confessions   religieuses,     tous   les   partis
politiques et toutes les personnalités qui adhèrent à notre démarche.

Mesdames et Messieurs , mes chers compatriotes ,

Avant de clore mon propos , j’appelle  les uns et les autres à méditer sur
cette   déclaration   de   Martin   Luther   KING     « Apprenons   à   vivre
ensemble   comme  des   frères,     sinon,     nous  allons  tous   mourir
ensemble comme des idiots  » .

Nous avons encore le temps de prendre le destin de notre pays en main . J’invite tous les gabonais  à se joindre à nous sur cette
initiative.

 En effet  les derniers événements,  que notre pays vient de connaitre
nous imposent une réaction vive , prompte et ferme  .

Dans tous les cas ,    si nous nous taisons , les armes parleront à
notre place et quand les armes parlent , il  est difficile de les faire
taire   !

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