Gabon/LE DÉTECTIVE : Les dessous du calvaire du personnel du Centre national d’Hémodialyse
Au Centre national d’Hémodialyse, la grogne silencieuse du personnel désabusé par les dérives autoritaires, se dévoile peu à peu. Les chefs hiérarchiques, en l’occurrence, le Directeur, Dr Mfourou et son adjointe, Avome Indrid, y règnent d’une main de fer, comptant sur des lobbies obscurs noués sous la parentée présumée. Bien qu’étant en sous effectif, le personnel indigné constitué en collectif, dit être victime d’un règlement de compte suite à leur précédent mouvement d’humeurs qui, leur a valu des affectations jugées irréalistes et complotistes. Allons-y comprendre…
En effet, il y’a quelques mois, le personnel soignant du centre national d’hémodialyse avait effectué un mouvement d’humeur dans le but de réclamer les meilleures conditions de travail et partant, les meilleurs soins des patients hémodialysés. Toutefois, si en toute honnêteté, ils ont avoué avoir eu gain de cause à l’issue dudit mouvement, il n’en demeure pas moins, que le climat de collaboration entre eux et leurs chefs hiérarchiques, reste austère. Car, à nouveau dégradé depuis quelques mois. disent-ils :
« Le directeur avait juré de nous faire ça dur. C’est-à-dire, moindre erreur, demande d’explications, sanctions, refus de permission, refus d’exécuter le volet social en mettant un terme aux aides en faveur du personnel soignant et leurs ayant-droits, alors que ce volet est inscrit dans la ligne budgétaire du CNH. Donc, il nous fait subir le martyre comme ça depuis des mois déjà » A martelé l’une des victimes du négrier.
Leur ras-le-bol se justifie aussi par le fait que le personnel est privé de ses droits, notamment, le transport. Alors qu’un bus dédié à cet effet est disponible, de même qu’une ligne budgétaire carburant détournée pour les besoins personnels. Dans le même ordre d’idées, l’alimentation servie au personnel jadis, a également été supprimée, ce qui les oblige de sortir du service pour chercher de quoi se nourrir. Le personnel manque également de blouse. Aussi, les primes qui sont le fruit des efforts déployés par le personnel sont payées quand il veut, humiliant ainsi davantage ces derniers. A-t-on appris.
Aussi, la goûte d’eau qui fait déborder le vase, c’est le fait que le Directeur ait décidé d’affecter inopportunément dans d’autres structures sanitaires, les éléments qu’il trouve gênant pour sa gestion scabreuse du Centre, sachant bien qu’il sont en sous effectif, mettant en péril, l’organisation du travail en hémodialyse, et exposant ainsi, la vie des patients aux risques sanitaires énormes.
Au fait, il y a quelques temps, la direction du CNH, par le biais du responsable des ressources humaines, sur instructions du Secrétaire Général, a ouvert une liste sur laquelle les agents qui souhaitaient être mutés, pour se rapprocher de leurs domiciles devaient inscrire leurs noms, et ce, conformément à l’arrêté n°001085/MS/SG/DCRH, portant affectations, redéploiements et mutations des personnels médicaux, paramédicaux, techniques et administratifs, du 12 juillet 2024. Sauf que, aucun agent ne s’est manifesté, car, désintéressé par cette offre inopportune. Ce qui indiquait clairement la volonté du personnel en poste de poursuivre leurs activités surplace.
Pour justifier leur désintéressement suite à cet appel, le personnel a estimé que pour un service aussi spécialisé que le leur, où le personnel reçoit des formations qui lui permette d’acquérir une certaine expertise, au bout de plusieurs années, leur remplacement doit faire l’objet d’une planification rigoureuse, pour maintenir un service optimal.
En outre, les infirmiers indexés pensent que ces affectations irréalistes constituent un risque évident de baisse de performances de la structure. Et, exposent les patients aux conséquences qui vont inévitablement se traduire par des décès, qui risquent d’être imputés aux plus hautes autorités, si cette demarche peu orthodoxe n’est pas frappée de nullité, et le personnel maintenu à son poste.
« Il a affecté 5 infirmiers et n’a pas effectué de remplacement ! Il préfère donc se mettre à l’abri en mettant en péril la vie des gabonais hémodialysés. Parmi ceux qu’il réaffecte, il y’a : une ancienne Major du service, restée malgré tout, très efficace et très dévouée au travail, de surcroît, une formatrice. Il réaffecte un infirmier de retour d’Égypte pour le renforcement des capacités en hémodialyse qui, était chargé de restituer au service ce qu’il est allé apprendre en Egypte » disent-ils. Avant d’ajouter…
… »En ce moment, les collègues travaillent à 6 par équipe voir 5 alors qu’une équipe, en tant normal, doit avoir minimum 10 éléments pour assurer un service optimal. Et le comble dans cette histoire d’affectation digne de règlement de compte, c’est le fait qu’il ait fait sans toutefois procéder au moindre remplacement. N’est-ce pas anormal ? » S’interrogent-ils.
Fort de cette triste réalité, le personnel du CNH désabusé par le Directeur et son adjointe, a laissé entendre que l’objectif recherché par ces pratiques révoltantes, est de saboter la transition. D’après eux, le Directeur clamerait haut et fort qu’il est le neveu d’Oligui, et que personne ne peut rien contre lui. C’est dans cet élan, qu’ils passent leur temps, son adjointe et lui, à insulter publiquement le personnel, des pères et mères de familles qui ne cherchent qu’à exercer leurs tâches dans la sérénité. Ont-ils rapporté dans la lette adressée au Président de la Transition, chef de l’Etat.
Dans leur missive, le Collectif du personnel du CNH n’a pas hésité à rappeler au numéro un gabonais que dans le cadre de la restauration des institutions prônée par le CTRI, il semble nécessaire que l’homme qu’il faut soit mis à la place qu’il faut. Aussi, Ont-ils suggéré au Chef de l’Etat de placer à la tête de leur structure, un spécialiste pour relever ce service qui a été mis entre les mains d’un apprenti sorcier qui ne comprend rien au domaine. Tout en se posant la question de savoir s’il est admissible de nommer un ingénieur en mécanique comme responsable de la construction d’un ouvrage de Génie Civil ? Un service spécialisé doit être dirigé par un spécialiste du domaine. Rappellent t-ils
Pour conclure, le personnel du CNH victime des manœuvres troublantes et du traficd’influence, a émis le vœu que soit placé à la tête de leur structure, un spécialiste pour relever ce service. Car, on ne saurait laisser comme responsable du service national de référence d’hémodialyse un pédiatre, alors que les néphrologues sont disponibles. Bref, ces infirmiers indignés, dans leur colère silencieuse, ont souhaité de toute urgence que le Général-Président use de son poids, pour que cette erreur très grave soit corrigée avec promptitude.
Affaire à suivre…
Valéry M.