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Gabon/ DNI : Interview du Commissaire, Mr Ebang Ondo Jean Elvis, Défenseur des droits de l’homme.

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Parcourez sur Peuple Infos l’interview qui nous a été accordée par Mr Ebang Ondo Jean Elvis. Défenseur des droits de l’homme, Président de l’association de Lutte contre les crimes rituels, (ALCR) et Commissaire au dialogue national inclusif d’Angondjé, dans la sous commission Justice- droits et libertés…

Le Président de la Transition, Oligui Nguema, recevra le Rapport final du DNI…

Peuple infos : Quel est votre avis sur le contenu des résolutions issus du dialogue national inclusif ?

Le Commissaire Ebang Ondo : Je crois que nos commissaires ont bien réfléchi et ils ont tenu compte des propositions faites par les gabonais. Personnellement je peux m’aligner mais je souhaiterais la réécriture de ces propositions là, parce qu’on nous a donné de grandes lignes. Il appartient maintenant aux constitutionnalistes qui vont se pencher sur notre Loi fondamentale de voir exactement quels sont les besoins qui cadrent avec les évolutions du monde, le contexte actuel des gabonais.

Le Président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, brandissant le rapport final du DNI…

Peuple infos : Que pensez-vous des nouvelles conditions d’éligibilité du président de la République et du régime présidentiel proposé par les commissaires d’Angondjé ?

Le Commissaire Ebang Ondo : avec le régime présidentiel, le Président de la République sera en même temps aussi Chef du gouvernement. Et là, il s’agit d’un cumul des fonctions. Bon de toutes les façons, c’est déjà le choix des gabonais, je ne peux que m’aligner par rapport aux propositions faites par les gabonais.

Quant aux critères d’éligibilité du président de la République qui exige d’être babonais de père et de mère ; et d’avoir une femme d’origine gabonaise, si les propositions faites vont dans ce sens, c’est dû à un grand souvenir par rapport au passé. Les gabonais sortent d’une situation que je peux qualifier de très très dangereuse parce que les Autochtones n’avaient plus droit à la parole dans notre cité. Tous ceux qui étaient à la tête de notre pays avaient des origines un peu douteuses c’est ce comportement là qui incite, à une sorte de haine ; une vengeance en quelque sorte qui ne dit pas son nom, par rapport aux anciens dirigeants dans notre pays. C’est ce qui fait en sorte que les gabonais réagissent de cette manière. Je crois que rien n’est stable dans ce pays, demain ou après demain on va étudier le fond et la situation en tenant compte de l’évolution du monde.

Peuple infos : Que pensez-vous de la suspension des Partis politiques ?

Le Commissaire Ebang Ondo : C’est une résolution salutaire que j’applaudis vraiment et parce que dans notre pays, depuis la Conférence nationale de 1990, nous avons vu la naissance de plusieurs Partis politiques qui ne représentaient même pas, disons le, une vingtaines de personnes. Si j’ai une bonne mémoire, il y avait un Parti politique qui avait pour nom « le Parti Unique de dieu ». Rire…

Je crois que si on se réfère aux statistiques du Ministère de l’intérieur, c’est plus de cent (100) Partis politiques qui existent avec des récépissés. Alors leurs activités n’arrivent même pas à couvrir l’Estuaire du Gabon, même pas Libreville. Donc il était important de revoir tout ça. Il faut durcir la création de ces Partis politiques afin que désormais, quand on parle d’un Parti politique, qu’il y ait une représentation dans les neufs provinces du Gabon, parce que le Gabon ne se limite pas uniquement à Libreville.

C’est une situation que j’applaudis et j’encourage. Je suis pour et je souhaiterais à ce que ces propositions soient traduites en actes.

Peuple infos : Que dites-vous de la suspension du PDG et l’interdiction de participation de ses membres aux élections à venir ?

Le Commissaire Ebang Ondo : Je veux évoquer uniquement ce qui me concerne. C’est le PDG qui a géré pendant plus de 50 ans et ce qui me touche c’est qu’en gérant ce pays, malgré les efforts que nous avons menés en matière des Droits de l’homme, le PDG n’a pas respecté ces Droits de l’Homme. Je veux parler de problèmes de crimes, notamment, les crimes économiques, crimes politiques, crimes post-électorals de 2009 et 2016, et surtout les crimes rituels. Ça fait 19 ans que je mène ce combat, le PDG ne nous a jamais favorisé à ce que les auteurs de ces actes barbares soient traduits en justice.

Au niveau du Sénat, de l’ Assemblée Nationale, ils étaient majoritaires, aucune Loi n’a jamais été votée allant dans le sens d’éradiquer directement ces phénomènes barbares qui retardent notre pays.

Pour la suspension du PDG, j’applaudis beaucoup et je suis très très content parce que ces gens là doivent être à l’écart. Ce sont eux qui nous ont amené non seulement, ces pratiques abominables, mais aussi, ils ont renforcé la légion étrangère qui a fait la pluie et le beau temps dans notre pays et qui, continue, parce que au moment où nous parlons, si on essaye de faire des enquêtes de moralité de certains responsables qui dirigent notre pays, les gabonais ne seraient jamais d’accord que ces gens là continuent à occuper ces hautes fonctions au niveau de l’administration et meme dans le secteur privé.

J’ai été très content puisque au sortir d’Angondjé, le document final transmis par le Ministre chargé des réformes, celle qui a organisé avec le concours du Premier Ministre Chef du gouvernement ces assises, les crimes rituels figuraient, ll y avait des propositions faites par les compatriotes ; c’est-à-dire les gabonais allant dans le sens d’éradiquer ce phénomène et nous, au niveau de la commission, on a renforcé ces propositions. Je crois que nous sommes arrivés à dix sur les six ou sept propositions faites de la population, et tout cela a été retenu.

Maintenant à part le fait de faire les papiers, de produire les papiers, il faut la traduction en actes de ces propositions. Le second point c’est l’état d’esprit des gabonais il faut le changement de mentalités mais, je jure, j’insiste là-dessus un changement de mentalités de certains gabonais est plus que nécessaire, car, il y’a jusqu’à présent ceux qui ne veulent jamais mettre l’accent sur la méritocratie ; ne veulent jamais mettre l’accent sur l’amour du prochain ; ne veulent jamais mettre l’accent sur le travail, le bien fait. Bref, ce qu’il faut retenir par rapport aux recommandations sur le phénomène des crimes rituels, c’est que nous devons encore nous mobiliser. J’ai espoir, j’ai espoir parce que depuis le 30 août les nouveaux dirigeants de notre pays essayent de faire le même langage que nous. Cela a permis d’arrêter cette hémorragie. Oui, si ces dirigeants n’avaient pas fait cela, je crois qu’on devait tourner dans un carnage qui ne dit pas son nom.

A présent, je prie les autorités actuelles de traduire en actes les dix (10) recommandations ; les dix propositions faites par notre sous-commission et surtout l’accent sur la sanction, la sensibilisation, la mobilisation.

Peuple infos : Faites-vous partie de ceux qui on trouvé opportun de mettre en place au cours du DNI, une commission Vérité-justice-réconciliation ?

Le Commissaire Ebang Ondo : La mesure prise par le Président de la République lors de son discours au stade, lors de l’ouverture de notre dialogue national a été salutaire, parce que si on devait emmener cette commission, cela devait dans un premier temps, bloquer le dialogue national qui avait un temps bien précis. Alors concernant cette commission « Vérité, réconciliation nationale  » je souhaite qu’après l’élection du nouveau Président élu démocratiquement, que cette commission soit mise en place, et ce, pour que nous puissions examiner au cas par cas, tous ces crimes qui ont été commis au niveau national.

J’espère que la vérité fera en sorte que les choses soient apaisée, et la réconciliation exhortera le sens du pardon qui nous anime, parce que le peuple gabonais n’est pas un peuple violent et nous allons partir sur les nouvelles bases avec le Président actuel de la République. Je crois que c’est un homme de parole, c’est un homme de principes, parcequ’il dit ce qu’il fait et il fait ce qu’il dit.

J’ai espoir que ça arrivera et nous allons nous retrouver dans la paix pour le Gabon, un pays de joie.

Peuple infos : quel est votre point de vue succinct sur le rapport final du DNI, transmis officiellement au président Oligui Nguema ?

Le Commissaire Ebang Ondo : Les gabonais, ont applaudi le rapport final qui été remis au Chef de l’État ; les gabonais ont demandé ce qui leur revient de plein droit. On a pas demandé au gouvernement de nous emmener dans la lune, de nous fabriquer des avions, ainsi de suite. On a demandé le minimum vital et si les dirigeants actuels ont cette volonté là, çà va se traduire en actes et nous ne seront pas loin de la Libye au temps de Khadafi.

Donc on a espoir, nous savons que tant qu’il y a la vie, il a l’espoir et à partir du moment où nous avons des gabonais plein d’envie, plein d’amour pour la patrie, j’espère qu’ils vont nous pousser, qu’ils vont nous éduquer, qu’ils vont nous emmener dans cet état d’esprit que nous souhaitons.

Le travail a été effectué, les propositions ont été faites par les gabonais et ils ont répondu aux attentes de la population. Maintenant la balle est dans le camp de l’homme politique qui doit transformer cela. C’est comme une préparation, quand vous avez tous ce qu’il y a comme ingrédients, il vous appartient de faire une solution qui répond et qui va satisfaire la population. Nos regards sont tournés vers les dirigeants afin qu’ils arrivent à satisfaire la population, à resoudre leurs intérêts c’est-à-dire le mieux-être et le bien-être des gabonais.

Le mot de fin :

Le mot de fin ici c’est d’abord vous remercier et remercier les autorités actuelles qui ont eues cette amour de partager avec nous les décisions visant à conduire le Gabon vers un pays de paix, un pays où nous voulons vivre dans l’harmonie.

Mon mot de fin c’est aussi, que nous devons changer de méthode, nous devons nous mettre au travail actuellement, nous devons changer de méthode c’est-à-dire abandonner ces pratiques abominables qui nous retardent ; nous devons décoller. Mobilisons-nous pour faire un Gabon nouveau, un Gabon prospère, un Gabon où nous devons bien vivre.

Je vous remercie

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