Pensée Azizetique/ Présidentielles 2023 : Bref aperçu des dispositions socio-politiques actuelles des 19 candidats en lice.
Le Centre Gabonais des Elections (CGE) a récemment validé 19 dossiers de candidature sur les 27 enregistrés et soumis à l’examen de l’assemblée plénière qui s’est réunie dimanche 23 juillet dernier. Cela dit, les hostilités présidentielles du 26 août prochain vont officiellement se jouer entre 19 prétendants. Mais qui sont-ils ? Nous allons aborder succinctement les dispositions socio-politiques actuelles de nos potentiels candidats à la magistrature suprême.
Alexandre Barro Chambrier : ayant occupé le terrain politique ces dernières années pour accéder à la magistrature suprême, de ce dernier à pris de l’avance sur ses pairs de l’opposition. Toutefois, il demeure hanté par son échec du passé, essayé face à Mike Abakougna lors des législatives 2018 dans son fief politique au 4e arrondissement de la commune de Libreville. Pour mieux conquérir le fauteuil présidentiel, il devra compter sur le soutien de plusieurs leaders politiques de l’opposition afin d’espérer faire l’unanimité pour la candidature unique face au Président sortant Ali Bongo Ondimba ;
Jean Delort Biyogue Bi Ntougou : méconnu du grand public, ancien coordinateur du Projet Art Gold, ferait juste de la figuration à cette élection capitale, à moins qu’il se rallie au candidat de la majorité républicaine et sociale, à l’idée d’avoir un brin de crédibilité à l’après scrutin ;
Ali Bongo Ondimba : candidat à sa propre succession, disposant du Parti politique le plus implanté et structuré en terre gabonaise, en dépit de son bilan mitigé pour certains et catastrophique pour d’autres, ce dernier dispose des moyens financiers et logistiques énormes pour rempiler aux destinées du Gabon ;
Gérard Ella Nguema : accusé à tort ou à raison d’être un feyman politique, ce dernier ferait juste de la figuration dans ce grand rendez-vous, à moins qu’il s’allie à Pierre Claver Maganga Moussavou en vue de constituer un bon tandem pour un bon strapontin post électoral ;
Jean Romain Fanguinoveny : descendant de Nkombedemba, patron de medias, laminé lors des législatives de 2001 au 1er Arrondissement de Libreville et au 1er siège de Lambaréné en 2006, ce dernier gagnerait à se ranger derrière une candidature plus sérieuse que la sienne, à moins qu’il prenne cette échéance comme une distraction ;
Thérence Gnembou Moutsona : n’ayant pas été constant sur le terrain politique afin de séduire les cœurs de grand nombre de gabonais, ce dernier risquerait même d’être méconnu des populations du 2e arrondissement de la commune d’Akanda. Pour ne citer que cette partie du pays. Il gagnerait donc à s’allier à un candidat de l’opposition ;
Axel Stophene Ibinga Ibinga : pur gabonais dans son jus. Il aurait mieux à gagner en se présentant à une élection locale dans le 3e ou le 5e arrondissement ;
Mike Jocktane : fils de Mandji Bwiri (Port Gentil des sirènes), l’élection présidentielle semble être plus grande que sa veste. D’ailleurs, bon nombre de gabonais avisés et même certains de ses fidèles d’église voient en sa candidature à cette élection de grande portée, une blague de mauvais goût ;
Victoire Lasseny Duboze : ancienne candidate à l’élection Présidentielle de 2009, signataire du pacte social à la présidence de la République en 2015, cette dernière voudrait exister politiquement, après qu’elle ait attendue en vain un os à croquer de la part des tenants du pouvoir ;
Pierre Claver Maganga Moussavou : chantre de la Provincialisation, constant à chaque élection présidentielle, hormis celle de 2005, la dernière remportée par Omar Bongo Ondimba. Ce dernier croit dur comme fer qu’il serait le prochain Président de la République. Seul hic : l’argent qu’il hésite à arroser à hauteur de ses ambitions, pour séduire les gabonais ;
Joachim Mbatchi Pambo : enfant terrible d’Owendo, candidat pour le compte du regroupement des Partis politiques de l’opposition, ce dernier gagnerait à négocier un poste de Maire adjoint pour sauver les meubles ;
Abel Mbombe Nzondou : il devra trouver des astuces et des mots qu’il faut pour redonner de l’espoir à ses partisans qui ont désormais du mal à croire en lui. Laminé lors des élections locales de 2013 au 2e arrondissement pour le compte du CLR, ce dernier gagnerait à respecter les étapes du combat politique, avant d’aspirer au fauteuil présidentiel…
Paulette Missambo : cette dernière pourrait glaner quelques voix au sein de la communauté Fang et dans son Mulundu natal. Elle pourrait faire la surprise si Barro Chambrier, Maganga Moussavou, Ndong Sima et autres se mettent derrière elle afin d’accroître ses chances pour le fauteuil du Président de la République. Comme plan B post-électoral, Paulette pourrait être pressentie pour la fonction de vice-président de la République ;
Jean Victor Mouanga Mbadinga : audacieux et courageux, ce dernier rêve d’un « Etat de droit et démocratique » c’est l’une des raisons de sa candidature, bien qu’il sache ô combien il est éprouvant de remporter une élection d’une telle envergure ;
Emmanuel Mve Mba : grand syndicaliste devant l’éternel. L’élection présidentielle sera sans nul doute un baptême de feu pour ce dernier. Attendons de voir ;
Thierry Yvon Michel N’Goma : inconnu du bataillon politique, cette élection serait une aubaine pour lui afin de sortir de l’ombre à la lumière. Il devra s’en contenter. Car il sait qu’il a du chemin à faire pour espérer accéder à la magistrature suprême;
Raymond Ndong Sima : ancien Premier d’Ali Bongo Ondimba dont la côte de popularité a pris son envol à l’esplanade du sénat suite à son affront verbal avec le Directeur de cabinet politique d’Ali Bongo, le nommé, Mvourandjiami. Il s’en sert désormais comme appui pour véhiculer au mieux ses ambitions pour le gabon ; il dispose des atouts au regard de ses états de services. Mais il devrait mettre suffisamment de paquet pour espérer à une issue favorable.
Albert Ondo Ossa : universitaire, ce spécialiste de la politique monétaire serait plus brillant dans les amphithéâtres que dans le monde politique. Il gagnerait à soutenir un candidat de l’opposition. La politique c’est aussi une question d’aura…
Gervais Oniane : accusé à tort ou à raison de rouler en soudine pour le candidat du pouvoir en place, en dépit de ses états de services aux côtés du pouvoir, cet ancien cadre des forces de sécurité et de la Défense, aurait du pain sur la planche face à son ami Ali Bongo Ondimba dont il était conseiller stratégique au ministère de la Défense nationale.
Au regard de ses dispositions socio-politiques observées auprès de nos 19 candidats en lice pour la présidentielle 2023, seul, celui qui aura suscité et mérité la confiance du peuple gabonais au soir du 26 août prochain, remportera la bataille présidentielle. Regardons…
Le game est confisqué. Avançons seulement.
Ali Akbar Azizet, Journaliste d’investigation politique, Conseiller politique indépendant, spécialiste du Gabon.