Pensée Azizetique/ PDG – Game politique / Cyriaque Mvourandjami et Steeve Nzegho Dieko : De l’eau dans le Gaz ?
C’est l’interrogation qui ressort de l’avis de bon nombre d’observateurs de la vie politique depuis la fin du Congrès dit de la Renaissance qui s’est tenu du 23 au 24 décembre dernier. En effet, au sortir de cette rencontre statutaire du parti au pouvoir, les relations entre Cyriaque Mvourandjami et Steeve Nzegho Dieko seraient devenues de plus en plus distantes au point où, au fil du temps, elle se sont fortement dégradées en silence au grand dam de leurs supporters respectifs. Car ces derniers, n’arrivent pas jusqu’à présent, à comprendre le climat malsain que ces deux hauts cadres du Parti de masse entretiennent alors qu’ils ont intérêt à travailler dans l’unité et la solidarité autour de leur Distingué Camarade Président Ali Bongo Ondimba.
Même si ces derniers font tout pour donner l’impression qu’il n’y a aucun nuage entre eux, il se pourrait que cette situation transpire lors de la cérémonie du 12 mars en différé à Libreville prévue le samedi 1er Avril prochain. Événement au cours duquel sont attendus les nominations au Bureau politique, au Conseil national et, le réaménagement du Secrétariat exécutif. Des nominations qui risquent de s’effectuer sur fond de règlement de comptes et autres frustrations en perspective. Bref passons !
Les fréquentations entre les deux personnalités, sinon l’ombre de l’un ou l’autre ne se ferait plus remarquer dans leurs différentes résidences où ces derniers s’invitaient chaque soir par le passé. Selon les proches de Cyriaque Mvourandjami, c’est Steeve Nzegho Dieko qui a les problèmes avec leur mentor, d’autant plus que lors des nominations du dernier congrès, c’est Steeve qui aurait tiré les ficelles derrière pour que Cyriaque ne revienne plus Directeur de cabinet politique du Distingué Camarade Président. C’est la raison pour laquelle, il aurait fait viré les hommes proches de Mvourandjami au Secrétariat exécutif du Parti. Ont-ils déploré.
Avant d’ajouter, que, ce qui est plus grave, Steeve Nzegho aurait voulu contrôler la Commission de discipline qui est une instance stratégique pour le Parti à la veille des échéances électorales à venir. En effet, il aurait voulu remplacer Dieudonné Yaya par son parent l’ancien ministre Maxime Ngozo Issondou. Est-ce comme ça qu’on gère une formation politique ? Se sont-ils interrogés.
Pour les soutiens de Steeve Nzegho Dieko, le maintien de Cyriaque Mvourandjami à la Direction de cabinet politique lors du dernier congrès aurait frustré davantage les militants. Selon eux, Steeve Nzegho travaille sur instruction du DCP Ali Bongo Ondimba et non sur instruction de Cyriaque Mvourandjami comme il veut le faire croire. D’ailleurs, lors de la présentation officielle de Steeve par le numéro un du Parti, Cyriaque Mvourandjami n’était pas présent à cette cérémonie. Ce fût une occasion pour Ali Bongo Ondimba de rappeler à Steeve Nzegho que c’est lui le patron du Parti, et non ses sous fifres, à l’instar de Cyriaque Mvourandjami. C’est lui seul le DCP qui est son baromètre. Ont-ils rappelé.
Les propos que ne semblent pas apprécier les Mvourandjami boys, selon eux, si Steeve Nzegho est devenu ce qu’il est aujourd’hui, c’est grâce à l’entregent de Cyriaque Mvourandjami. Car, disent t-ils, Steeve ne peut jurer qu’il a connu l’argent qu’il a aujourd’hui grâce son travail d’enseignant à l’université ou grâce à la fonction politique de Sénateur. Or, s’il est plein aux as depuis sa nomination au poste de Secrétaire général du parti, c’est grâce au coup de pouce de Cyriaque Mvourandjami qu’il combat aujourd’hui. Ont-ils lâché.
Mieux, aujourd’hui, Steeve roule en Vx sous les auspices de Mvourandjami alors qu’il se déplaçait il y a moins d’un an avec une petite voiture de marque Korano. De plus, Steeve Nzegho doit comprendre que c’est Cyriaque Mvourandjami qui est passé lire sa nomination. Et, à tout moment, il pourrait également venir lire son éviction comme il l’a fait avec Eric Dodo Bounguendza qui migre actuellement au Haut commissariat de la République. Martelent t-ils.
Des arguments que rejettent les pro Steeve, qui estiment que l’heure n’est plus aux affinités quelconque mais plutôt à la victoire du Distingué Camarade Président. D’autant plus que le Secrétariat exécutif devrait encore être réaménagé pour plus d’efficacité. Et ce n’est pas avec les hommes Mvourandjami que le Parti décollera. Rétorquent t-ils.
A leur avis, Steeve Nzegho n’a aucun souci avec Mvourandjami. Mais c’est ce dernier qui doit comprendre que l’heure n’est pas à l’amusement. La victoire du DCP devrait constituer notre boussole et non la promotion des bras cassés. D’ailleurs, dans l’imbroglio inutile observé entre les deux hommes, même le Trésorier du Parti, Pamphile Youmou a failli être remplacé de justesse par un proche de Cyriaque Mvourandjami, en l’occurrence Cyriaque Aubandah Lemboumba. Est-ce normal ?
Comble de l’ironie, le même Pamphile Youmou serait entrain de faire un rapprochement en sourdine sur ses bourreaux d’hier. Car, malgré tout, le contrôle de la trésorerie du parti est du ressort du Secrétaire général et non du Directeur de cabinet. Par contre, le Directeur de cabinet est le courroie de transmission entre le Président du Parti et le Secrétaire général. Sauf que, à ce qui semble, jusqu’à ce jour, l’on a jamais vu le Distingué Camarade Président recevoir son Directeur de cabinet sans le Secrétaire général du Parti. Or, Il arrive que le Distingué Camarade Président reçoive Steeve Nzegho sans Cyriaque Mvourandjami. Font-ils observer.
C’est donc dire que, Steeve Nzegho Dieko a reçu les instructions fermes du Distingué Camarade Président. Raison pour laquelle ce dernier refuse de se faire manipuler par qui que ce soit. Lequel DCP n’est que son unique évaluateur et non des lobbies et autres groupes de pression. Rappellent t-ils.
Pour les partisans de Cyriaque Mvourandjami, Steeve Nzegho est entrain de conduire le Parti démocratique dans le précipice. Il manque d’expérience et de maturité politique. D’après eux, ça a été une erreur monumentale que Cyriaque Mvourandjami l’ait proposé comme Secrétaire général du PDG. Aujourd’hui, le choix de Steeve Nzegho le rattrape énormément. Aujourd’hui, ce dernier excelle dans les coups bas contre Mvourandjami et ses hommes alors qu’il sait d’où il sort comme un cheveux dans la soupe. Regrettent t-ils.
En quoi les incartades et autres émotions à la petite semelle, exprimés par Steeve seraient t-il la faute de Mvourandjami et ses sbires ? Se demandent les pro Mvourandjami. Pour quelle raison Steeve Nzegho veut-il en découdre coûte que coûte avec son soutien d’hier, au point d’avoir des palabres avec tout le monde ? Sait-il également qu’il a perdu toute crédibilité en sanctionnant Éloi Nzondo ? S’interrogent t-ils.
Pour les hommes de Steeve Nzegho, Mvourandjami ne fait nullement l’unanimité au sein du Parti ; même au Sénat et même dans sa propre province. Il est temps que le DCP s’en débarrasse le plutôt possible. Et ce n’est pas à lui de gérer la cagnotte de la campagne présidentielle. Ont-ils alerté.
Pour les fervents défenseurs de Mvourandjami, c’est effectivement Steeve Nzegho Dieko qui doit libérer le fauteuil de Secrétaire général du Parti au risque de voir Parti au bord de l’implosion lors des nominations qui sortiront par support numérique le dimanche 2 avril et, le lundi 3 prochain par voie de presse. Il sait également que le nom de Blaise louembe est bien placé à la machine pour son remplacement. Ont-ils révélé. Avant de rassurer que ce n’est que partie remise. Car selon eux, un autre fils de l’Ogooue Lolo ou de l’estuaire, ou même d’ailleurs, pourrait faire la surprise, s’il ne fait pas preuve de maturité dans ce contexte tumultueux. Ont-ils averti.
Bref, la guerre des égos dont fait allusion les soutiens de Mvourandjami et Nzegho à la veille des élections devrait être mise de côtes au risque de créer la division au sein du Parti de masse, occasionnant ainsi, le départ de l’un ou l’autre au sein du cercle de décision. Parce que, à l’allure où vont les choses, s’ils ne mettent pas de l’eau dans le vin pour l’intérêt du Distingué Camarade président Ali Bongo Ondimba, le navire PDG s’exposerait inéluctablement au naufrage. Or, de toute évidence, D’autant leur champion souhaite que les élections présidentielles se passent dans un climat apaisé. Et cela passe nécessairement par la cohésion et la mobilisation de ses troupes.
À suivre…
Azizetiquement vôtre !
Ali Akbar Azizet, Journaliste d’investigation politique, Conseiller politique indépendant, spécialiste du Gabon