Gabon/ Les Propos de Raymond Placide Ndong Meyo, ancien membre du gouvernement, à l’issue de sa causerie politique.
Propos recueillis : Il était question essentiellement de trois choses : d’abord, je devrais expliquer aux notables et aux jeunes, les raisons de mon adhésion au PDG ; leur faire part de ma modeste expérience de la politique depuis 90 dans l’opposition et la majorité ; leur dire que je me trouve maintenant au PDG. Je pense que c’est ce qu’il y avait de mieux à faire. Je leur ai expliqué que c’était le seul chemin actuellement ; le chemin du développement. Puis, je leur ai parlé essentiellement de notre entrée au Commonwealth. Ensuite, le discours du Chef de l’Etat, leur a été distribué à cet effet.
Il faudrait que l’on sache que c’est une ère nouvelle qui nous est ouverte. Un peuple ne peut évoluer qu’avec de nouveaux horizons et de nouvelles opportunités. Il fallait donc, que chacun puisse se poser la question de savoir comment peut-il faire pour capter cette opportunité là, pour qu’il puisse réussir.
J’ai aussi parlé de la vérité. Car, nous sommes actuellement dans un monde où se mêlent le mensonge et la vérité. Et, finalement on ne sait plus où est la vérité et où est le mensonge. Il faudrait donc que, chacun prenne l’habitude de chercher l’information réelle. Lorsque le Chef de l’Etat fait une déclaration, nous avons l’obligation de l’expliquer afin que le monde comprenne. C’est pourquoi j’ai distribué le discours du Chef de l’Etat relativement à l’entrée au Commonwealth que j’ai eu à commenter. Parce que nous constatons que beaucoup disent au travers la presse que ce discours ne sert à rien, etc, etc. Il fallait donc absolument, et je vais le faire, une tournée dans ce sens, pour que tout le monde en soit informé.
J’ai également parlé de la coexistence inter-générationnelle. Il faudrait que le discours du Chef de l’Etat soit bien compris. Il y a des aspects que l’on comprend mal. J’ai pas entendu le Président de la République dire un seul jour que maintenant ce sont les jeunes qui ont le monopole de la connaissance et que les vieux n’en savaient rien. D’ailleurs, le Chef de l’Etat se rappelle de la philosophie africaine et gabonaise qui veut que ce soit les jeunes arbres qui assurent la pérennité de la forêt. Et pour cela, il fallait qu’on forme les jeunes, afin qu’ils soient aptes, pour qu’ils n’attendent pas la mort des anciens pour qu’enfin, ils commencent à prendre des responsabilités. Parce qu’il sera trop tard. Donc il fallait que les jeunes ne soient plus en marge. Et cela passe par la formation.
Ce sont les anciens qui ont la connaissance ; qu’on le veuille ou non. Ils ont de l’expérience ; Il faut qu’ils soient disposés à la transmettre aux jeunes. C’est pourquoi j’ai invité beaucoup d’anciens pour leur dire d’éviter de bloquer les jeunes. Parce que s’ils bloquent ces derniers, c’est leur vie qui finira en difficulté. Car, s’ils ne sont plus en mesure de marcher, qui s’occupera d’eux en temps de vieillesse et autres ? Donc il faudrait que les anciens comprennent qu’ils doivent accompagner les jeunes pour qu’ils soient compétents, disponibles et efficaces pour assurer le futur du pays et leur futur à eux, et celui des générations qui suivent.
Aux jeunes, il faudrait qu’ils aillent vers les anciens également, prendre la connaissance. Parce que la connaissance est la clé de tout. N’est-ce pas, dit-on que « mon peuple se meurt faute de connaissance » il faut que l’on comprenne que tout le monde est utile et, ainsi, nous avançons ensemble.
En ce qui concerne ma position politique actuelle, j’ai été dans l’opposition depuis 90, j’ai continué jusqu’à ce que je n’y sois plus depuis que le RPG est rentré dans la majorité. Ensuite, j’étais exclu du RPG de manière anormale, parce que le conseil de discipline a dit que je ne doit pas être exclu. Mais Mba Abessole a exigé que l’on m’exclu. Et je me suis retrouvé sans Parti. C’est ainsi que, je suis allé au RDG qui, quelques temps après sera obsorbé par le PDG.
A partir de cet instant, j’avais la faculté d’être indépendant, ou d’adhérer au PDG. Alors j’ai choisi d’adhérer au Parti au pouvoir parce que j’estime que l’expérience politique que j’ai depuis 90 ; pour rappel : j’étais directeur de campagne de Mba Abessole ; et directeur de campagne adjoint à la présidentielle en 93. Et, j’avais 32 ans à cette époque. Fort de cela, j’ai quand-même un certain capital que j’ai pu acquérir et qu’il faut que je partage.
Or, aller m’assoir à la maison, sans militer dans aucun Parti, je trouve que c’est une aberration. Parce qu’il y a des gens qui ont crus en moi et qui me suivent ; des gens qui vont entrer au PDG parce que j’y suis. De toutes les façons, j’avais le choix, d’aller à l’opposition ou au PDG. Et j’ai choisi le PDG.
Le Chef de l’Etat m’a d’abord fait confiance en me nommant dans deux gouvernements. Ensuite, humainement, éducation nullement et rationnellement, je lui dois respect. Maintenant, je n’ai rien trouvé d’anormal dans ses rapports avec moi, lorsque j’étais au gouvernement ; et puis, je suis foncièrement convaincu que tout individu est perfectible ; je suis convaincu, ayant été au gouvernement qu’il y a aussi bien, des gens sérieux que de ceux qui ne le sont pas.
Il y a des voyous et des gens sérieux. Et dans tous les villages, c’est la même chose ; dans ma famille, c’est pareil ; dans tous les Partis politiques, c’est la même chose ; dans toutes les associations, c’est toujours la même chose. Car, c’est une oeuvre humaine. Est-ce que parce qu’une œuvre humaine a des lacunes, que l’on dois se dire : je ne veux pas rentrer dans cette œuvre là, parce que je vais être absorbé ? Non ! Je vais jouer ma partition.
C’est pourquoi j’ai trouvé que c’est le PDG, qu’on le veuille ou non, qui est débout et qui tombe ; parce que, ne tombe, que ceux qui sont debouts. Maintenant, ceux qui sont couchés, qui rient de ceux qui tombent, n’ont jamais été debout un jour, donc ils n’ont pas le risque de tomber »
Dans l’opposition, c’est un mélange de genre, je ne veux pas en faire des commentaires spéciaux. Je ne sais même pas s’ils se font confiance entre eux. Et, je ne vais pas rentrer dans un groupe où les gens eux-même ne se font pas confiance. Je ne vais pas rentrer dans un groupe où, je ne vois pas ce que ça peut rapporter au pays actuellement. Il y a des messages fantaisistes, farfelus et populistes que je n’accepte pas. Je crois qu’il faut se mettre les pieds à l’étrier ; il faut aller au réel. Et je crois que le réel, c’est le PDG, pour qu’on puisse avancer ensemble. Je trouve que c’est une bonne organisation.
Propos recueillis par Peuple Infos.