Pensée Azizetique / Présidentielle à venir : les gabonais seront les seuls juges, le moment venu
Par Ali Akbar Azizet,
La longue histoire évolutive des sociétés humaines est jalonnée de plusieurs étapes, les unes plus longues que les autres, tout dépendant des facteurs favorisants ou bloquants le cours des événements. Il est difficile de franchir une prochaine de ces étapes, sans avoir traversé la précédente. Les séquelles de la dictature monarchique sont encore visibles. Il faut les dissiper pour mieux aborder les prochains defis du processus democratique. Brûler une étape, en tentant d’emprunter des raccourcis, s’avère toujours périlleux, parce que relevant de l’aventure.
Les gabonais avaient franchi une importante étape le 17 août 1960, avec l’accession de leur pays à la souveraineté internationale. Bien avant cette étape, leur histoire n’aurait guère été un long fleuve tranquille, pour avoir vécu l’esclavagisme et le colonialisme. Une autre étape, et non des moindres, a été franchi en mars et avril 1990, avec le retour de la démocratie multipartite. Là aussi, ce ne fût pas facile. Tous ceux qui ont ouvrés pour ces épopées politiques en savent quelques chose.
Il reste maintenant l’étape de l’alternance politique dans le pays, pour que s’ouvre l’ère des transformations économiques et sociales le conduisant au changement. La tâche n’est pas également facile. Cependant, il faut y croire, tout en sachant bien identifier à chacune des étapes, la contradiction democratique. Parce que, de tous les problèmes qui se posent à l’être humain , il y en a toujours un, qui est le plus important. Celui de la divergence d’opinion. Les enjeux de la contradiction principale, les autres étant secondaires.
En se trompant toujours dans l’identification de cette contradiction principale, on ne fait que rallonger la durée de l’étape. L’actualité brûlante de l’heure semble indiquer que d’aucuns ont fini par designer Noureddine Bongo Valentin, comme cette contradiction principale. Pour des opposant, il n’est pas question que ce dernier soit désigné ou plébiscité. Oubliant que quelque soit le poids politique que l’on lui donne en ce moment, les ambitions et les intentions que l’on lui prête, tout passera par les urnes, et les gabonais seront les seuls juges, le moment venu.
C’est donc à l’organisation et à la préparation des élections qu’il y a lieu de s’attaquer, au lieu de focaliser le débat politique sur sa personne. Ce fut déjà le cas avant 2016, avec maixant Accrombessi. Et lorsque vint le scrutin du 27 août de cette année, quelle n’a pas été la surprise de constater que pendant que tous les projecteurs étaient braqués sur cet ex directeur de cabinet d’Ali Bongo Ondimba. Dans le même temps, au haut ogooé, se tramait quelque chose […] qui a finie par surprendre bien de monde. Il risque d’en être pareil en 2023, ou avant .
Ali Akbar Azizet, journaliste d’investigation politique, conseiller politique indépendant, spécialiste du Gabon