Gabon/ Pourquoi Ali Bongo a t-il du mal à tenir un face-à-face télévisé avec la Presse indépendante ?

D’octobre 2018, à ce jour, 08 février 2022, cela fera pratiquement 3 ans et quelques mois que bon nombre de gabonais s’interroge sur la guérison effective d’Ali Bongo Ondimba et sur sa capacité réelle à diriger le Gabon, et ce, dans l’optique de se rassurer qu’il n’est pas tombé sur le coup des dispositions constitutionnelles, portant sur l’indisponibilité temporaire ou définitive du Président de la République. Or, il aurait suffi d’un face à face télévisé, retransmis en direct, entre Ali Bongo Ondimba et les journalistes de la presse privée libre et indépendante, pour lever définitivement l’équivoque sur cette hydre digne d’un mythe.

Les spéculations récurrentes faites autour de l’absence d’Ali Bongo Ondimba, lors des événements majeurs locaux et internationaux qui nécessitaient impérativement sa participation en présentiel ; et, bien entendu, l’épineuse question de la vacance de pouvoir qui tarode les esprits des observateurs avisés, sont à n’en point douter, la résultante du scepticisme exprimé par l’opinion sur l’état de santé physique et mental du Président de la République suite à l’AVC dont il a été victime à Ryad en Arabie saoudite en octobre 2018.

Ali Bongo Ondimba, demontrant en 2016, sa forme physique face au public et aux caméras des journalistes.

Fort de cette suspicion populaire, ne serait-il pas temps pour Ali Bongo Ondimba de procéder à une « interview grand public » pour persuader le peuple gabonais sur son aptitude à gouverner le pays avec abnégation ? Depuis trois ans, il faut le rappeler, le Chef de l’exécutif ne parle au peuple gabonais qu’à travers des discours préparés. Et, évite de se livrer entre autres, à un bain de foule digne de ce nom, encore moins, d’effectuer une descente sur le terrain pour échanger de vive voix avec ses compatriotes de tous bords, souvent frappés par des difficultés de toutes sortes face à la Covid-19.

Au niveau international, mis à part les dernières sorties fortement critiquées d’Ali Bongo, à Londre et à Paris, ses compatriotes restés dubitatifs sur sa capacité à représenter valablement l’image du pays, demeurent préoccupés sur les raisons inavouées de son absence constatée lors de :

– La rencontre hautement stratégique des chefs d’États et de gouvernements de l’Union africaine qui s’est tenue les 5 et 6 février 2022 à Addis Abeba, la capitale éthiopienne ;

– De la dernière Conférence des Chefs d’Etat au Congo brazza à côté ;

– Du Match d’ouverture et la finale de la Can 2021, qui se sont déroulés au Cameroun voisin. Et pourtant, nul n’ignore le grand attachement d’Ali Bongo, pour le football ;

– De la Remise symbolique du drapeau aux Panthères du Gabon avant leur départ pour le Cameroun.

– De la réception d’encouragement et de remerciements des Panthères du Gabon de retour au Cameroun, en depit des exploits consentis en phase de poules et en 8ème de finale de la Can 2021.

– La traditionnelle cérémonie républicaine de présentation de vœux de nouvel an annulée, faute de son indisponibilité.

Pour ne citer que ces quelques événements, pour lesquels les observateurs avisés s’interrogent sur la capacité physique et mentale d’Ali Bongo. Toutefois, pour clore ce débat récurrent qui, projette l’idée de la nécessité d’une déclaration de vacance de pouvoir, Ali Bongo devrait prendre l’initiative d’organiser un face à face avec la presse publique et indépendante, retransmis en direct sur divers canaux de communication. Ainsi, le peuple gabonais appréciera…

Valéry M.