Gabon / COPIL, UN PARI PLUS QUE MANQUÉ – Le billet sarcastique de Serge Abslow.

« Si vous voulez réussir le pari de convaincre l’opinion de la réelle dangerosité de la covid-19, soyez vous-mêmes plus convaincants dans votre approche. Parcequ’il est abyssal le fossé qui sépare votre stratégie de riposte, de celle observée dans les grands pays qui vous servent de référence »…

…Inutile de nous opposer la sampiternelle excuse que chaque pays a sa spécificité et utilise les moyens en phase avec cette spécificité. On constate hélas, que vous n’avez ni aucune spécificité en la matière, ni encore moins les moyens de cette spécificité imaginaire. Vous copiez tout à l’extérieur et vous le faìtes bien assez mal. Un point, c’est tout!

Vos seules statistiques qui se limitent exclusivement depuis 11 mois au décompte du (1) nombre de personnes testées, (2) du nombre de nouveaux cas positifs, (3) du nombre de personnes guerries, (4) du nombre de cas actifs ou du (5) nombre de morts, sont aujourd’hui insuffisantes, peu parlantes et inopérantes pour faire écho auprès de l’opinion.

Cette vieille rangaine datant de plusieurs mois ne parle plus au peuple, ne le touche plus et mérite d’être revisitée. Il faudra désormais aller plus loin dans la compilation des données de cette pandémie. A l’analyse généraliste sommaire qui est la vôtre, il faut ajouter une analyse sectorielle quantitative et qualitative de l’impact de la pandémie.

Quelle est la situation réelle et véritable à ce jour de cette pandémie dans nos adminidtrations publiques et privées, dans nos écoles, dans nos lycées et collèges et dans nos universités? Quelle est la situation réelle à date dans nos provinces, nos villes, nos hôpitaux et dans leurs différents services? Aucune statistique qualitative exploitable pour guider ce peuple. C’est le vide sidéral.

Quel est le profil des malades asymptômatiques, des malades actifs, des morts…? Quels sont les protocoles thérapeutiques utilisés, quels en sont les plus efficaces, sur quels types de malades? Et enfin quelle est la situation de nos plateaux techniques. Autant de données utiles pour convaincre de votre maîtrise parfaite de la situation.

Commencez par nous dire par exemple qu’en est-il de la mutation de ce virus, au moment où on ne parle que de ses nouveaux variants ailleurs. Sachant qu’on en parle surtout dans les pays où les frontières sont pourtant fermées, comment comprendre qu’on en dise aucun mot chez nous où les frontières demeurent ouvertes? Les variants boudraient-ils le Gabon?

D’autre part, après la phase de gestion curative du virus, on est aujourd’hui davantage dans la phase de gestion préventive avec l’ouverture des débats sur les stratégies vaccinales et les avantages des différents types de vaccins opérationnels. Mais ici, à part les promesses, on en entend point parler. Votre stratégie s’est-elle arrêtée et grippée aux seuls test PCR que vous nous vendez à prix d’or?

Par ailleurs, on constate chez les autres que tous les experts médicaux, médécins, chercheurs, pharmaciens, journalistes… travaillent assidûment et solidairement à convaincre l’opinion sur le bien fondé des décisions prises par les gouvernants, quand ils ne les orientent pas carrément. Pourquoi dans nos médias publics et privés, c’est un silence radio qui frise l’omerta?

Comme vous semblez l’être vous-mêmes par vos approximations, le peuple demeure gravement ignorant des enjeux nouveaux de cette pandémie. Tout ce que vous savez faire, c’est fermer les bars, les restaurants, les boîtes de nuits, les salles de spectacles et maintenant les commercrss de friperie, sans véritablement convaincre du choix de ces seules activités et pas d’autres.

La où tout celà devient ridicule, c’est quand dans le même temps, les transports en commun sont pleins comme des oeufs; les marchés sont bondés de monde; les hypermarchés tournent à plein régime; les établissements scolaires et universitaires, avec des classes aux effectifs pléthoriques, sont ouverts. Tous ces lieux sont des clusters potentiels.

Le comble de ce cynisme d’état, c’est l’inexistence de mesures d’accompagnement. Aucune distribution de masques; aucune fistribution de gels hydroalcooliques; aucune gratuité des tests PCR devenus pourtant des sésames pour se mouvoir librement; aucune aide financière à toutes ces TPE qui meurent dans l’indifférence.

A part le respect des mesures barrière que vous lui recommandez et imposez par un dispositif militaire injustifié, qu’apprenez-vous et qu’enseignez-vous de plus au peuple pour qu’il vous suive dans cette folle croisade? Rien! Sinon que la douleur qu’engendre pour une grande majorité des gabonais, votre obsolète stratégie de riposte. Vous ramez à contre courant d’un fleuve a haut débit.

SARCASTIQUEMENT VÔTRE!