Gabon / Vacance de pouvoir : Paul Mba Abessole rompt le silence…
Vacance du pouvoir ou Transition ? Point de vue du fondateur du Rassemblement Pour le Gabon (RPG), Paul Mba Abessole : Je parcours souvent les réseaux sociaux avec intérêt. Je le fais d’autant plus volontiers que c’est le seul lieu de liberté d’expression qui nous reste. On ne tient plus des meetings. Toutes les demandes d’autorisations de tenues par les syndicats, par la société civile, par les partis politiques sont systématiquement refusées. Faut-il croire qu’on est retourné à une époque avant 1990 ?
Je ne suis pas un nostalgique, mais je suis un amoureux du partage des idées. De celles-ci, notre pays a besoin. Et puis, nos jeunes politiques ont besoin d’apprendre à parler en public. Cela ne peut s’apprendre qu’avec la pratique ! Nous les anciens ou les vieux- c’est selon-,il faut préparer la relève, il faut initier ceux qui vont témoigner de nous dans quelques années. S’il n’y a pas de meetings, qu’il y ait au moins des conférences organisées. Comme j’aimerais suivre une conférence d’un Paul Malékou, d’un Djohou Bouma, d’un Paul Toungui, d’un Jean-François Ntoutoume-Emane, d’un Olui-Mboulou, d’un François Owono-Nguema, d’une Madame Ngou, d’un Jean-Pierre Elelaghe-Nze. Nous avons un nombre impressionnant d’intellectuels. Pourquoi réduire tout ce beau monde au silence ? Ils sont hommes et femmes. Je sais qu’ils ont envie de transmettre tous leurs savoirs.
Je comprends un peu qu’ils hésitent à prendre la parole, par peur peut-être de l’impertinence de certains de nos jeunes qui n’hésitent pas à insulter leurs aînés. J’en sais quelque chose. Insistons, certains comprendront et ils garderont nos traces.
En lisant certains posts, je me suis rendu compte qu’on agite deux concepts ces derniers temps: la vacance du pouvoir et la transition. Qu’on me permette de donner mon avis, mais j’accepte d’avance que certains ne soient pas d’accord avec moi. J’accepte un débat sans complexe. La vacance de pouvoir ? Si on la proclame, on tombe nécessairement dans le panier de la Consitution actuelle qui veut que l’intérim soit assuré par le Président du Sénat. On dira d’organiser les élections présidentielles au maximum six mois après la proclamation de la vacance. Si celui ou celle qui est Président veut absolument prendre le pouvoir, personne ne pourra jamais l’obliger à appliquer ce qui n’est pas dans la Constitution. Dans ce cas, on ne pourra jamais organiser les scrutins dans la transparence. Autant rester avec l’ancien système.
Par contre, si nous adoptons l’idée de la transition, nous devons passer par la mise à plat de tout, c’est-à-dire la dissolution de l’Assemblée et mise en place d’une Constituante, la dissolution du Sénat et toutes les institutions pour de nouvelles; il faudrait même envisager une nouvelle organisation de l’administration du pays. Des équipes d’hommes et de femmes seraient chargées de tout organiser pour de nouvelles élections générales exemptes de toute contestation parce que tout le monde y serait impliqué. Après Trois ou quatre ans au plus, on irait aux élections générales pour le démarrage de notre Deuxième République: Elections présidentielles, législatives, sénatoriales, municipales. Ce n’est que dans ce cas qu’on peut parler de changement. DISCUTONS !!!!!!
Paul MBA-ABESSOLE, le 14 juillet 2020.