Gabon / Covid-19 : Fonds d’appui à la presse privée, ça sent le détournement !
La montée au créneau du Collectif des patrons de la presse privée gabonaise, motivée par la nécessité impérieuse de son implication et son accompagnement dans la lutte contre la propagation du Covid-19, avait suscité in fine l’attention de la Présidence de la république, de la tutelle, et celle des responsables du Copil, en tête desquels le Premier ministre. Saisis par la pression médiatique, c’est ainsi qu’une commission à huis clos regroupant les autorités du secteur, supervisée par le ministre de la communication, avait été mise en place pour examen du dossier, sur instruction du Chef du gouvernement, Julien Nkoghé Békalé. Sauf que, le temps d’attente d’une suite favorable paraît désormais enlassant et suscite la suspicion d’un détournement en gestation. Tandis que, le Coronavirus continue à faire rage dans le pays au regard des chiffres effrayants brandis par le porte-parole du Copil.
En effet, comment comprendre que, deux mois après le rendu de ladite Commission […] les patrons de la presse privée observent désespérément un Silence radio !? Jusqu’à lors, aucune suite, encore moins des informations fiables et rassurantes. Si ce n’est des rumeurs amberlificotantes, parfumées d’odeurs du désespoir, qu’inhale la corporation de jour en jour dans une patience infinie. Est-ce que comme ça c’est bien !? Le fonds a-t-il été débloqué ? Si oui, où est passé l’argent ? Est-ce un détournement de plus, en cours de téléchargement ?
La presse privée aurait-elle commis un crime de lèse-majesté pour avoir solliciter un fonds d’appui aux médias privés, destiné au renforcement de la communication et la sensibilisation des masses des populations face à la menace sans merci du Covid-19 au Gabon ? Rappelons que le pays compte désormais près de 5000 cas positifs. N’est-ce pas une situation alarmante ? Sous d’autres cieux, pour mieux affronter l’épidémie, les gouvernants n’ont ménagé aucun effort pour renforcer les moyens d’action du pouvoir médiatique en vue d’atteindre et d’édifier la masse communautaire sur les mesures barrières à adopter devant la pandémie. Le Sénégal en est l’exemple.
A force de minimiser le rôle capital que doit jouer la quasi-totalité des médias du pays face à l’épidémie génocidaire du Covid-19, il est fort probable que le taux de propagation aille crechendo au point de décimer d’ici quelques mois, des milliers de compatriotes, victimes du fait de la sous-information liée aux enjeux de l’épidémie. Il y a donc lieu d’outiller les médiums gabonais de tout bord pour plus d’efficacité. Car, dit-on, « prévenir vaut mieux que guérir ». Autrement dit, la prévention passe nécessairement par l’information et la sensibilisation élargie des populations. Et, c’est à ce niveau, que le 4ème pouvoir devient incontournable. A bon entendeur, salut !
Valéry M.