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Gabon / ITV : Louis Gaston Mayila évoque les raisons de l’urgence du déconfinement.

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Propos recueillis par l’Éditorialiste, Valéry M, du Journal Peuple Infos, relatif à la problématique du déconfinement tant attendues par les populations gabonaises, au regard de la chute économique que traverse le Gabon depuis l’annonce du couvre-feu et du confinement total et partiel du « Grand Libreville » et de l’intérieur du pays, face à la forte menace mondiale du Coronavirus. Pour tenter d’y apporter des réponses, nous avons interrogé le Président-Fondateur de l’Union Pour la Nouvelle République (UPNR), Maître Louis Gaston Mayila.

INTERVIEW :

Peuple Infos : Bonjour Monsieur le Président de l’Union pour la Nouvelle République, Maître Louis Gaston Mayila. C’est avec plaisir que nous vous retrouvons encore ce jour au micro de Peuple Infos, pour parler de la situation du Gabon sur le plan économique, après la période dite de confinement que traverse le pays. Ensuite, nous allons évoquer la question de la possibilité de la continuité du confinement ou pas. De prime à bord, que pensez vous de la situation économique actuelle du pays face au Confinement instauré par les autorités ?

Louis Gaston Mayila (LGM) : Bonjour, Le plaisir est partagé. Merci d’être venu, vous avez vu que ces derniers temps je suis absent sur les médias. Je pense que le silence est dor, et si aujourd’hui j’accepte de discuter avec vous sur la situation du pays, c’est parce que je ne peux pas continuer à me taire. Et donc, vos questions sont les bienvenues, et je vous répondrai avec la même clarté, pour ne pas changer d’habitude.

LGM : Les gabonais doivent savoir une chose : Avant le confinement, j’ai fait une interview qui a circulé sur tous les médias, où j’ai mis mes genoux à terre, pour dire, je me mets à genoux. Je supplie ceux qui prennent ce genres de décisions, de ne pas confiner le pays. On peut se tromper, mais sur ce point là, je suis formel !

MLG : Le confinement a été une erreur, et si on continue, ce sera toujours une erreur. Mais les erreurs sont faites pour être faites ! On doit ici et maintenant, arrêter cette affaire de confinement ! Nous sommes entrain de tuer le Gabon à petit feu. Tous les pays du monde sont entrain de parler de déconfinement. Et, chacun est entrain de faire le bilan de ce que ce confinement a provoqué sur le plan social, politique et économique. Pourquoi j’avais dit qu’on ne fasse pas le confinement ? C’est en tenant compte de la fragilité de notre économie ; C’est en tenant compte de notre mentalité gabonaise ; notre propension au repos. Vous savez, nous avons été obligés à un moment donné, de mettre des horloges sur les bureaux et les ministères pour que chacun puisse pointer. Parce que Monsieur arrivait à 10h, et à 11h il va chercher son enfant. Aller dire à cet homme là, Monsieur, rester chez vous, on vous paye, fermez tout, ouvrez la bouche, le gouvernement vous donne tout. Mais, Monsieur ! c’est terrible !

LGM : Maintenant, pour remettre les gabonais au travail, il va falloir que l’État mette les bouchées doubles. Quelqu’un à qui tu as dit pendant un mois, Monsieur ne bouge pas, tu as ton salaire ! Vous autres qui payez le loyer, ne payez pas ! Nous n’avons pas ces moyens là ! Donc, si j’étais en mesure de demander ici et maintenant, qu’on arrête le confinement, on va libérer le pays, on va libérer les gabonais, on va libérer l’économie. Je vous donne un exemple simple. Tout ce que nous mangeons à Libreville, vient de l’intérieur du pays. Même quand c’est le pays voisin comme le Cameroun, il faut que ça vienne de l’intérieur du pays. Vous coupez l’intérieur du pays de la capitale. Toute la vie à l’intérieur du pays, part de ce que nous recevons des ports de Libreville et d’Owendo comme marchandises, car tout vient de là. Vous coupez Libreville de l’intérieur du pays, on vit comment !?

LGM : Aujourd’hui, tous les gens qui faisaient les petits boulots, tous les gens qui sont des tenanciers des bars, ne peuvent plus vivre. Le gouvernement, peut répondre : « qu’il s’occupe de la santé des gabonais  » D’accord ! Mais après le Corana, il faut que Gabon continue d’exister ! Dans tous les autres pays, où ils ont confiné, ils sont entrain de déconfiner. Nous, on attend quoi ? Le pays est entrain de mourir à petit feu ! Je n’accuse personne. Mais quand une erreur est faite, ayons le courage de dire, « nous avons fait une erreur ». Ce qui interdit, c’est de persister dans l’erreur. Donc moi, je vous réponds sur le Corona : C’est depuis hier, qu’on aurait dû déconfiner. D’ailleurs, on n’aurait même pas dû confiner s’il ne s’agissait que de moi. Et je pense que le pays se porterait mieux !

LGM : Vous lisez les réseaux sociaux comme moi, depuis qu’il y a des manifestations en France et aux États-unis, vous avez vu les gens avec les masques ? Donc si l’épidémie se transmettait à cause de se rassemblement, aujourd’hui, les gens ne vivraient plus en France, ni aux États-unis. Ça voudrait dire quoi ? Le Corona existe ! Mais, vous aller voir qu’après le déconfinement, même les années après, on continuera à vivre avec. Ce sera une affection comme une autre… comme le grippe etc. Je ne suis pas médecin, je ne suis pas prophète. Mais, il faut déconfiner tout de suite et maintenant !

LGM : Le deuxième défi, c’est qu’on réussisse à remettre le Gabon au travail. Que les fonctionnaires repartent régulièrement au bureau, ainsi que ceux qui travaillent dans les usines. Il faudrait qu’on fasse une réunion avec le patronat gabonais, pour savoir les mesures d’accompagnement qu’on leurs cèdent après cette fermeture. Il faudrait qu’on recoive physiquement, non pas sur les papiers, le petites et moyennes entreprises, comme a fait la France. Cette dernière est notre modèle obligé. Il faudrait qu’on donne à ces personnes l’occasion de travailler. Bien sûr, qu’on continuera à porter le masque, à garder la distanciation sociale. Mais la situation commande qu’on soit déconfiner maintenant, afin que Libreville reste rattaché à l’intérieur du pays. La vie, c’est le déplacement et la communication. Vous parlez de « Laissez-passer  » mais ça ne fera que limiter les déplacements. N’oublions pas que l’économie gabonaise, est une économie extravertie. Parce que le Gabon est en zone dollars en réalité à cause de notre dépendance du pétrole. Vous prenez ce genre de décision, d’accord ! Mais quand on se trompe, il faut reconnaître qu’on s’est trompé, et non persister dans l’erreur. Voila mon avis sur le confinement, et sur la nécessité impérieuse de relancer notre économie.

Peuple Infos : Merci Maître Louis Gaston Mayila, pour le temps que vous nous aviez accordé et, pour les réponses aux questions relatives au confinement face à l’économie gabonaise. A bientôt !

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