Gabon / Paul-Marie GONDJOUT s’insurge contre la Hac
COMMUNIQUÉ : Ce samedi 14 mars 2020, par la voix de son conseiller en communication, le président de la Haute Autorité de la Communication (HAC), se référant selon lui, aux dispositions du Code de la communication et de l’ordonnance portant création de la HAC, notamment son article 55, a décidé de la suspension, pendant un mois, de la chaîne de télévision en ligne Gabonews, connue pour son sens des responsabilités et son respect scrupuleux des normes d’éthique en matière journalistique. Ce média est sanctionné au motif qu’il a diffusé le jeudi 12 mars 2020 ma déclaration du même jour portant sur la situation délétère de notre pays.
Je regrette profondément cette énième suspension arbitraire d’un organe de presse par la HAC. Cette posture est une preuve supplémentaire de la fébrilité du pouvoir en place et de ses relents liberticides.
Par ailleurs, pour aborder le fond de ce qui semble justifier la suspension de Gabonews, c’est-à-dire ma déclaration sus-rappelée, je m’inscris totalement en faux contre les interprétations malveillantes et malintentionnées de mes propos, faites par le président de la HAC pour motiver sa décision.
Je dénie à celui-ci sa compétence pour juger de l’usage de la liberté d’expression, tel que prescrit dans l’article 1er alinéa 2 de la Constitution. L’usage de la liberté d’expression est encadré et non surveillé, comme le dit le président de la HAC, par Constitution et la Loi. Seul le juge judiciaire a compétence pour se prononcer sur les atteintes et les excès à cet usage. Les interprétations du président de la HAC n’engagent donc que sa seule responsabilité personnelle.
Par conséquent, j’assume totalement les propos que j’ai tenus dans ma dernière déclaration. Ceux-ci n’ont rien de xénophobe, de séditieux ou de subversif et encore moins de haineux tel que M. Raphaël NTOUTOUME NKOGHE, président de la Haute Autorité de la Communication a cru bon de le mentionner dans sa décision très contestable.
Je maintiens et réitère que tout le cinéma en cours au sommet de l’état ne respecte pas la dignité du peuple gabonais et du Gabon. Il est temps que cela cesse, trop c’est trop.
Paul-Marie GONDJOUT.
Libreville le 15 mars 2020