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Gabon / Barro Chambrier, Zacharie Myboto et Nzouba Ndama peuvent-ils empêcher Ali Bongo d’avoir la Majorité ?

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Ne nous voilons pas la face. Le contexte électoral actuel et ses parties prenantes laisse à désirer. Car, d’un côté, faute de convergence autour de la position radicale du leader de la Coalition pour la nouvelle république, Jean Ping, on peut y observer une timidité voilée, digne d’un mauvais présage, du côté des leaders d’opposition « modérée et non alignées » en l’occurrence, Alexandre Barro Chambrier d’Héritage et modernité ; Zacharie Myboto de l’Union nationale ; et Guy Nzouba Ndama des Démocrates. Tandis qu’en face, il y a un dur à cuire, Ali Bongo à la manette du pouvoir, sa machine du PDG, ses soutiens rapprochés l’Ajev et le « Mogabo », ainsi que les partis alliés de la Majorité républicaine, très équipés matériellement et financièrement…

A moins de vouloir jouer au « faire valoir » vous conviendrez que seule, l’union, la convergence et la solidarité des leaders dits de l’opposition radicale, pourvaient faire la force et donner la chaire de poule à Ali Bongo et ses alliés. Vu les résultats que cette constellation de leaders d’opposition a réalisé lors de la présidentielle 2016, le fils d’Omar Bongo et ses soutiens, ne pouvaient que craindre l’issue de ces élections jumelées. Mais hélas ! Bref, pour sûr, et en toute objectivité, l’aura de ces trois leaders d’opposition « modérés et non alignés » ne suffira pas pour empêcher Ali Bongo d’engranger la Majorité, tant au niveau de l’hémicycle parlementaire, qu’au niveau de la municipalité. Mais bon ! On ne peut empêcher à personne de rêver ni d’avoir des ambitions démesurées…

Ce que nul n’ignore, c’est que l’Union nationale n’a plus la même dynamique de l’époque d’AMO. Son leader, Zac Power, est en perte d’aura depuis que le peuple de l’opposition a acté son inconstance malicieuse. Cela s’était d’ailleurs fait observer à travers l’impopularité et fiasco qu’avaient connus l’anniversaire du Parti il y a deux ans. En revanche, c’est le grand retour vers la candidature unique de l’opposition, qui reboostera à nouveau la revitalité de l’UN. Une sorte de réconciliation avec le peuple de l’opposition qui, avait déjà porté son choix sur Jean Ping.

Sauf que, la nouvelle option politique de l’UN, celle de participer aux élections jumelées organisées sous la gouvernance d’Ali Bongo, qu’ils ont pourtant traité deux ans durant, d’illégitime et d’imposteur, remet aujourd’hui en cause sa fidélité vis-à-vis de la Coalition pour la nouvelle république, la principale force actuelle de la résistance face au pouvoir. Une position peu reluisant pour l’UN ?

Concernant Héritage et modernité d’Alexandre Barro Chambrier, ainsi que les Démocrates de Guy Nzouba Ndama, ce sont là, deux entités politiques de même père, même mère, qui, après avoir déménagé du PDG en fusion, à quelques encablures de la présidentielle 2016, ont suivi le courant du choix du peuple de l’opposition, en s’alliant à la candidature unique de Jean Ping. Seulement, un an et demi plus tard, plus précisément après la période post-électorale, ils vont décider de couper la poire en deux, d’où la naissance « Des Démocrates ».

Cependant, eu égard de leurs choix en déphasage avec celui de la Coalition menée par Jean Ping, peut-on croire que ces deux partis politiques nés de la rébellion au sein du PDG, possèdent suffisamment de forces pour empêcher Ali Bongo de dormir ? Pas sûr ! Car, leur double-jeu est désormais perçu comme une sorte de trahison à l’endroit des leaders de la résistance, qui estiment qu’il est incohérent et inadmissible de voir ABC et GNN prendre part à une élection organisée par un régime qu’ils ont eux-mêmes, jugé au vu et au su de tous, d’illégitime.

A cette allure, auront-ils vraiment la poigne pour emberlificoter Ali Bongo au cours de ces élections jumelées, sachant bien qu’en est le maître du jeu ? Pas très évident ! Bref, ces trois hommes, sont lamentablement tombés dans leur propre piège, pour le bonheur d’Ali Bongo. Nous y reviendrons après les résultats des fameuses élections couplées…

Valéry M.

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