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Edito / Suspens d’Etat : Ali Bongo va-t-il démissionner à l’issue de son discours à la nation du 16 août 2018 ?

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Il y a un an, plus précisément le 16 août 2017, lors du discours d’Ali Bongo à la nation, le peuple de l’opposition était persuadé que les carottes du pouvoir étaient cuites, vu le degré alarmant du tensiomètre diplomatique dont souffrait les relations bilatérales entre Emmanuel Macron et Ali Bongo. Et, qu’à cet effet, face à la pression de la France, le fils du défunt Omar, allait déclarer officiellement sa démission au terme de son laïus républicain. Mais hélas ! L’homme a décidé de rester « Mbêmbêêê » ! Cette fois-ci, le scénario politique serait-il favorable à la démission d’Ali Bongo du fauteuil présidentiel à travers son discours à la nation du 16 août 2018 ? Attendons…!

Le suspens qui taraudait les esprits du peuple de l’opposition radicale s’était malheureusement émietté l’année dernière comme du sucre dans de l’eau. En dépit de l’influence diplomatique du carnet d’adresse de Jean Ping, le locataire du Palais du bord de mer n’a pas bougé d’un iota. Toutefois, peut-on s’attendre à un scoop historique cette fois-ci ? Pas sûr ! A moins qu’Ali Bongo trouve en la crise socio-politique et socio-économique qui tempêtent vertigineusement le pays vers le chaos, une raison suffisante pour démissionner ? Suspens !

Ali Bongo Ondimba, Président de la République gabonaise.

Il faut le reconnaître, à moins d’être aveugle et hypocrites dans son âme et conscience, le Gabon traverse une schizophrénie socio-économiques et socio-politique depuis les violentes manifestations des lendemains électoraux de la présidentielle du 27 Août 2016. Quoiqu’on dise, le positionnement radical et la résistance inlassable du peuple de l’opposition, sous l’impulsion de Jean Ping, Président de la Coalition pour la nouvelle république et, principal adversaire d’Ali Bongo, n’aura pas permis au pouvoir en place, de s’émouvoir à sa guise tant au niveau national qu’international. Cette résistance viscérale et multisectoriellement entreprise de façon virale, telle un syndrome immuno déficience acquis, a dangereusement corsé un temps soit peu, la marge de manœuvre de la gouvernance d’Ali Bongo et et ses alliés.

Paralysie socio-économique ?

D’après les économistes et les institutions de notation (Fitch et Moody’s) en matière de baromètre d’endettement et du niveau de risque socio-politique et de l’économie gabonaise, il ne saurait être étonnant d’estimer qu’il y a péril en la demeure. En l’étape actuelle de la crise économique dont gémis le Gabon, le FMI, la Banque Mondial, la BAD et bien d’autres… ne seraient plus à mesure d’ouvrir en toute largesse, les vanes financières à la faveur du pays, au regard de la gestion approximative dont le Gabon à fait montre. Toute chose qui, de façon latente, met le pays sous tutelle des institutions bancaires.

La preuve, les mesures d’austérité lancées à grande pompe le 21 juin 2018, en conseil des ministres sous la haute impulsion d’Ali Bongo, seraient une condition sine quanone affligée aux autorités gabonaises par le FMI en échange du financement pour la relance de l’économie. Et que dire du sur-endettement du Gabon ? Bref, malgré ces soubresauts opérés par l’Etat pour tenter d’offrir une nouvelle bouffée d’oxygène financière dans les caisses afin d’éviter de tomber sur la cessation de paiement, aucun équilibre socio-économique n’est encore véritablement ressenti auprès des populations. Du coup, les mesures d’austérité s’avérent très impopulaires au regard de la virulente montée au créneau des fonctionnaires réunis autour du plus grand regroupement syndical du pays, Dynamique Unitaire.

Psychose socio-politique ?

« C’est moi ! qui organisera les prochaines élections législatives » dixit Jean Ping. Si on s’en tient à ce grand défi lancé pas très longtemps à l’égard d’Ali Bongo, il y a naturellement lieu de s’interroger sur l’arsenal politique que disposerait le plan secret concocté par le fils d’Omboué et ses fidèles alliés de la Coalition pour la nouvelle république, en vue de déstabiliser le pouvoir, récupérer le fauteuil présidentiel et, organiser les prochaines élections législatives et locales en lieu et place d’Ali Bongo ? Les dates des scrutins jumelés étant déjà programmées pour le 06 octobre prochain, Jean Ping voudrait-il saisir à nouveau la célébration de l’indépendance du pays, pour tenter d’accéder à la magistrature suprême ? Se demande l’opinion publique.

Autre facteur non négligeable, l’ingérence des leader syndicaux dans l’arène politique et vice-versa ; La résistance inlassable de bon nombre de compatriotes de la diaspora ; Les mesures d’austérité violemment contestées qui, constitueraient depuis sa mise en œuvre par le gouvernement, le leitmotiv d’une insurrection populaire en gestation pour affaiblir et fragiliser le pouvoir d’Ali Bongo. En cette période de fête de l’indépendance, la prise d’assaut de la rue est fortement envisagé par les fonctionnaires syndiqués en dépit de l’interdiction de manifester, notifiée contre toute attente par le ministre de l’intérieur.

Bref, le pays grelotte de fièvre et le moral social ne semble pas être au beau fixe, pour : Aborder sereinement le jumelage des élections législatives et locales, jugé d’ailleurs, d’illégal par les plus avisés, d’une part. Et, d’autre part, pour permettre au peuple de fêter avec enthousiasme, en accordant à Ali Bongo la possibilité de dormir en toute quiétude. Ceci étant, la moindre étincelles immaîtrisée par le pouvoir en ces périodes à haut risque, pourrait enclencher de toute évidence, l’alerte rouge signalée récemment par le général, Jean Boniface Assélé. En somme, face à ce melting-pote de contestations socio-politiques et socio-économiques, Ali Bongo se laissera-t-il convaincre au point de démissionner de son propre gré par le biais de son discours à la nation du 16 août prochain ? Wait and see !

Valéry M.

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