Gabon / Après l’échec de son ultimatum, Jean Ping va-t-il opter pour un coup d’Etat pour évincer Ali Bongo ?
Les partisans de l’opposant radical, Jean Ping Okoka, sont restés à leur faim de voir Ali Bongo quitter le fauteuil présidentiel dans les délais sommés par leur champion. Comptant sur la puissance du réseau diplomatique du fils d’omboué et ses stratégies politiques avancées, le peuple de l’opposition croyait venir à bout d’Ali Bongo avant la fin du mois de janvier. Mais hélas ! Il est toujours là, « ce petit là » pour reprendre l’expression de Jean Eyeghe Ndong.
Dommage ! Un mois d’ultimatum n’a pas suffit pour faire plier le locataire du bord de mer. Le trafic d’influence n’a pas payé. Sauf qu’en politique, on ne s’avoue jamais vaincu facilement. Loin de là. Jean Ping veut se démarquer du modus operandi des anciens grands leaders de l’opposition, tel que le Père Paul Mba Abessole et Pierre Mamboundou. Autrement dit, il refuse de céder et/ou de faiblir face à la pression et à l’offre politique du fils d’Omar Bongo. Il tient donc absolument à aller jusqu’au bout de son combat pour la libération du peuple gabonais.
Mais, à quel prix ? Face à ses promesses ambitieuses pour l’alternance, Jean Ping a une diaspora très déterminée et, qui n’entend pas le voir céder à la moindre tentation du pouvoir, sans omettre les attentes conditionnelles des leaders alliés de la Coalition et, l’impatience de ses proches collaborateurs de lutte. Il n’a donc pas droit à l’erreur ni à l’abandon.
Toutefois, il a devant lui, un monstre politique insensible et avisé qui, n’est pas lui non plus, né de la dernière pluie. Pour le dégager du pouvoir, il faut s’armer fortement en stratégies de pointe. Car, il n’est aucunément facile de déjouer la garde rapprochée d’Ali Bongo et, de s’infiltrer dans son environnement immédiat. D’autant plus que, ce dernier est préparé d’avance à parer toute éventuelle attaque de la part de Jean Ping et ses partisans. Le cas d’espèce, que va t-il faire, sachant bien qu’en ce moment, il ne peut compter assurément sur la voie de l’insurrection populaire ? Pire, Okoka ne peut espérer à une majorité à l’assemblée nationale. Parce que, participer aux prochaines législatives organisées par le pouvoir en place, c’est vouloir d’une chose et son contraire.
Diplomatiquement parlant, non plus, il n’y trouve point de soutien concret, car, même à ce niveau, ses batteries s’avèrent presqu’affaiblies. Sa seule force actuelle demeure la fougue de la diaspora qui se bat hors de nos frontières. Et, Dieu seul sait, si par voie pacifique et démocratique, il est possible d’accéder au pouvoir dans ce pays. Le dialogue non plus, ne saura être envisageable au regard des égos conflictuels des deux antagonistes. D’ailleurs, parlant du vrai dialogue, la communauté internationale est presque suffoquée. Fort de cela, doit-on penser que la seule issue qui reste à Jean Ping, c’est d’entreprendre un coup d’Etat ? Sinon, que voudrait-il opérer dans les jours qui suivent pour sortir de cette impasse ? Tant entendu qu’il est astreint à l’obligation de réussite. Mais, en a-t-il les moyens ? En tout cas, seul l’avenir nous le dira. Wait and see…
Valéry M.