Gabon / Soulèvement des élèves : Ndong Sima dénonce l’abus d’autorité des policiers
Dérapages : Commis au maintien de l’ordre au pk7-8, la police a fait à plusieurs reprises usages d’abord de gaz lacrymogènes sans tenir compte de ce qu’il s’agissait d’une zone de marché avec des commerçants, des travailleurs d’autres corps de métiers, des voyageurs juste venus emprunter des bus pour aller à l’intérieur du pays et des élèves venus des établissements alentours. Tous, nous avons été gazé.
Par la suite et dans la bretelle qui monte derrière mes bâtiments où de nombreux élèves se sont repliés, la police les a poursuivi. Voulant sans doute se saisir de celui qui semblait haranguer les autres, ils se sont engagés au milieu des élèves lesquels, voyant qu’un des leurs était pris, se sont rués pour le récupérer. C’est pour se dégager à leur tour dans leur fuite que des policiers en civil ont fait usage de leur armes à point à plusieurs reprises. En effet, deux d’entre eux ont sorti et fait usage de leurs armes de point et tiré certes en l’air mais clairement en direction des élèves.
Il s’agissait d’une manoeuvre aussi inutile que risquée parce que susceptible de déraper sérieusement. En tirant tout en reculant, la direction de ces armes aurait pu être la tête ou le corps de l’un de ces élèves.
A-t-on besoin de ça dans le contexte actuel ?
Pour couvrir leur bavure, ils sont entrepris d’arracher les téléphones à ceux qui étaient témoins et filmaient la scène.
Si le maintien de l’ordre était réglementaire et se déroulait conformément aux prescriptions, pourquoi cacher le film des opérations qui devrait montrer le professionnalisme des intervenants ?
Quelle loi interdit de filmer les opérations de maintien de l’ordre et autorise des policiers à arracher les téléphones à des citoyens témoins ? Quand bien même elle existerait, elle serait de toute façon inconstitutionnelle. D’autant que la manifestation des élèves est légitime parce que visant deux décisions du gouvernement manifestement injustes et que cette manifestation se déroulait jusque là dans une ambiance bon enfant sans casse et sans débordement.
De tels agissements ne sont pas acceptables.
Raymond Ndong Sima