Gabon / Élections jumelées : Ali Bongo face aux enjeux politiques à haut risque – ça passe ou ça casse !
La longue attente de la date définitive de la tenue des élections législatives a finalement accouché des « jumelles » après deux « avortements clandestins » espérons tout simplement qu’avec cette nouvelle aventure électorale programmée pour le 06 octobre prochain, à l’issue de deux reports, la « grossesse de notre mère porteuse de jumelles » tiendra jusqu’à son terme. Nous osons croire que les visites pré-natales de la sage-femme-accoucheuse (CGE) seront de très bonne qualité médicale. Bref, le cliché de l’échographie nous a déjà miroité les jumelles. Attendons tranquillement la naissance de nos deux bébés électoraux ! C’est sérieux ! Ne riez pas !
Sauf que le diagnostic du « Gyneco » suscite encore pas mal d’incompréhensions, voire d’anomalies, qui nécessitent une intervention approfondie du scanner. Ce, pour tenter de comprendre au mieux les enjeux santaires de la « grossesse de Mama jumelles » toute chose qui nous permettra un temps soit peu, de cerner les raisons de l’ordonnance urgente prescrite par le médecin électoraliste.
Autrement dit, face à un chronogramme électoral aussi musclé et dur à digérer, peut-on croire que tout est vraiment réuni pour que la classe politique gabonaise aille aux élections jumelées ? Pourquoi avoir choisi la voie de l’empressement face à une période aussi délétère fortement fragilisée par la conjoncture économique et, par les récentes mesures d’austérité prises par le gouvernement ? Certes, il faut coûte que coûte finir avec cette épineuses question électorale pour conforter le fauteuil d’Ali Bongo Ondimba, mais à quel prix ?
Au regard de l’opération de charme entreprise ces derniers temps par Ali Bongo auprès des bailleurs de fonds internationaux, peut-on penser que la tenue incessante de ces élections serait un suppositoire administré au Gabon de force pour être en phase avec les exigences du FMI ? Et le peuple, assommé psychosomatiquement par la crise économique qui bas de l’aile dans le pays, est-il moralement près à aborder ces élections ? Est-ce une stratégie consistant à disperser et à affaiblir la fougue et la grogne des mouvements syndicaux conduit par Jean Rémi Yama ?…
De plus, l’arène politique gabonaise et ses acteurs sont-ils suffisamment outillés pour tenir face à la juxtaposition de ces deux hostilités électorales presqu’impromptues ? Et que dire de la riposte imminente du principal adversaire d’Ali Bongo, le fils d’Omboué, Jean Ping qui a juré devant la résistance de la diaspora, que c’est lui, qui organisera ces élections ? Et si, ces joutes électorales ont Bel et bien lieu, les électeurs, sont-ils préalablement sensibilisés sur le procédé et/ou le mécanisme de vote jumelé ? Autant de questions qui animent les débats depuis l’annonce par le CGE du calendrier électoral.
De toutes les façons, quoi qu’on puisse imaginer de bien ou de mal autour de cette nouvelle aventure du pouvoir en place, une chose est sûre, Ali Bongo Ondimba et ses soutiens potentiels que sont l’Ajev et le parti démocratique gabonais dont-il est le Distingué Camarade président, auront du pain sur la planche. Car, à vrai dire, la portée des enjeux politiques que va une fois de plus, devoir faire face le peuple gabonais durant cette période électorale unique dans son genre, nécessitent une attention tout à fait particulière pour éviter le chaos généralisé du pays. En tout cas, pour Ali Bongo, ça passe, ou ça casse ! qui vivra, verra !
Valéry M.