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Lettre ouverte au ministre de L’éducation nationale : Monsieur le Ministre, Chaque fin d’année scolaire au Gabon est marquée par l’organisation des examens sanctionnant la fin d’un parcours pour nos apprenants. ( CEP, BEPC, BAC, etc) Ces examens, pour les illettrés comme nous autres, savons qu’ils sont inscrits au budget annuel de l’Etat, mais ne comprenons pas pourquoi le payement est toujours tardif.

Le seul examen que le Gabon a pu organiser en 2020 est le bac, sans doute à cause de la survenue de la covid qui a modifié les habitudes et les pratiques au sein du ministère, partant toute la société entière. Mais là encore, l’Etat a brillé par un retard qui, en principe ne se justifiait pas. Cet examen n’a été payé que ce mois de juin 2021.

D’ailleurs le payement des vacations ne sont même pas encore totalement effectives étant donné qu’elles se payent cette année par tranche.A ce jour,seule la 1ère tranche a été payée. Et même que le payement de la 1ère tranche est intervenue après des mouvements d’humeur des personnels de ce ministère.

Monsieur le Ministre, est-ce normal que toutes les voies que les enseignants doivent emprunter pour rentrer en possession de leurs dûs, soient la manifestation de leur mécontentement ? Ne peut-on pas un jour satisfaire ces derniers sans pour autant que cela passe par des mouvements d’humeur? Sachez que l’Enseignant est un être humain. Il n’a pas plusieurs vies. Il a besoin de se réaliser tout comme tous les autres agents de l’Etat qui jouissent des primes dues à un travail fait. Au regard de ce qui se passe chaque année, à la veille des examens, nous avons l’impression que les enseignants ne sont pas considérés dans notre pays, qu’ils sont relayés aux marches d’escaliers.

Ayez toujours à l’esprit monsieur le Ministre, que si vous et plusieurs personnes sachiez lire, compter ou écrire, c’est parce que vous-êtes passés par le moule d’un enseignant. Aujourd’hui, vous-êtes aussi englué dans ce beau métier. Vous en êtes un acteur. Vous connaissez mieux que n’importe qui l’importance d’un enseignant dans les États en construction comme les nôtres.

Monsieur le Ministre, il y a une réalité face à laquelle vous exposez plusieurs enseignants lors des examens: c’est la mendicité, la clochardisation et l’immoralité.

En effet, les enseignants qui sont envoyés en mission dans l’intérieur du pays ou des départements pour les capitales provinciales sont mal traités. Plusieurs, sinon tous ne bénéficient pas des prises en charge au moment souhaité ou, si ces prises en charge sont payées, elles le sont très tardivement.

Pendant ce temps, un bon nombre squatte les domiciles de leurs propres parents, amis et connaissances qu’ils trouvent dans ces localités, quand d’autres vont s’endetter dans des motels, des auberges ou des hôtels, espérant le payement de ces hypothétiques frais de mission. C’est une situation regrettable et humiliante. Ces examens ( cep et bepc) qui viennent de se dérouler pour le premier et qui se poursuivent pour le deuxième ont remis au goût du jour cette non considération du ministère dont vous avez la charge à l’égard de ses agents qui font des pieds et des mains pour que les examens se déroulent dans des conditions optimales. Du coup, questions et doutes se mêlent dans nos petites têtes. Même le boutiquier du quartier est inquiet pour cet humiliant traitement accordé aux enseignants.

Comment comprendre que les examens dans notre pays puissent s’organiser à crédit ? L’État a-t-il décider de signer le cahier des « bons » auprès de ses agents ? Dans tous les cas, je n’ose même pas espérer que Notre Etat se soit résolu à ça !

Monsieur le Ministre, le tir peut être rectifié. On ne joue pas avec la sueur du front de l’autre. Car, elle sent la douleur de son sacrifice. Vous avez des enseignants qui ont laissé femmes et enfants à des kilomètres juste pour servir l’Etat sans que ce dernier ne leur assure le minimum. Vous avez des enseignants dans plusieurs secrétariats qui sont obligés de se cotiser pour assurer au moins le petit déjeuner à ses membres. Vous avez également des surveillants ou des correcteurs qui travaillent à longueur de journée sans pourtant manger quelque chose. Le constat est suffisamment triste, qu’en parler nous fait couler des larmes plein de tristesse.

Monsieur le Ministre, je prends congé de vous tout en espérant que les choses vont rentrer dans l’ordre de telle sorte que le bac ne vienne pas se jeter dans la mare puante où nagent déjà le cep et bepc.

Merci pour votre bonne compréhension !🙏

DKB…

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