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ECHANGES/ Entretien avec le Président de l’ADP, Fiacre Mpako Ngoma autour des abus observés au cours des 5 premiers mois de la Transition.

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Dans son franc-parler habituel, Fiacre Mpako Ngoma, Président du Parti l’Alliance Démocratique Populaire (ADP) a évoqué selon lui, ce jeudi 08 février 2024, lors de son entretien sur Peuple Infos, les abus observés au cours des 5 premiers mois de la Transition conduite par le général de Brigade Brice Clotaire Oligui. Nous vous invitons à parcourir ci-après, l’exclusivité de cet échange…

Fiacre Mpako Ngoma, Président du Parti l’Alliance Démocratique Populaire

Peuple infos : Nous voici en pleine évolution de la phase transitoire du pays. Le CTRI depuis le 30 août dernier, a pris les rènes du pays. 5 mois après, les constats se degagent. En avez-vous fait à votre niveau ?

Président fondateur du Parti l’Alliance Démocratique Populaire ADP : D’abord, il faut louer l’essentiel : le résultat. Le CTRI avec sa tête le général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, a, des mains des maîtres, organisé le 30 août dernier, le coup de liberté, et ça été salué et le peuple gabonais s’est dit, ce sont des militaires qui sont dans la neutralité.

Arrivée à la tête de l’Etat, nous pensions que les militaires devraient effectivement avec cette vision qui consiste à sauver le peuple. Et qui dit le peuple, joint également la neutralité que prône l’armée.

Nous, en ce qui concerne le CTRI, il semblerait que le peuple s’en est trompé. Parce que aujourd’hui, l’élan que les militaires ont emmené : en 5 mois, aujourd’hui on constate que le PDG revient. Regardez vous-même. Vous allez observer que dans l’hémicycle ; que ce soit à l’Assemblée nationale ou au Sénat, bref au niveau des institutions, c’est toujours les mêmes.

Certes, ce sont les compatriotes qui sont là. Mais, il y’a bien d’autres compatriotes qui ont adhérés les Partis de l’opposition et les Partis centristes comme les nôtres. Mais beaucoup de ces partis n’ont jamais été consulté pour envoyer les cadres, encore moins pour que nous réfléchissons pour notre pays commun.

En effet, le mal aujourd’hui est que le panier de la ménagère chaque jour augmente, les populations ne se retrouvent pas dans cette illusion du CTRI. Et s’il y’a plus d’effet d’annonce, c’est que ça ressemble plus au bébé Ali Bongo.

Peuple Infos : Voulez-vous dire à travers vos propos que le général Oligui Nguema, excelle dans le populisme ?

Président fondateur du Parti l’Alliance Démocratique Populaire ADP : Bien sûr ! Il excelle dans le populisme. Je connais personnellement le général Oligui. C’est un garçon pour qui j’ai eu beaucoup de devoir de respect au depart. Mais, est-ce qu’il n’est pas aujourd’hui dans l’emprise des courtisans ? Ou est-ce qu’il n’est pas aveugle avec le culte de la personnalité ? Parce que, quand j’observe tout ce qui se dit autour de lui, je vois qu’il est deja sorti de sa propre idéologie. Donc, à partir de ce moment, le CTRI, nous au niveau de l’ADP, nous restons encore très confus. Donc il semblerait que le général fasse fausse route en ce moment.

Peuple infos : en 5 mois, de ce que l’on constate de lui, il y’a le dialogue national qui se prépare ; il y’a des chantiers entrepris ça et là ; ne voyez-vous pas en celà quelque chose de positif dans ce qu’entreprend Oligui ?

Président fondateur du Parti l’Alliance Démocratique Populaire ADP : Le dialogue national fait partie de la restauration des institutions. Il faudrait qu’on dialogue pour qu’on trouve des concensus. Ça, c’est normal que toutes les intelligences se retrouvent. C’est normal pour qu’on parle des choses du Gabon. Bon ! Après le dialogue il faudrait qu’il y ait les résultats de ce dialogue.

Par ailleurs, quand vous parlez de chantiers, il importe de rappeler que le CTRI a une vision ; cette vision, c’est la restauration des institutions. Mais je suis désolé que le lancement de plusieurs chantiers cadre dans la vision d’un chef d’Etat élu, qui a un projet de société, qui a une gouvernance, qui a un ceneva à suivre.

Or, s’il quitte la restauration des institutions pour épouser les idées qui ont été conçues par les candidats malheureux ; parce que autour du CTRI, je trouve qu’il y’a beaucoup de candidats malheureux, qui sont autour de lui ; qui vendent leurs idéologies, leurs visions. Et que, les militaires sont entrain de suivrent. Alors que la vision de ces candidats malheureux, c’est une vision des politiciens. Alors que le général et ses frères d’armes ne sont pas des politiciens.

Et, aucune armée au monde ne peut être à la tête d’un pays pour construire. A moins qu’Oligui parte de l’armée pour devenir civil. Ça c’est un autre pan. Mais pour le moment il doit se concentrer dans la restauration des institutions. Et non cette affaire de copins et coquins. Chaque jour les nominations. Il n’est pas obligé de le faire. Parce que cela a un coût dans la masse salariale, alors qu’aujourd’hui, le panier de la ménagère est toujours vide.

Peuple infos : En ce qui concerne les nominations, êtes-vous de ceux qui pensent que le CTRI verse déjà un peu trop dans le népotisme ?

Président fondateur du Parti l’Alliance Démocratique Populaire ADP : Les nominations, c’est encore une affaire de parrainage entre connaissance et amis. Alors que lui-même Oligui, pour lui prendre aux mots, il a dit quelque chose de très important, en tant que militaire : qu’il est un enquêteur ; pour rappel, il était directeur général des services spéciaux de la présidence de la République. Je voudrais dire ici qu’il connaît à peu près comment ça se passe. Or, la majorité des promus ce sont des gens qui ont commis des forfaitures, des recidivistes, et d’autres, des vendeurs d’illusions qui sont nommés autour de lui. Et finalement, c’est le budget d’investissement ou la masse salariale qui prendront un coup. Alors que c’est pas ça la vision du CTRI.

Peuple infos : Que dites-vous de la présence surprenante des PDGistes au sein de la Transition conduite par le général Oligui Nguema ?

Président fondateur du Parti l’Alliance Démocratique Populaire ADP : Il me semble que le CTRI et le groupuscule militaires autour de lui, seraient nostalgiques de leur appartenance au PDG par le passé, au risque de dire ici que le CTRI serait une branche armée du Parti démocratique gabonais. D’où ces promotions sont à 99% le PDG. Donc, pour moi, c’est une nostalgie militaire PDGiste. Vous savez, à beau chasser le naturel, il revient au galop !

Peuple Infos : D’aucuns estiment que ceux qui se plaignent de ces nominations, le font parce qu’ils réclament leur part du gâteau. Qu’en dites-vous ?

Président fondateur du Parti l’Alliance Démocratique Populaire ADP : Ceux qui se plaignent ou ceux qui dénoncent ? Il n’est pas question ici de se plaindre. Mais de dire au CTRI de faire attention. Parce qu’on ne peut pas avoir dit qu’on a libéré le Gabon ; le Gabon qui était embrigadé des gens biens identifiés, et qu’on fasse revenir les mêmes gens. Je prends un exemple. Il y’a des personnes qui ont fait que le Président sortant soit impopulaire dans certains arrondissements, certains départements et certaines provinces. Mais ce sont les mêmes gens que le CTRI est entrain de nommer aujourd’hui. Donc pour moi, c’est du blanc bonnet – bonnet blanc. Je n’y voit aucun changement. Apparemment,  c’est une affaire entre individus.

Peuple infos : Votre Parti l’ADP réclame t-il le droit d’occupation de terrain politique pour mener ses activités en cette période de transition ?

Président fondateur du Parti l’Alliance Démocratique Populaire ADP : En tant que formation politique centriste, nous sommes curieux de constater que le CTRI a bien dit qu’aujourd’hui, il y’a ni les Partis de l’opposition ni de la majorité. Mais, les courtisans du CTRI font la promotion de leurs Parti sur le terrain. Tout le monde a vu ce qui s’est passé à Lambaréné récemment. C’est le Président d’un parti qui en appelle à la candidature du général Oligui pour les élections à venir. Ça, c’est de la politique ! Alors on ne peut pas laisser faire la politique pour les uns, et laisser les autres… Nous ne sommes pas en Corée ici, pour installer une dictature contre les États majors politiques. Auquel cas, le CTRI n’a qu’à laisser la place à tout le monde, pour que chaque leader donne ses opinions.

Peuple Infos vous remercie monsieur le Président, de lui avoir accordé cet échange.

A bientôt !

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