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Gabon/ Médias : Livraison des dessous du calvaire de la presse privée gabonaise, sur la table d’Oligui Nguema…

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Après avoir reçu la presse privée gabonaise au lendemain de sa prise de pouvoir, le Président de la Transition, Chef de l’Etat, Brice Clotaire Oligui Nguema, semble n’avoir pas réalisé à quel point le journalisme au Gabon, est un vrai calvaire. D’où la négligence observée suite à ses promesses de véhicules faites à la presse privée devant micros et caméras. Ajouté à cela, le mauvais traitement observé par la presse pendant et après le Dialogue National inclusif. Pour ce, à toutes fins utiles et, à titre de rappel, nous invitons Oligui à s’imprégner succinctement par le biais de cette publication, du sombre tableau qui caractérise le vécu des acteurs de ce métier au Gabon.

La photo de famille des journalistes autour du Président de la Transition, à l’issue de leurs échanges au palais du bord de mer.

En effet, les organes de presse privés, ainsi que les journalistes indépendants dans leur majorité, endurent depuis le règne du régime Bongo-PDG déchu,  jusqu’à ce jour, un calvaire sans précédent. En effet, les autorités en charge de la gouvernance de époque du despote Ali, ont réussi à faire main basse sur les médias privés,  en réduisant les journalistes à la mendicité et/ou à la précarité la plus absolue jamais égalée.

Autrement dit, les Organes de presse privés gabonais et les journalistes y exerçant ne savent plus à quel saint se vouer. Abandonnés à eux-mêmes et clochardisés par les dirigeants […] aucune opportunité professionnelle digne de ce nom ne s’offre à eux, encore moins les meilleures conditions de travail favorables à leur épanouissement véritable.

A vrai dire, la liberté de la presse au Gabon n’est rien d’autre qu’une parodie. Ne nous voilons pas la face. D’autant plus qu’elle est servie aux médias gabonais sous un diktat à peine voilé et, dans une misère devenue légion. Le mauvais traitement subi pendant et après le Dialogue National Inclusif en est tout aussi une illustration parfaite.

Les autorités de tutelle, sensées défendre et plaider pour la corporation, en l’occurrence, le Ministère de la Communication et la Haute autorité de la communication (HAC), ont prouvé leurs limites, car brillant très souvent sur leur sport favori : les mesures coercitives, les sanctions, l’intimidation et la censure. Plutôt que d’œuvrer d’arrache-pied pour l’amélioration et le développement réel du secteur.

Pour preuve, la subvention d’aide à la presse, acquise au prix du dur labeur des doyens du métier, (à hauteur de 500 millions de francs Cfa) à l’époque du défunt Omar Bongo Ondimba, s’effritait chaque année (réduit à 127 millions de francs Cfa avant la promesse d’Oligui de la rétablir au montant initial) sous le regard complice des autorités, au point où, à l’issue de sa répartition en commission, certaines Entreprises de presse privées se retrouvent, tenez-vous bien ! avec une somme minable, sans objectivité à voisinant de 450.000 francs Cfa. Quelle injure ! Quelle honte pour le Gabon ! 

Or, ce ne sont pas les moyens ni les pistes de recherche et de mobilisation de ressources financières qui manquent dans ce pays immensément riche. Autant les autorités ont pu trouver la Redevance Audiovisuelle et Cinématographique (RAC) ; de même, il est possible de négocier et d’imposer le partage des dividendes issus des frais de connexions internet de nos lecteurs, auprès des grands opérateurs de téléphonie mobile qui tirent excessivement profit (Forfaits internets) de nos publications numériques au Gabon. Et ce, à la faveur de la presse en ligne gabonaise répertoriée à l’ARCEP. Il y a également la redistribution équitable de la publicité institutionnelle autour d’un «Conseil national de la publicité» des pistes de solutions qui auraient pu servir à donner une bouffée d’oxygène à la presse papier et en ligne. Mais hélas, rien n’est véritablement envisagé dans ce sens. Préferant ainsi, jeter en pâture la presse privée gabonaise.

Qu’est-ce qui empêche les autorités gabonaises de s’inspirer par exemple, du Sénégal dont le fond d’aide aux médias avoisine les 4 milliards et demi de franc Cfa pour la promotion d’une meilleure expression démocratique et pluraliste ? Il y a donc visiblement de la mauvaise foi de la part de nos gouvernants qui, trouvent leurs comptes dans l’affaiblissement, voire la paralysie du 4ème pouvoir ; leur « bête noire »

Pour rappel, voilà ce que dit le code de la Communication au sujet des accompagnements des médias, dans son Titre 12, des dispositions diverses et transitoires, Art.224 : « les entreprises de communication, en raison de la spécificité de leur mission, peuvent bénéficier des avantages à caractère économique, fiscal et social. Un fonds spécial destiné à soutenir l’activité des entreprises du secteur communication fera l’objet d’une loi qui en déterminera l’organisation et le fonctionnement »

Le texte est pourtant clair, mais rien de concret n’est fait. Si ce n’est l’énigmatique Fond d’aide à la presse (Fonapresse) qui nous est miroité infiniment par les autorités de tutelle qui se sont succédées.

En outre, sur le terrain des reportages et/ou des couvertures médiatiques, le phénomène de la paupérisation de la presse privée et ses journalistes y bat également son plein. Dans cette réalité émaillée de tentations, tant entendu que ventre affamé n’a point d’oreilles, les autorités gabonaises, étant convaincues d’avoir réussi à asphyxier le secteur, ne se gênent pas à distribuer aux journalistes à travers leurs « CCom » et ce, au vu et au su de tous, le pitoyable billet de 10.000 frs cfa, devenue légion à chaque fois que « la Presse se retire » au terme des conférences gouvernementales. N’est-ce pas, une malédiction pour notre pays que de voir des journalistes être traiter de la sorte par des gouvernants ?

Dans de telles conditions, comment peut-on parler allègrement de liberté de la presse, alors qu’en plus de bâillonner les journalistes pour leurs plumes acerbes, ces derniers croupissent dans la misère, perdant ainsi, leur dignité et leur fierté dans un métier pourtant noble. Même si, nous reconnaissons par ailleurs, qu’en marge des journalistes rompus à la tâche, il existe au sein de la corporation, quelques brebis galeuses. Mais cela ne saurait obstruer les missions régaliennes de l’Etat à la faveur du développement du secteur.

En définitive, Il y a lieu pour les autorités du CTRI en tête desquelles Oligui Nguema, de se dire des vérités et, de se pencher sur les vraies préoccupations de la presse privée au cours de cette période de transition. Parmi les attentes, citons entre autres, l’annulation de l’imposition arbitraire de la Redevance de 500.000 frs Cfa par an à la presse en ligne et papier, exigée par le patron de la Hac…

En d’autres termes, l’essor vers la félicité prôné par le CTRI, devrait servir de déclic pour la prise des résolutions face aux difficultés criardes encourues par la presse en général, et en particulier les médias privés, plutôt que d’apâter malicieusement un groupuscule de « médias » et/ou de « représentants » à qui on fait porter l’étiquette de porte étendard de la presse gabonaise au sein des commissions opportunistes, montées de toute pièce pour des circonstances. Des stratégies peu recommandables qui ont, pour le déplorer, coûtées 24 heures de détention en cellule à un confrère dont on tait le nom.

Au regard de ce sombre tableau, nous sommes en droit de nous demander si la presse privée gabonaise a commis un crime de lèse-majesté à l’encontre des dirigeants de ce pays immensément riche, pour mériter autant de mépris, d’acharnement et de discrimination ??? Bref, avançons seulement… Nous vous regardons faire !

Valéry M.

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