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Gabon /Jean Ping décrit selon lui, l’oppression et le joug dont est victime le peuple gabonais.

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« Le Gabon est devenu un navire sans Capitaine ni boussole, livré au gré des convoitises, notamment aux velléités de celui qui, dans la bande, sera le plus malin, le plus cynique, le plus vorace. Depuis plus de 5 ans, le Gabon a subi un coup d’arrêt, depuis qu’il a été refusé au peuple Gabonais de disposer de sa souveraineté » a déclaré Jean Ping, dans son récent discours à la nation. Voir ci-dessous l’intégralité de son message.

Chers compatriotes, Le combat difficile que livre le peuple gabonais, impose de m’adresser à vous, seulement quand cela obéit à une réelle nécessité. Pourquoi venir devant vous aujourd’hui ? Pourquoi venir devant vous, alors que vous n’attendez qu’une seule chose, la libération de notre pays, le Gabon ? Venir devant vous est un acte de responsabilité, un acte de très haute responsabilité. Notre pays traverse une situation d’une extrême gravité, depuis le refus de respecter le vote des Gabonais, en août 2016.

Depuis 2016, nous avons franchi tous les seuils sur l’échelle des risques. Tant que le contexte sera aussi préoccupant, toujours plus grave, plus critique de jour en jour et dans tous les domaines sans exception, j’ai l’impérieuse obligation de parler aux Gabonaises et aux Gabonais. Mes Chers Compatriotes, L’impérieuse obligation de m’adresser solennellement à vous, comme j’ai choisi de le faire aujourd’hui, est liée comme vous le savez, à toutes les interrogations que vous faites remonter vers moi.

Vos regards, vos inquiétudes, vos cris de colère, vos angoisses liées aux perspectives d’un avenir démuni de ressources, vos immenses attentes tournées vers moi au quotidien, l’évolution de votre état moral, l’état général de la Nation, sont autant de raisons pour que vous m’entendiez. C’est pourquoi je suis en accord avec vous, en totale communion avec le peuple Gabonais, pour considérer, qu’une seule question commande toutes ces préoccupations.

Cette question, c’est celle de la vérité des urnes. Cette question, c’est celle de la fin du coup d’état militaro-électoral. Cette question, c’est celle de la fin de la dictature. C’est celle du départ des usurpateurs et de la fin du régime PDG : – – – En effet, pour toutes celles et tous ceux qui sont tombés sous les balles et la torture de ce pouvoir barbare et abject ; Pour ne pas trahir le mandat que le peuple Gabonais m’a librement confié pour sauver la République ; Pour ne pas oublier nos enfants tombés sous les balles des mercenaires, lors de l’assaut de notre quartier général ;

 – Il faut absolument mettre un terme à ce régime barbare et organiser le départ, sans délai, d’Ali BONGO, des terroristes et assassins, ainsi que de leurs commanditaires, qui s’attaquent aux populations sans défense. La clef de voûte du Gabon et du redressement de notre pays, sur tous les plans, c’est l’alternance et l’exercice du pouvoir, que les Gabonaises et les Gabonais m’ont confié, en m’élisant avec plus de 65% des suffrages. Il revient donc à Jean PING qui a brillamment gagné les élections, d’accéder au pouvoir et de gouverner, conformément aux sacro-saints principes démocratiques.

Mes Chers Compatriotes, En m’adressant aujourd’hui avec gravité à la Nation, je veux que le peuple Gabonais comprenne bien, que cette adresse est aussi une interpellation de ce que nous avons de plus authentiquement gabonais, les valeurs et les mânes de nos ancêtres. Mes Chers Compatriotes, J’ai en mémoire, votre mobilisation sans précédent, le 27 aout 2016, jour de l’élection présidentielle. Depuis 5 ans, j’ai pris mes responsabilités, dans le feu du coup d’état et des assauts armés contre mon quartier général et contre les populations civiles.

Je me réjouis de votre présence de tous les instants à mes côtés, dans ce combat dont j’ai pris la tête. Depuis plus de 5 ans, personne ne peut mettre en doute, ce que je considère comme notre engagement commun. Nous sommes tenus, moi le premier, par l’ardente obligation de sauver la patrie ; et telle est aussi notre responsabilité historique commune.

Depuis plus de 5 ans, ma détermination a toujours été ancrée en moi. Elle reste constante et intacte. Dans ce combat, à l’instar des Députés européens et des résolutions adoptées par le Parlement européen, la Communauté Internationale, ne peut qu’être ferme, dans son soutien à notre noble cause, tant le Gabon donne des signes avant-coureurs d’une implosion sociale, d’une extrême gravité. La France, faut-il le rappeler, est au regard de la Communauté Internationale, la patrie des Droits de l’Homme. Dans cet esprit, nous pouvons légitimement compter avec la France, qui par le passé, a su dénoncer des crimes odieux perpétrés dans les Nations amies.

Dans ce contexte de violations permanentes des libertés fondamentales nous avons manifesté, sans cesse, ici et dans la diaspora, tout en gardant ouverte la voie diplomatique. Il est donc impérieux d’inscrire notre combat, dans l’esprit du Droit International, tout comme dans l’esprit de la Concorde.

C’est précisément au nom de la Concorde, que j’ai depuis le 03 novembre 2018, lancé un appel au Rassemblement qui prenait en compte les patriotes de toutes les familles politiques. La vérité, la justice, la réconciliation nous le commandent.

Mes Chers Compatriotes, A cet instant solennel, je me tourne vers vous, vous mes compatriotes et les amis du Gabon, pour qu’ensemble nous puissions faire barrage, à la nouvelle donne née de la désagrégation sans précédent de l’Etat et de ses Administrations de l’abandon de la société, plongée dans l’incertitude de son avenir. Cette situation ne saurait davantage durer. Elle ne saurait durer davantage. Que chacun en tire donc les conséquences. Car, il y a un risque certain, de voir naitre le ressentiment entre les Gabonais et les partenaires du Gabon, ainsi qu’avec les Communautés établies chez nous.

Ce risque est particulièrement préjudiciable à notre vivre ensemble et à l’image du peuple Gabonais, peuple pacifique, peuple à l’hospitalité légendaire. La forme la plus visible aujourd’hui de la déliquescence, à la fois de notre société et de l’Etat, est le basculement de la situation de l’usurpation du pouvoir par Ali BONGO, dans l’anarchie qui s’est établie au sommet de l’Etat dont le polycentrisme décisionnel est contreproductif pour l’harmonie des Institutions et les intérêts des populations. Le Gabon a basculé dans l’inconnu.

Le Gabon est ainsi livré aux aventuriers, aux métèques. Il est pillé, piétiné, martyrisé, humilié. Aux yeux du monde et dans ces conditions, le Gabon mérite-t-il encore d’être considéré comme un Etat ? Mes Chers Compatriotes, Depuis le spectacle affligeant et dévastateur d’Ali BONGO au perron de l’Elysée, en décembre 2021, le peuple gabonais et la Communauté Internationale, ne peuvent plus se retrancher derrière des supputations et prétendre ne rien savoir de l’état réel de la santé d’Ali BONGO. Plus qu’une intime conviction, il s’agit d’un constat définitivement accablant, qui saute aux yeux du monde : Ali BONGO n’est plus en capacité de gérer sa propre santé, encore moins, de gérer le pouvoir usurpé, au point de servir de marionnette à de nouveaux usurpateurs, qui livrent le pays aux enchères.

 Le Gabon est devenu un navire sans Capitaine ni boussole, livré au gré des convoitises, notamment aux velléités de celui qui, dans la bande, sera le plus malin, le plus cynique, le plus vorace. Depuis plus de 5 ans, le Gabon a subi un coup d’arrêt, depuis qu’il a été refusé au peuple Gabonais de disposer de sa souveraineté.

 Ce que je viens d’évoquer, montre que le pays est engagé dans une destruction systématique dont on ne perçoit pas la fin. Ces cinq dernières années ont particulièrement renforcé cette entreprise de destruction, qui n’épargne aucune composante de l’Etat et de la société. Au sommet de l’Etat, s’est d’abord imposé l’usurpateur du pouvoir, au prix d’un bain de sang, d’emprisonnements et de confiscation des libertés fondamentales.

A cette usurpation a succédé la démence, toujours et au sommet de l’Etat, qui entraîne l’effondrement des fondamentaux de nos Institutions, de notre économie, de notre société. De l’Estuaire, du Haut-Ogooué, du Moyen-Ogooué, de la Ngounié, de la Nyanga, de l’Ogooué-Ivindo, de l’Ogooué-Lolo, de l’Ogooué-Maritime et du Woleu-Ntem, Gabonais patriote, entends-tu ton pays qui gémit ? Vois-tu ce pays que l’on saigne ? Es-tu conscient de cette destruction programmée ? Confronté à un dictateur usurpateur et aujourd’hui inaudible, balloté de droite à gauche, le Gabon est plus que jamais en danger et il sait que son ultime recours demeure et demeurera toujours son peuple.

Comme le disait le Président François MITTERRAND, que je cite : « Un dictateur n’a pas de concurrent à sa taille, tant que le peuple ne s’est pas levé contre lui ». Fin de citation. Le peuple s’est levé, et j’en suis le représentant par la voie des Urnes.

Mes Chers Compatriotes, Le Gabon mérite mieux. Les Gabonaises et les Gabonais méritent mieux. Ils méritent des conditions de vie meilleures, au regard des richesses dont dispose leur pays. Le Gabon mérite mieux. Le Gabon mérite mieux pour ses Institutions, car le peuple Gabonais s’est exprimé souverainement et en toute responsabilité, le 27 août 2016, j’attends atteindre notre but ultime. Pour ce faire : Premièrement, je proclame solennellement, l’urgence de mettre un terme à la déliquescence de l’Etat Gabonais, fort de la prise de conscience partagée par le peuple Gabonais et le principal partenaire du Gabon. En raison de cette urgence, la vacance de pouvoir et la fin de l’usurpation ne peuvent attendre plus longtemps, sans hypothéquer davantage l’avenir du Gabon.

En conséquence, je demande aux Institutions habilitées par la Constitution, de déclarer la vacance de pouvoir. Dans cet esprit, le peuple Gabonais doit agir de concert avec les pays frères, amis et partenaires pour qu’en ce 21ème siècle, ce qui se fait actuellement au Gabon ne prospère point. Deuxièmement, je considère qu’il n’y a pas d’autre agenda salutaire pour le Gabon, que celui de la reconnaissance du vote souverain, exprimé par le peuple Gabonais, le 27 août 2016. Troisièmement, le Président de la République que vous avez élu, est au terme de la Constitution, le Chef Suprême des forces de Défense et de Sécurité. Aux Forces de Défense et de Sécurité je voudrais, à l’occasion du présent message à la Nation, vous rappeler, qu’au nom de la noblesse de votre mission régalienne, le Gabon attend de vous, que vous vous hissiez au sommet des Armées Républicaines et des espérances Onusiennes pour la protection des peuples. Quatrièmement, j’entends poursuivre l’action diplomatique, car je demeure convaincu, que la Communauté Internationale, se trouve dans les engagements que je n’ai cessé de renouveler pour garantir une passation pacifique du pouvoir. Cinquièmement, je reste engagé dans le rapport de force intelligent qui a fait ses preuves, à travers l’action de mobilisation aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. Sixièmement, je reste attaché aux apports des patriotes de tous bords, pour prendre leur part dans la sauvegarde de notre Nation. J’ai toujours à leur endroit, cet appel ultime et aujourd’hui totalement solennel par le présent message. Mes Chers Compatriotes, Mon but, le but de ceux d’entre nous qui ont porté ce combat depuis plus de 5 ans, dépasse la simple revendication d’une victoire reconnue par tous. En effet, quand plus de 65% d’électeurs m’ont élu, ils ont choisi le Gabon. En restant debout face au coup d’état militaro-électoral, ils ne font rien d’autre que défendre leur droit. Rien que le Droit du peuple Souverain. Ils défendent la Patrie. Rien que la Patrie. Du président Abraham Lincoln, j’ai retenu que le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple, ne disparaîtra pas de la terre. Il en sera ainsi sur notre terre, la terre sacrée du Gabon.

Que Dieu bénisse le Gabon. Vive la République. Vive le Gabon. Je vous remercie. 

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