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Gabon / Gabegie financière au coeur de la gestion de l’hôtel de ville

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La session ordinaire du Conseil municipal qui s’est déroulée hier, 05 juin 2020 à l’immeuble Arambo, aura révélé au grand jour, la gabegie, voire le scandale financier qui sous-tend la gestion de l’hôtel de ville. Les charges de personnel, c’est à dire les salaires et les cotisations sociales du cabinet du maire de Libreville passent de 1 616 112 758 FCFA à 4 040 319 324 entre juin 2019 et juin 2020. Une augmentation de 400 % qui laisse sans voix. La masse salariale du cabinet du maire de Libreville devient plus importante que celle de Gabon Oil Marketing, une des premières entreprises gabonaises, difficile à expliquer. 400 % d’augmentation de masse salariale, les membres de la confédération patronale gabonaise (CPG) doivent s’étrangler avec leurs cravates.

L’entrée de l’hôtel de ville, le temple municipal de la gabegie financière…

Une telle augmentation serait un cauchemar dans les entreprises privés qu’ils dirigent. Ce n’est pourtant pas le cas pour le maire de Libreville qui peut, avec l’argent public s’en donner à cœur joie. Ce dernier s’apprête à faire voter une augmentation de 3 milliards au titre des charges de personnel de son cabinet. Alors que Libreville croule pratiquement sous les ordures, que les quartiers sont délaissés par les services municipaux, que la pandémie a accentuée la crise, le traitement salarial des membres du cabinet de la mairie de Libreville, lui, ne semble pas souffrir de la crise économique.

Dans un article précédent, nous soulevions l’incongruité du budget primitif qui laissait apparaître que 83,33 % de près de 25 milliards du budget primitif 2020 étaient affecté au traitement salarial des agents.

Sur le papier, la mairie semble traiter ses agents de la plus belle manière. Pourtant, à l’évidence, le traitement des agents municipaux ne rivalise pas avec celui de Carlos Ghon, d’ailleurs dans le même temps, les principales mairies d’arrondissement se voient amputées de plusieurs millions dans leurs budgets respectifs alloués aux salaires. Alors une question demeure : où va tout cet argent ? Qui peut justifier une augmentation de 3 milliards de FCFA de salaire, au seul cabinet du maire Libreville, quels sont ces génies qui ont été embauchés pour renforcer les effectifs déjà pléthoriques de la mairie ?

Selon notre source dans le principal syndicat des agents municipaux, il pourrait s’agir d’une entreprise de prédation de fonds publics à laquelle devrait s’intéresser les autorités financières et judiciaires : « Ils sont entrain de créer un trésor de guerre pour des échéances électorales » Une déclaration difficile à vérifier à cette heure.

Dans tous les cas, la Cour des comptes gagnerait, et il ne s’agit plus d’une question, à s’intéresser à la gestion des fonds publics dans les collectivités locales. Les chiffres rapportés, donnent le tournis et semblent difficiles à expliquer. L’orthodoxie financière ne peut pas aussi simplement, acter le passage de 1 milliard de budget à 4 pour les salaires, sans en apporter les justifications nécessaires, au-delà du Conseil municipal majorité et opposition, naturellement complice de ces opérations.

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