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Gabon / Covid-19 : La fusillade de D.U sur la léthargie du gouvernement !

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Déclaration : Travailleuses, travailleurs, Chers Concitoyens, Mesdames, messieurs. Depuis le 12 mars dernier, la vie de la population au Gabon est menacée par l’épidémie du COVID-19, qui se propage et tue sans distinction de catégories sociales, endeuillant des familles abasourdies par la soudaineté du malheur. Cependant, un fléau plus grave amplifie cette épidémie: l’incurie de l’exécutif à sécuriser la population. Combien de personnes sont-elles réellement infectées au COVID-19 ? Combien en guérissent ? Combien en décèdent ? A quel stade se déploie la prise en charge médicale et l’assistance sociale ? Ces interrogations légitimes écument de plus en plus la conscience populaire, au regard du mensonge systémique qui imprime les actes et décisions de l’exécutif dans la présente crise sanitaire.

Selon l’article 3 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 : « Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne ». Malheureusement, la vie n’est pas la priorité de l’exécutif qui refuse de financer et promouvoir un traitement par les chercheurs nationaux, comme le fait Madagascar avec le Covid organics, ou encore le Bénin avec l’Apivirine. Son attitude veut faussement faire croire que ces chercheurs sont les plus nuls du monde. Alors, qui a découvert l’Immunorex ?

Qui a découvert le traitement contre la drépanocytose ? Qui a découvert les antipaludiques, les antiinflammatoires, les antalgiques, les antihypertenseurs,… régulièrement exposés à l’IPHAMETRA à Libreville ? A quoi sert un Comité Scientifique mis en place pour être maintenu dans un mutisme sidérant en termes d’avis ? Pourquoi l’omniprésence du personnel de santé militaire dans la gestion de la crise sanitaire, alors que ce personnel est en sous-effectif et dépourvu d’équipements ?

Qu’est-ce qui peut justifier que le Gabon soit le seul pays au monde à avoir remis la gestion de la crise sanitaire au personnel militaire ? Le personnel de santé militaire a-t-il déjà géré une épidémie auparavant, au détriment des médecins et chercheurs civils ? Le personnel de santé militaire a-t-il déjà fait preuve d’une quelconque expertise scientifique par l’élaboration d’un traitement thérapeutique ?

Pourquoi l’exécutif refuse-t-il le Covid Organics au prétexte d’une absence d’examen de toxicité, alors qu’il n’a jamais procédé à un tel examen pour la Chloroquine administrée aux malades du COVID-19 dans les hôpitaux ? La mission assignée au COPIL se résume-t-elle à débiter tous les soirs des chiffres de l’évolution du COVID-19 dont la fiabilité crée plus de doute que de prise de conscience ? Pourquoi le confinement a-t-il été instauré sans consulter préalablement le Comité Scientifique ? De plus, ce confinement vise-t-il à lutter contre la propagation de l’épidémie, ou bien n’est-il pas plutôt un dispositif sécuritaire pour la restriction des libertés publiques et individuelles en cachant les ambitions inavouées de certains tenants du pouvoir ?

Travailleuses, travailleurs,
Chers Concitoyens,
Mesdames, messieurs,

La Confédération Syndicale Dynamique Unitaire (DU) s’interroge sur l’objectif poursuivi par le l’exécutif. Au regard de l’opacité et du cynisme, DU est convaincue que l’exécutif voudrait atteindre les 10 000 à 12 000 cas de contamination prédits par l’OMS. A quelle fin? Est-ce pour continuer à bénéficier des aides financières internationales qui ne profitent guère à la population en détresse et en voie d’être décimée à cause du refus de l’exécutif de la soigner ?

Les personnels soignant et des affaires sociales sont exposés dans l’exercice de leur profession au COVID-19, car ne bénéficiant pas d’équipements de protection. A ce jour, certains sont infectés (à l’exemple du personnel du centre hospitalier Amissa BONGO de Franceville, ou encore parmi les membres des équipes de distribution de bons et de kits alimentaires au 2e Arrondissement de Libreville et dans la commune d’Owendo, sous l’indifférence totale de l’exécutif) ; d’autres en perdent la vie.

C’est pourquoi, DU soutient les revendications du personnel de santé en matière de protection, d’octroi d’une prime exceptionnelle comme déjà évoqué dans toutes ses communications depuis le 20 mars dernier, et de prise en compte d’autres protocoles thérapeutiques locaux ou africains. Dans des activités économiques dites essentielles, à l’instar des secteurs portuaire et pétrolier, les salariés sont également exposés à la même dangerosité.

Plus trivialement, la population a faim, et l’exécutif veut en plus la tuer en facilitant la diffusion du COVID-19 et de la misère. Où sont les masques et gels hydroalcooliques tant annoncés ? Où sont les fameux bons d’achat censés nourrir la population pendant le confinement ? Où en est la gratuité de l’eau et de l’électricité pour tous pour le mois de mai ? Où sont passés les salaires promis aux chauffeurs de bus Trans’Urb ?

Quelle est la pertinence du recensement des agents de l’État et du dépôt des certificats de scolarité devant préalablement être signés par les chefs d’établissements scolaires, en plein confinement, sachant qu’ils vont créer des attroupements propices à la diffusion de l’épidémie ? Les déplacements sur le territoire étant interdits actuellement, comment feront les agents de l’État bloqués loin de leur lieu de travail ? Qu’en est-il de la finalisation optimale des années scolaires et universitaires ? En rapport avec cette dernière préoccupation, DU espère que l’enseignement à distance ne sera pas brandi comme la solution miracle des problèmes de l’école gabonaise.

Travailleuses, travailleurs,
Chers Concitoyens,
Mesdames, messieurs,

Contrairement aux allégations du Premier ministre, l’incivisme est plutôt une marque de fabrique du gouvernement. Car, la contre réaction populaire s’exprime par la défiance à l’encontre de l’exécutif et du parlement aux ordres, au point où le COPIL est assimilé à mensonges. Déjà confrontée à une paupérisation accrue par l’absence de mesures d’accompagnement, la population en réalité ne se reconnaît plus en l’exécutif dont le cynisme fait plus de mal que le COVID-19. C’est pourquoi, DU appelle solennellement chaque travailleur à se prendre en charge et à respecter les mesures barrières, par instinct de survie.

DU met en garde le comportement cavalier de l’OMS à contester systématiquement les travaux éminemment scientifiques effectués dans les laboratoires pharmaceutiques africains. DU pourrait en outre saisir les instances judiciaires nationales et internationales à la faveur d’une plainte contre le gouvernement pour refus de soigner sa population.

DU appelle enfin à une collaboration directe entre les bienfaiteurs et la société civile, pour une meilleure opérationnalité sur le terrain dans la lutte contre le COVID-19 au Gabon. C’est dans cet élan que DU procèdera à la distribution aux travailleurs, dans les prochains jours à Libreville et à l’intérieur du pays, de 2 000 masques de protection reçus d’un bienfaiteur à qui nous disons encore merci.

Pour le Bureau Confédéral,
Le Vice-président chargé de l’action revendicative et de la négociation,

Roger ONDO ABESSOLO

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